Les anciens Premiers ministres jugent «dangereuse et sans précédent» la citation à comparaître de Diab

Le Premier ministre Hassan Diab et son gouvernement ont démissionné à la suite de la tragédie du 4 août 2020, mais ils restent en charge pour expédier les affaires courantes jusqu’à ce qu’un nouveau cabinet soit formé (Photo, Reuters).
Le Premier ministre Hassan Diab et son gouvernement ont démissionné à la suite de la tragédie du 4 août 2020, mais ils restent en charge pour expédier les affaires courantes jusqu’à ce qu’un nouveau cabinet soit formé (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 28 août 2021

Les anciens Premiers ministres jugent «dangereuse et sans précédent» la citation à comparaître de Diab

  • Dans une lettre adressée au procureur, le secrétaire général du Parlement indique que la citation à comparaître ne relève pas de la compétence du juge Bitar
  • L’exclusion du président Aoun, qui était conscient du danger et qui n’a rien fait pour empêcher la catastrophe, est remise en question

BEYROUTH : La colère gronde au Liban après que le juge chargé de l’enquête sur l’explosion de Beyrouth l’an dernier a cité à comparaître le Premier ministre sortant du pays, une décision décrite comme une « mesure dangereuse et sans précédent » touchant le poste politique le plus important de la communauté sunnite.

Au moins 215 personnes ont péri et des milliers d’autres ont été blessées lorsque des tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé le 4 août 2020.

Le Premier ministre Hassan Diab et son gouvernement ont démissionné à la suite de cette tragédie, mais ils restent en charge pour expédier les affaires courantes jusqu’à ce qu’un nouveau cabinet soit formé.

Des personnalités politiques de premier plan ont accusé le président libanais Michel Aoun de négligence, affirmant qu’il était conscient du danger que représentait le nitrate d’ammonium mais qu’il « n’a rien fait pour éviter une éventuelle catastrophe ».

« La citation à comparaître touche le poste politique le plus important de la communauté sunnite au Liban et exclut M. Aoun, qui était conscient du danger que constituaient ces tonnes de nitrate d’ammonium mais qui n’a rien fait pour éviter une éventuelle catastrophe », selon les anciens Premiers ministres.

« Jamais, dans l’histoire du Liban, une citation à comparaître n’a été rédigée contre un Premier ministre comme celle que le juge (Tarek) Bitar a émise », ont-ils déclaré, tout en rejetant sa « justice sélective et son système judiciaire politisé ».

Ils ont ajouté que cette « mesure dangereuse (et) sans précédent représente une action pas si innocente », qui a profité de la loi et de la colère des familles des victimes pour miner la position de Hassan Diab, en excluant tous les autres postes de haut rang, responsables du crime.

« Cette mesure est lourde de soupçons politiques car elle s’inscrit dans la lignée des tentatives faites depuis des années pour renverser l’accord de Taëf (un accord de partage du pouvoir entre chrétiens et musulmans) et affaiblir la stature du premier ministre. De telles actions ont été commises au cours des deux dernières années pour perturber la formation d’un gouvernement et limiter les pouvoirs constitutionnels du premier ministre désigné.

« M. Aoun a personnellement avoué qu’il était au courant de la présence de ces grandes quantités de nitrate d’ammonium dans le port 15 jours avant la date de l’explosion. Ces substances ont été introduites sur le territoire libanais sans autorisation préalable du cabinet et des autorités militaire et sécuritaire compétentes, en raison de l’énorme danger qu’elles représentent. Quinze jours est une période assez longue pour désamorcer une bombe nucléaire, alors pourquoi ne s’est-il pas débarrassé des substances explosives ?

EN BREF

• Des personnalités politiques de premier plan ont accusé le président libanais Michel Aoun de négligence, affirmant qu’il était conscient du danger que représentait le nitrate d’ammonium mais qu’il « n’a rien fait pour éviter une éventuelle catastrophe ».

• Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, critique le juge Bitar depuis des semaines et exige qu’il fournisse des preuves pour justifier sa décision de convoquer des fonctionnaires actuels et anciens pour les interroger.

« L’immunité du président devrait être levée pour ce crime grave. L’enquêteur judiciaire pourra alors être débarrassé des articles qui ne lui confèrent pas les droits légaux et constitutionnels pour juger les présidents et autres responsables ».

Le Rassemblement consultatif, bloc parlementaire sunnite affilié au Hezbollah et ses alliés, a également critiqué la décision du juge.

« M. Bitar a écarté tous ceux qui ont couvert et participé pendant des années à la négligence,  ayant donné lieu à un crime contre la patrie, et a décidé de cibler M. Diab et de formuler des allégations à son encontre », ont-ils souligné. « Il a pris une décision dangereuse et sans précédent en émettant une citation à comparaître à son encontre. M. Bitar n’aurait jamais osé faire cela si M. Diab était une personnalité sectaire de premier plan dans ce pays, devenu une triste risée. La décision d’accuser M. Diab de manquement à ses devoirs doit être prise par le Parlement, conformément à l’article 70 de la Constitution. M. Bitar a commis une violation de la constitution ».

Ils ont souligné qu’ils refusaient de « déprécier » la stature du Premier ministre et de « traiter cette position comme celle d’un bouc émissaire ».

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, critique le juge Bitar depuis des semaines et exige qu’il fournisse des preuves pour justifier sa décision de convoquer des fonctionnaires actuels et anciens pour les interroger. « L’enquête est politisée. Soit elle se déroule de manière transparente, soit le pouvoir judiciaire doit trouver un autre juge », a-t-il déclaré.

Vendredi, le secrétariat général du Parlement a réagi à la décision de M. Bitar en expliquant que ce n’est pas à la justice de se prononcer sur sa compétence. « Le Parlement assure le suivi de cette affaire en vue de préparer les procédures nécessaires ».

L’immunité des anciens ministres Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeaiter, Youssef Finianos et Nohad Machnouk n’a pas encore été levée pour permettre au juge de les interroger, après les avoir accusés de négligence.

M. Bitar n’a pas non plus l’autorisation de poursuivre les chefs de la Sécurité générale, de la Sûreté de l’État et les juges.

Le parquet libanais a laissé entendre qu’il pourrait rejeter la citation à comparaître à l’encontre de M. Diab parce qu’il est « impossible de la mettre en œuvre, étant donné qu’il est Premier ministre actuel et non un ancien, et que tous les services de sécurité lui sont affiliés ».

Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdel Latif Deriane, a également évoqué le scandale de la citation à comparaître lors d’un sermon prononcé le vendredi à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle mosquée à Beyrouth. M. Diab et le Premier ministre libanais désigné, Najib Mikati, ont assisté à cette cérémonie.

« Le poste de Premier ministre est tout aussi important que n’importe quel autre poste de direction au Liban. Le fait de viser le Premier ministre sortant est répréhensible et constitue une atteinte à la manière de se comporter avec un Premier ministre », estime le cheikh Deriane, appelant le Parlement à promulguer une loi pour lever « toutes les immunités » pour l’enquête.

« Il faut laisser la justice suivre son cours par tous les moyens, sans aucune sélectivité, discrétion et malveillance », a ajouté le cheikh.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com