La Fed salue les progrès de l'économie US, mais scrute l'inflation

Jerome Powell face aux journalistes dans une photo d'archives: la succession président de la Fed, qui arrivera fin janvier au bout de son premier mandat de quatre ans, n'a pas été abordée encore. Il revient à la Maison-Blanche, restée jusqu'à présent silencieuse sur ce sujet très politique, de le maintenir ou non à la tête de la Fed pour quatre années supplémentaires. (Photo, Archives/AFP)
Jerome Powell face aux journalistes dans une photo d'archives: la succession président de la Fed, qui arrivera fin janvier au bout de son premier mandat de quatre ans, n'a pas été abordée encore. Il revient à la Maison-Blanche, restée jusqu'à présent silencieuse sur ce sujet très politique, de le maintenir ou non à la tête de la Fed pour quatre années supplémentaires. (Photo, Archives/AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

La Fed salue les progrès de l'économie US, mais scrute l'inflation

  • Powell reconnaît «la possibilité que l'inflation s'avère plus élevée et plus persistante que ce que nous attendons»
  • «Grâce aux progrès de la vaccination et au fort soutien politique, les indicateurs de l'activité et de l'emploi ont continué à se renforcer»

WASHINGTON : L'inflation aux Etats-Unis pourrait être plus forte et durable que prévu, a reconnu mercredi le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a par ailleurs salué les progrès réalisés par l'économie américaine.

"Alors que la réouverture (de l'économie) se poursuit, d'autres contraintes pourraient continuer à limiter la rapidité avec laquelle l'offre peut s'ajuster", a déclaré Jerome Powell lors de la conférence de presse organisée à l'issue de la réunion de la Fed.

Cela "(augmente) la possibilité que l'inflation s'avère plus élevée et plus persistante que ce que nous attendons", a-t-il estimé.

Il a ajouté avoir "confiance dans le fait qu'à moyen terme l'inflation va redescendre", mais qu'"il est difficile de dire quand".

Dans le communiqué publié un peu plus tôt mercredi, la Fed avait estimé que "l'inflation s'est accélérée, reflétant largement des facteurs transitoires".

"Quoi qu'il en soit, nous utiliserons nos outils de façon appropriée, pour nous assurer que l'inflation tourne autour de 2%", l'objectif de la Fed, a affirmé Jerome Powell.

La hausse des prix aux États-Unis connaît son rythme le plus rapide depuis 13 ans, +3,9% sur un an en mai pour l'indice PCE suivi par la Fed et dont le chiffre de juin sera publié jeudi, et +5,4% en juin pour l'indice CPI.

La Fed anticipe 3,4% d'inflation cette année, puis une stabilisation à 2,1% en 2022 et 2,2% en 2023, selon les prévisions publiées en juin, et qui seront actualisées en septembre.

Le Fonds monétaire international (FMI) table lui, pour les Etats-Unis, sur 4% d'inflation en 2021, puis 2,5% d'ici la fin de l'année prochaine.

Mais il en faudra plus à la Fed, que cette flambée des prix, pour qu'elle resserre sa politique monétaire, bien que "l'économie (ait) fait des progrès" vers les objectifs de plein emploi et de stabilité des prix.

L'institution n'a cependant pas donné de calendrier, indiquant simplement qu'elle continuerait, avant de resserrer sa politique, à "évaluer les progrès lors des prochaines réunions".

Les analystes y ont cependant vu une avancée: le communiqué "vise clairement à indiquer que les conversations (...) sont en cours", estime Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics.

Certains analystes attendent une annonce sur ce sujet fin août, lors de la conférence des banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole (Wyoming), ou bien fin septembre, lors de la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed. Interrogé sur le sujet, Jerome Powell s'est refusé à tout commentaire.

L'institution répète qu'elle veut que l'économie soit tirée d'affaire avant d'agir, craignant que cela ne freine la reprise économique et le redressement du marché de l'emploi.

La Fed a donc, sans surprise, maintenu ses taux directeurs dans une fourchette de 0 à 0,25%, et conservé le niveau actuel de 120 milliards de dollars par mois d'achats d'actifs.

"Grâce aux progrès de la vaccination et au fort soutien politique, les indicateurs de l'activité économique et de l'emploi ont continué à se renforcer", a également salué la Fed dans le communiqué.

Elle a cependant souligné que "les secteurs les plus touchés par la pandémie ont montré des améliorations, mais ne se sont pas complètement relevés", et que "des risques persistent sur les perspectives économiques".

Le variant Delta notamment, qui a fait repartir les cas de Covid-19 dans de nombreuses régions du monde, menace désormais la belle reprise économique américaine.

La succession de Jerome Powell, qui arrivera fin janvier au bout de son premier mandat de quatre ans, n'a en revanche pas été abordée. Il revient à la Maison-Blanche, restée jusqu'à présent silencieuse sur ce sujet très politique, de le maintenir ou non à la tête de la Fed pour quatre années supplémentaires.

Il y a quatre ans, Donald Trump avait choisi de remplacer Janet Yellen. Celle qui était alors à la tête de la Fed est aujourd'hui la secrétaire au Trésor de Joe Biden.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.