En Libye, une vie rythmée par les coupures d'électricité

Un technicien répare un générateur électrique, engin devenu indispensable à Tripoli où les coupures de courant sont fréquentes (Photo, AFP).
Un technicien répare un générateur électrique, engin devenu indispensable à Tripoli où les coupures de courant sont fréquentes (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 29 août 2021

En Libye, une vie rythmée par les coupures d'électricité

  • Le long de l'avenue commerçante de Gargaresh, à Tripoli, il y a autant de boutiques que de générateurs électriques installés sur la chaussée.
  • Coupures incessantes, inflation galopante, insécurité... les Libyens subissent de plein fouet le chaos qui frappe leur pays depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi

TRIPOLI: "C'est le blackout": en Libye, des quartiers entiers sont quotidiennement plongés dans le noir, victimes des coupures intempestives de courant. Une situation qui perdure depuis dix ans et qui n'a pas été résolue par l'éclaircie politique en cours.    

Les vitrines se succèdent, s'enchevêtrent, rivalisent de promotions pour attirer les chalands. Bibelots, prêt-à-porter, fausses grandes enseignes de restauration rapide... le long de l'avenue commerçante de Gargaresh, à Tripoli, il y a autant de boutiques que de générateurs électriques installés sur la chaussée.

Quand il y a coupure, c'est-à-dire plusieurs fois par jour pour un total d'au moins douze heures en été, un brouhaha ininterrompu s'empare de la ville, qui vibre au vrombissement des générateurs. La fumée âcre et grisâtre qui s'en dégage envahit les rues. 

La nuit tombée, des quartiers entiers sont plongés dans le noir. 

"Parfois c'est le blackout", soupire Soufiane Zerkani, un pharmacien de 23 ans, visiblement excédé. L'électricité c'est un "besoin fondamental que l'Etat doit garantir", poursuit-il. 

«Rien n'a changé»

Coupures incessantes, inflation galopante, insécurité... les Libyens subissent de plein fouet le chaos qui frappe leur pays depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. 

Les infrastructures sont à plat, l'économie à terre. Pourtant, le pays est riche en hydrocarbures et ses sept millions d'âmes peu nombreuses pour se partager les dividendes des plus abondantes réserves pétrolières d'Afrique.

Après la fin des combats à l'été 2020, la désignation en mars d'un gouvernement de transition a sonné comme l'espoir que l'on n'attendait plus.

Mais les Libyens souffrent toujours du rationnement de l'approvisionnement électrique. "Rien n'a changé. Les promesses faites par les gouvernements successifs n'ont pas été tenues", pointe Nader al-Naas, un étudiant de 25 ans, sur fond de bourdonnement de générateur.

La situation est désastreuse, surtout l'été quand le thermomètre tutoie les 40 degrés. Elle l'est encore plus pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir un générateur. Comme Ahmed (prénom changé), qui "dort sur le toit de son immeuble pour échapper à la canicule" et "éclaire son appartement d'une simple torche". 

A l'autre bout du pays, la pénurie d'électricité empoisonne tout autant la vie des habitants de Benghazi (est), berceau du soulèvement de 2011. Longtemps épargnée, la région orientale découvre à son tour les galères de la vie sans courant. 

Oussama Al-Dalah, gérant d'une supérette, ne cache pas son désarroi. "Ces coupures nous fatiguent, nous affectent psychologiquement, nous causent des pertes. Il faut une solution radicale", assène-t-il dans sa barbe noire.

«Déliquescence»

Comment expliquer ces coupures chroniques? Dans un récent rapport, le Bureau d'audit libyen, organisme de contrôle des comptes publics, fustige la mauvaise gestion de la Compagnie générale libyenne d'électricité (Gecol), ses projets inachevés et ses investissements qui n'ont "rien apporté au réseau". 

Joint par l'AFP, un responsable de la compagnie met en cause "des infrastructures en déliquescence depuis dix ans nécessitant d'importants travaux de maintenance".

Durant l'offensive du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, pour tenter de s'emparer de la capitale entre avril 2019 et juin 2020, des centaines d'installations haute tension ont été détruites. 

Les entreprises étrangères ont déserté le pays, retardant la construction de nouvelles centrales. Des pilleurs prospèrent dans ce chaos en arrachant les câbles pour en extraire le cuivre, vendu au marché noir.

La production, elle, tourne autour de "5 000 à 5 500 mégawatts (MW) pour une consommation journalière de 7 000 à 8 000 MW en hiver et en été", selon le responsable de la Gecol ayant requis l'anonymat. 

Deux nouvelles centrales sont en construction à Misrata (ouest) et Tripoli par un consortium germano-turc. D'une capacité de 1. 300 MW, elles entreront en service au premier trimestre de 2022, d'après cet interlocuteur. Une troisième suivra à Tobrouk, à l'extrême est du pays.

D'ici là, la crise énergétique favorise un fructueux business de générateurs, proposés autour de 400 euros pour les appareils les plus sommaires et plusieurs milliers pour les plus fiables. 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Short Url
  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Short Url
  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.