La débâcle des États-Unis en Afghanistan affaiblit leurs alliés et enhardit leurs adversaires

L’aéroport de Kaboul est devenu une zone de guerre, entourée de barbelés visant à empêcher les Afghans fuyant le régime des talibans de tenter de rentrer dans les avions sur le départ (Photo, AFP).
L’aéroport de Kaboul est devenu une zone de guerre, entourée de barbelés visant à empêcher les Afghans fuyant le régime des talibans de tenter de rentrer dans les avions sur le départ (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 28 août 2021

La débâcle des États-Unis en Afghanistan affaiblit leurs alliés et enhardit leurs adversaires

  • Les alliés des États-Unis sont attentifs à la manière dont les États-Unis gèrent les défis auxquels ils sont confrontés dans le monde, du Moyen-Orient à la péninsule de Corée
  • Au lendemain du retrait américain, la carte stratégique de la région ne sera plus la même.

LONDRES : On raconte que Hosni Moubarak, le défunt président égyptien, aurait lancé après son départ du pouvoir que « toute personne protégée par les Américains est mise  à nu ». Par cette phrase, il faisait allusion à Washington qui l'avait abandonné en pleine révolte en Égypte.

Voilà qui pourrait décrire au mieux le sentiment de l'ancien président afghan Ashraf Ghani. En effet, ce dernier entame aujourd'hui une nouvelle vie aux Émirats arabes unis après avoir fui Kaboul, lorsque ses alliés américains ont accordé aux talibans une liberté quasi totale pour reconquérir, l'Afghanistan à une vitesse foudroyante.

Les alliés des États-Unis tout comme leurs adversaires s'interrogent sur les conséquences du retrait américain de l'Afghanistan - et du chaos qu'il a semé - sur la réputation de Washington sur la scène internationale, ainsi que sur son rôle de leader et sa puissance mondiale.

Un soldat de la marine américaine attrape un enfant par-dessus une barrière de barbelés lors de l'évacuation de l'aéroport international Hamid Karzai à Kaboul, le 19 août 2021. (Photo courtoisie de Omar Haidiri / AFP)

Si les uns comparent cet événement au retrait honteux des troupes américaines de Saïgon, d'autres y voient une défaite plus cuisante que celle du Vietnam et un « moment décisif sur le plan géopolitique » pour les États-Unis. On parle de la fin de « l'ère américaine » sur la scène internationale. Si cela s'avère vrai, le « cimetière des empires » aurait fait une victime de plus sur sa longue liste.

Avant eux, les Soviétiques ont bu la tasse de la défaite en Afghanistan, mais le gouvernement que ceux-ci ont mis en place à Kaboul a survécu un peu plus longtemps. L'administration Ghani, appuyée par les États-Unis, n'a pas tenu une semaine et l'armée afghane a disparu comme un iceberg dans une mer brûlante.

Peu de gens contestent la thèse selon laquelle les États-Unis devaient se retirer de l'Afghanistan, tôt ou tard. Toutefois, c'est leur départ chaotique et le désordre qui en résulte aujourd'hui qui étonnent plus d'un. Cela remet en question la crédibilité et la fiabilité des États-Unis en tant qu'alliés et en tant que grande puissance. Ce retrait enhardit en outre les ennemis de l'Amérique et affaiblit ses amis.

 

Pour certains experts, nous assistons à un nouveau Suez, plutôt qu'à un nouveau Saïgon. En 1956, la débâcle de Suez a marqué la fin de l'empire britannique et de son emprise en tant que puissance militaire au Moyen-Orient et dans d'autres parties du monde. Les États-Unis vivent-ils un moment similaire ? L'Afghanistan serait-il le Suez de l'Amérique ?

C’est bien la leçon que beaucoup retiennent de l'expérience afghane, à en juger par les réactions observées aux quatre coins du monde. De l'Europe à l'Asie et à l'Afrique, en passant par l’Afghanistan lui-même, les gens sont atterrés par l'incohérence et l’exécution médiocre du retrait américain de l'Afghanistan.

 

Qu’il s’agisse des grands alliés des États-Unis au sein de l'Otan jusqu'aux petites démocraties émergentes, tout le monde craint les répercussions de cet épisode sur le monde libre et sur le leadership de Washington,

Ils sont attentifs à la manière dont les États-Unis gèrent les défis stratégiques auxquels ils sont confrontés dans le monde, du Moyen-Orient à la péninsule de Corée, mais aussi dans les autres zones sensibles.

On voit sur cette photo prise à l'aéroport de Kaboul la foule qui cherche à s'enfuir après la conquête de la ville par les talibans. (AFP)

 

C'est le parlement britannique qui a ouvert le feu. Dans un discours émouvant, le président de la commission des affaires étrangères, Tom Tugendhat, a attaqué le président Joe Biden sans le nommer. Il a reproché à l'Occident son manque de patience : « C'est la patience qui vainc. C'est la patience qui a permis de remporter la guerre froide ».

Le député britannique a appelé le Royaume-Uni à « mettre en place une stratégie (...) visant à insuffler un nouvel élan à nos partenaires européens au sein de l'Otan ce qui nous évitera de dépendre d'un seul allié ou de la décision d'un seul dirigeant ».

