Le président de la Fed maintient le suspense sur le rythme du resserrement monétaire

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell (Photo, AFP).
Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 28 août 2021

Le président de la Fed maintient le suspense sur le rythme du resserrement monétaire

  • «Bien que le variant Delta présente un risque à court terme, les perspectives sont bonnes pour la poursuite des progrès vers le plein emploi»
  • Depuis le début de l'épidémie, la Fed achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et autres titres pour soutenir la reprise

WASHINGTON: Il faudra encore attendre pour savoir quand la Banque centrale américaine (Fed) commencera à réduire ses achats d'actifs, et à quel rythme elle le fera, son président Jerome Powell ayant simplement évoqué vendredi la possibilité de lancer le mouvement en 2021.

"Bien que le variant Delta présente un risque à court terme, les perspectives sont bonnes pour la poursuite des progrès vers le plein emploi", a-t-il souligné lors de son discours annuel de Jackson Hole (Wyoming).

Autrement dit, l'optimisme est de mise, mais l'institution préfère observer l'évolution de l'économie avant de communiquer un calendrier précis. Les marchés, qui plongent ou bondissent au moindre indice sur le sujet, devront donc patienter encore.

Jerome Powell a rappelé que lors de la dernière réunion du Comité monétaire de la Fed, fin juillet, il était d'avis, "comme la plupart des participants, que si l'économie continuait à évoluer comme prévu, il pourrait être approprié de commencer à réduire le rythme des achats d'actifs cette année".

Tous les signaux semblaient alors au vert. Et si, depuis, l'emploi a encore progressé, de nouveaux risques sont en revanche apparus avec le variant Delta, a-t-il souligné.

Le variant a, en effet, fait repartir les cas de contamination au Covid-19 dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis, et déjà commencé à ralentir la reprise, ajoutant une nouvelle incertitude.

"A l'évidence, (le variant) Delta pose un risque à la baisse pour les perspectives" de l'économie américaine, a commenté le vice-président de la Fed, Richard Clarida, sur la chaîne CNBC.

Les taux attendront encore

"Si nous obtenons un autre million (d'emplois créés en août), nous aurons récupéré environ 85% des emplois perdus (...) Si nous atteignons cela, je dirais que nous serons prêts à y aller au début de l'automne", a cependant commenté l'un des gouverneurs de la Fed, Christophe Waller, interrogé par Yahoo Finance.

La Fed est "dans l'attente de données supplémentaires avant de s'engager", a noté Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics, qui table sur une annonce lors de la réunion de la Fed en novembre, ou même plus tard "si le rebond post-Delta prend plus de temps que prévu".

Depuis le début de l'épidémie, la Fed achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et autres titres pour soutenir la reprise. Elle entend désormais alléger ce soutien qui, en fluidifiant le crédit et poussant les taux à la baisse, a permis aux marchés de rebondir de manière spectaculaire.

L'étape suivante sera de relever les taux directeurs, abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25%. Mais cela ne devrait pas se produire avant 2023.

Jerome Powell a rappelé que la Fed souhaite les y maintenir "jusqu'à ce que l'économie ait atteint des conditions compatibles avec le plein emploi, et que l'inflation (...) soit en passe de dépasser modérément 2% pendant un certain temps".

Or, "nous avons beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le plein emploi, et le temps nous dira si nous avons atteint 2% d'inflation de manière durable".

"Néfaste"

La Fed doit garantir le plein emploi et la stabilité des prix, et, sur ce dernier point, son président a de nouveau mis en avant des "facteurs transitoires" pour expliquer la forte inflation des derniers mois. Il a aussi mis en garde sur les risques d'un tour de vis monétaire prématuré.

"Si une Banque centrale resserre sa politique en réponse à des facteurs qui s'avèrent temporaires, les principaux effets se produiront probablement lorsque le besoin sera passé", ce qui "ralentit inutilement l'embauche et d'autres activités économiques et pousse l'inflation plus bas que souhaité", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, avec un marché du travail toujours à la peine et la pandémie qui continue, une telle erreur pourrait être particulièrement néfaste", a-t-il mis en garde.

Les économistes de la Maison Blanche (OMB) ont eux révisé à la hausse vendredi leurs prévisions d'inflation pour 2021, anticipant désormais 4,8%, quand ils tablaient sur 2% seulement lors de leurs précédentes prévisions en mai. Ils pensent qu'elle ralentira à 2,5% en 2022, au lieu de 2,1%, et à 2,3% à partir de 2023.


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com