La roue tourne et les affaires reprennent à Las Vegas malgré le variant Delta

Photo d'illustration AFP
Photo d'illustration AFP
Short Url
Publié le Dimanche 29 août 2021

La roue tourne et les affaires reprennent à Las Vegas malgré le variant Delta

  • Le Nevada a enregistré 1,36 milliard de dollars de recettes provenant des jeux en juillet, un niveau historique permis par l'afflux de visiteurs à Las Vegas après des mois de confinement et de privations
  • Le mois de juillet avait tout pour lui, avec une série de grands événements sportifs (combat de MMA de la star Conor McGregor) et culturels (concerts, résidences d'Usher et de Bruno Mars, etc.)

LAS VEGAS : La chance est de retour pour les casinos de Las Vegas: un an après la fermeture du célèbre Strip à cause de la pandémie de Covid-19, les établissements de jeux ont battu des records cet été.

Le Nevada a enregistré 1,36 milliard de dollars de recettes provenant des jeux en juillet, un niveau historique permis par l'afflux de visiteurs à Las Vegas après des mois de confinement et de privations. "Nous ne nous attendions pas à de tels chiffres", reconnaît Michael Lawton, analyste auprès de la Commission de contrôle des jeux de l'Etat. "Des recettes d'un milliard de dollars, c'est un seuil emblématique au Nevada. Et nous avons enregistré ce niveau de gains durant cinq mois de suite", relève l'expert.

Le mois de juillet avait tout pour lui, avec une série de grands événements sportifs (combat de MMA de la star Conor McGregor) et culturels (concerts, résidences d'Usher et de Bruno Mars, etc.). Outre la Fête nationale américaine, le mois de juillet comportait en outre cinq week-ends, une aubaine pour les hôtels-casinos.

Malgré l'explosion des cas du variant Delta et le retour de l'obligation de porter un masque dans les lieux clos, les touristes ont déferlé sur le Strip, prenant d'assaut les machines à sous et tables de roulette. "Les gens qui viennent à Vegas n'ont pas l'air de s'en soucier", lâche un barman officiant dans cette avenue qui ne dort jamais. "Ils n'ont pas l'air super inquiets à l'idée de tomber malade ou autre. Je pense que si l'idée d'attraper une maladie vous rend parano, vous ne voyagez pas. Ceux-là restent probablement chez eux", estime-t-il, demandant à rester anonyme.

Selon des employés des casinos interrogés par l'AFP, une grande partie des clients viennent du Texas, de Floride et de la région du Midwest. "On retrouve les mêmes niveaux de fréquentation qu'avant la pandémie", déclare Shawn Jones, chargé de la promotion au nouveau casino Resorts World, qui note que les "soirées piscine" du week-end dernier affichaient complet.

"C'est peut-être le trop-plein d'énergie... Si les gens ne sont pas en mesure de faire quelque chose pendant un certain temps, ils se précipitent quand ça redevient possible", dit-il.

Congrès et salons

Début 2020, Las Vegas avait des allures de ville-fantôme, avec des casinos fermés d'autorité pendant 78 jours, ce qui avait eu un impact dévastateur sur l'emploi dans cette ville tout entière tournée vers le tourisme.

La fréquentation est restée limitée jusqu'en juin dernier, mais dès le mois de mai Vegas avait battu son record de gains provenant des jeux, qui datait d'octobre 2007, avant la crise financière mondiale.

Les réticences des Américains à voyager en dehors des Etats-Unis semblent avoir profité à Las Vegas. "On prévoyait un voyage entre filles. Initialement, nous devions aller en Grèce en 2020 mais ça a été reporté", explique Karen Utsey, 50 ans, qui vient du Michigan. "Pour l'instant, je ne suis pas sûre d'être à l'aise à l'idée de voyager à l'étranger."

Malgré une très nette baisse du nombre de visiteurs internationaux, la fréquentation du mois de juillet a atteint 3,3 millions de touristes, seulement 10% de moins qu'en juillet 2019, avant la pandémie. Et le nombre de visiteurs arrivant par la route de la Californie voisine a dépassé tout l'été les niveaux des années précédentes.

Même si M. Lawton s'attend à ce que les recettes des jeux retrouvent un niveau plus modeste en août, la reprise progressive des congrès et autres salons d'affaires qui constituent une grande partie de la fréquentation des hôtels de Las Vegas en semaine est une source d'optimisme supplémentaire.

Les professionnels du béton ont inauguré le bal en juin, suivis cette semaine par les exploitants de salles de cinéma pour le festival CinemaCon, le plus grand salon de la joaillerie du pays et la Cannabis Conference 2021.

Pour Dean et Amanda Moodie, 37 et 35 ans, leur présence au salon de la joaillerie est un début de retour à la normale. Le couple du Minnesota (centre-nord) a certes passé des vacances en plein air durant la pandémie, mais ce séjour à Las Vegas "est certainement notre premier pas vers des choses qui se déroulent dans des endroits clos".              


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Short Url
  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Short Url
  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Short Url
  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.