Le président de la commission des affaires étrangères au Parlement allemand, Norbert Rottgenn, a pour sa part qualifié ce retrait d’«énorme erreur de jugement de la part de l'administration américaine. Il nuit de manière fondamentale à la crédibilité de l'Occident sur le plan politique et moral ».

 

Les alliés de l'Amérique en Asie surveillent avec un intérêt marqué, mais aussi avec inquiétude, l'évolution rapide du paysage afghan. Les promesses quant à l'engagement de Washington envers l'Asie faites par la vice-présidente Kamala Harris, qui se rend dans la région cette semaine, contrastent nettement avec la conviction généralisée selon laquelle la dépendance à l'égard des États-Unis est comparable à une police d'assurance hasardeuse et que l'autonomie reste la meilleure stratégie à adopter pour garantir la sécurité d'un pays.

 

Une chose est sûre : les gouvernements du Japon et de la Corée du Sud surveillent de près les événements qui se produisent en Afghanistan. Si la grande puissance que sont les États-Unis est affaiblie, que faut-il en déduire pour leur sécurité face à une Chine plus agressive et plus affirmée ?

De son côté, Taïwan tire lui aussi une leçon de l'Afghanistan et ses dirigeants prônent une certaine autosuffisance.

Sur cette photo prise le 30 juillet 2021, le drapeau américain, visible sur les fenêtres de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, est démonté en toute hâte lors de l'assaut mené par les talibans. (AFP)

La Chine s'en moque. L'agence de presse officielle de Chine a ainsi écrit que « la chute de Kaboul marque l'effondrement de la réputation et de la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale ». Un éditorial paru dans le Chinese Communist Party's Global Times, quotidien du Parti communiste chinois, a perçu dans le retrait de l'Afghanistan une sorte de « présage du sort réservé à Taïwan ».

On peut lire dans cet éditorial que « lorsqu'une guerre éclatera entre les deux rives du détroit et que la métropole s'emparera de l'île par la force, les États-Unis devront se montrer bien plus déterminés qu'ils ne l'ont été en Afghanistan, en Syrie et au Vietnam s'ils entendent intervenir ».

M. Joe Biden inscrit ce retrait dans le cadre de la défense des intérêts américains en matière de sécurité nationale et arrache la carte de l'Afghanistan des mains de ses rivaux. « A ceux qui siègent à Moscou ou à Pékin, je demande : Etes-vous heureux de notre départ ? » a-t-il lancé. « En effet, ils rêvent de nous voir nous enliser dans ce pays, entièrement absorbés par la situation qui y règne ».

Les adversaires des États-Unis perçoivent néanmoins la situation sous un autre angle. Hassan Nasrallah, dirigeant du parti libanais du Hezbollah, y voit une Amérique « humiliée, défaillante et défaite ». Quant au Hamas, il a félicité les talibans pour leur victoire et « la fin de l'occupation ». Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a salué la rupture des « chaînes de l'esclavage ». Ils encerclent leur adversaire.

De son côté, la Russie jubile de voir les États-Unis essuyer la même défaite que celle subie voici 25 ans. Elle est heureuse de savoir que l'armée américaine ne se tiendra plus à ses frontières.

L'Iran, lui, se réjouit de l'humiliation que les États-Unis semblent avoir subie en Afghanistan et du départ des Américains de la région. Nonobstant ses contacts incessants avec les talibans, il devra cependant composer avec un régime fondamentaliste sunnite voisin, ce qui pourrait étouffer sa joie. Cependant, l'évolution de la situation en Afghanistan rassure les Iraniens, qui considèrent que le pouvoir des États-Unis dans la région a subi un coup fatal.

En effet, au lendemain du retrait américain, la carte stratégique de la région ne sera plus la même. L'influence de la Chine et de la Russie sur l'avenir de l'Afghanistan sera plus importante que celle des États-Unis.

Au niveau national, certains experts estiment que l'ère américaine n'a pas pris fin en Afghanistan. Francis Fukuyama, auteur de l'ouvrage The End of History and The Last Man (« L'Histoire qui s'achève et le dernier homme »), a confié au magazine The Economist que «l’ère américaine a touché à sa fin bien avant. Les causes de la faiblesse et du déclin des États-Unis proviennent de l'intérieur du pays plutôt que de l'extérieur ».

Des Afghans qui fuient les talibans font la queue pour embarquer dans un avion-cargo appartenant à l'US Air Force à l'aéroport international de Kaboul. (AFP)

Il prévoit que les États-Unis resteront une « grande puissance pendant de nombreuses années, mais leur influence dépendra de leur aptitude à résoudre les problèmes du pays, plutôt que de leur politique étrangère ».

Il a probablement raison. Les divisions au sein des États-Unis sont plus profondes qu'elles ne l'ont jamais été au cours de leur histoire ; elles peuvent représenter la menace la plus importante pour leur statut et leur puissance sur la scène internationale.

La chute de l'Afghanistan aux mains des Talibans permet aux extrémistes vivant aux États-Unis de tirer une leçon inquiétante. Une personne qui a participé aux émeutes du Capitole le 6 janvier à Washington D.C. a confié au correspondant de CNN Donie O'Sullivan : « Il leur a fallu 11 jours (aux talibans) pour conquérir l'Afghanistan [...].  Combien de jours les patriotes mettront-ils pour s'emparer de ce pays ? »

Ces propos montrent que les États-Unis ont besoin de limiter les dégâts en vue de rassurer leurs alliés et de dissuader leurs ennemis, que ce soit à l'étranger ou à l'intérieur du pays.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le pape a été accueilli comme une rock star par les jeunes catholiques lors d'une veillée de jubilé

Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Short Url
  • Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000.
  • La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

ROME : Des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier ont acclamé samedi le pape François comme une rock star lors d'une veillée en plein air près de Rome, point d'orgue du Jubilé, après son arrivée spectaculaire à bord d'un hélicoptère.

Des pèlerins se sont exclamés et d'autres ont fondu en larmes lorsque l'hélicoptère militaire blanc a touché le sol de l'immense esplanade de Tor Vergata, à l'est de Rome, où près de 800 000 jeunes fidèles venus de 146 pays, selon les organisateurs, étaient rassemblés pour le « Jubilé de la Jeunesse », qui a débuté lundi.

Monté à bord de la papamobile, le premier pape américain a affiché un grand sourire et a salué la foule en liesse rassemblée le long de son parcours, après avoir passé la journée à écouter de la musique, à prier ou à échanger avec d'autres pèlerins sous un soleil de plomb.

« Le pape est là ! » annonce une voix survoltée à travers les haut-parleurs, entraînant des applaudissements nourris et des cris retentissants.

Mais l'animateur de l'événement a rapidement adopté un ton plus solennel lorsque le pape de 69 ans est monté sur scène, une grande croix de bois à la main.

« Chers jeunes, après avoir marché, prié et partagé ces jours de grâce du Jubilé qui vous sont dédiés, nous nous rassemblons maintenant dans la lumière de cette soirée pour veiller ensemble », a déclaré le pape. 

Parmi les fidèles, Julia Mortier, une Française de 18 ans, a la voix enrouée après avoir chanté et crié pendant des heures. « Nous sommes si heureux d'être là ! Voir le pape est une chance unique dans une vie. »

Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000, au cours duquel plus de deux millions de jeunes avaient répondu à l'appel du pape Jean-Paul II pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse.

La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

- Un « Woodstock catholique » -

Certains dans la foule sont si loin qu'ils ne peuvent pas voir le pape sur l'immense scène surmontée d'une arche dorée et d'une imposante croix, qui domine la vaste esplanade de plus de 500 000 mètres carrés, soit près de 70 terrains de football.

« Je suis tellement heureux d'être ici, même si je suis un peu loin du pape », confie à l'AFP Andy Hewellyd, un étudiant britannique. Depuis sa place, il ne peut voir la scène que grâce à un écran géant.

La Rai, la radio-télévision publique italienne, a qualifié l'événement de « Woodstock catholique », alors qu'une vingtaine de groupes de musique et de danse, pour la plupart religieux, se sont succédé pendant la journée, diffusant de la musique à plein volume.

Victoria Perez, 21 ans, qui porte un drapeau espagnol et un lourd sac à dos, se réjouit d'être arrivée tôt « pour pouvoir voir de près » le chef des 1,4 milliard de catholiques.

« C'est la première fois que je vais le voir et j'ai hâte, alors je voulais arriver tôt pour avoir une bonne place », explique la jeune femme, impatiente de vivre cette « nuit de prières à la belle étoile ».

Quentin Remaury, un Français de 26 ans, dit de son côté avoir été inspiré par le message que le pape François a délivré à la jeunesse lors d'un déplacement à Cracovie en 2016.

« Le pape François nous avait dit de nous “lever de nos divans”, et cela m'a vraiment donné un élan », dit-il. 

- Confessionnal à ciel ouvert -

L'organisation de l'événement a constitué un défi logistique hors norme, avec quelque 10 000 personnes déployées, dont des policiers et des agents de la protection civile, et des mesures sanitaires, comme la distribution de bouteilles d'eau et de brumisateurs, ont été mises en place pour aider les participants à surmonter la chaleur estivale.

Le Vatican a indiqué que le pape avait rencontré et prié samedi avec les compagnons de voyage d'une pèlerine égyptienne de 18 ans, décédée vendredi soir d'une crise cardiaque, selon la Rai, alors qu'elle rentrait en bus à son hébergement après un événement à Rome.

Du Colisée aux abords du Vatican, en passant par la place d'Espagne, des flots de pèlerins exhibant les drapeaux de leur pays ont inondé toute la semaine les transports et les artères de la Ville éternelle, dans une ambiance festive entre concerts, conférences et prières.

Vendredi, le Circus Maximus, l'hippodrome où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique, au pied du mont Palatin, s'est transformé en un vaste confessionnal à ciel ouvert. Un millier de prêtres y ont entendu les confessions de dizaines de milliers de jeunes, dans dix langues différentes, sous des tentes blanches.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Short Url
  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.