Changement climatique: la pénurie d'eau rapproche Israël et la Jordanie

Frontière entre la Jordanie et les territoires palestiniens occupés. Selon le Giec, les réserves d’eau de la région sont menacées par la hausse rapide des températures (Photo, AFP).
Frontière entre la Jordanie et les territoires palestiniens occupés. Selon le Giec, les réserves d’eau de la région sont menacées par la hausse rapide des températures (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 août 2021

Changement climatique: la pénurie d'eau rapproche Israël et la Jordanie

  • Un accord a été conclu début juillet sur la vente de 50 millions de m3 d'eau par an par Israël au royaume hachémite
  • Israël, en manque de place pour la construction d'unités de production et de stockage d'énergie solaire, pourra en échange s'approvisionner en électricité verte auprès de la Jordanie

JERUSALEM: En matière de gestion des ressources en eau, la coopération entre Israël et la Jordanie pourrait connaître une embellie sans précédent sous la pression de l'urgence climatique et grâce aux progrès technologiques et au réchauffement des relations entre les deux voisins, estiment des experts.

Un rapport des experts climat des Nations unies (Giec), publié en août, a montré sans équivoque que le climat changeait plus rapidement qu'on ne le craignait auparavant, ce qui exerce une pression sur les réserves en eau, à un moment où la demande n'a jamais été aussi forte.

Les avertissements concernant l'imminence de "guerres de l'eau", notamment au Moyen-Orient, ont souvent été exagérés, estime Erika Weinthal, professeure de politique environnementale à l'université Duke au Etats-Unis.

"L'eau est une ressource qui permet à des adversaires de trouver les moyens de coopérer", explique-t-elle à l'AFP, même si les tensions politiques peuvent peser comme celles autour du conflit israélo-palestinien.

Le lac Tiberias, l’une des principales sources en eau d’Israël (Photo, AFP).

Sécheresses extrêmes

La Jordanie est l'un des pays les plus déficitaires en eau au monde, souffrant de sécheresses extrêmes, et la coopération en matière d'eau avec Israël est bien antérieure à l'accord de paix conclu en 1994 entre les deux pays.

La question de l'eau a pris de l'importance en 1921, quand Pinhas Rutenberg, un ingénieur juif russe qui s'était installé en Palestine, a convaincu les autorités britanniques et les rois hachémites d'approuver la construction d'une centrale hydroélectrique à l'endroit où la rivière Yarmouk se jette dans le Jourdain.

Elle s'est poursuivie après la création d'Israël en 1948, pendant des décennies où Israël et la Jordanie étaient officiellement en guerre.

Mais leur coopération en matière d'eau, tout comme les relations bilatérales en général, ont souffert ces dernières années sous le règne de l'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, accusé par ses détracteurs d'avoir négligé la Jordanie alors qu'il oeuvrait à une normalisation des relations avec les ennemis de l'Iran dans le Golfe.

Des signes d'un réchauffement sont cependant apparus avec l'arrivée en juin du gouvernement du Premier ministre Naftali Bennett. Un accord a été conclu début juillet sur la vente de 50 millions de m3 d'eau par an par Israël au royaume hachémite en plus des 55 millions de m3 déjà fournis chaque année gratuitement à la Jordanie.

Des bergers bédouins accompagnés de leur troupeau, près de la frontière jordanienne (Photo, AFP).

De nouvelles technologies ont permis de réduire le coût du traitement de l'eau salée permettant à Israël -- leader mondial en dessalement -- de vendre davantage de cette ressource à son voisin, notamment de l'eau douce du lac de Tibériade, sans compromettre la demande intérieure, souligne Gidéon Bromberg, directeur israélien de l'ONG EcoPeace Middle East.

Le dessalement étant devenu une activité rentable, de nombreux investisseurs se montrent intéressés dit-il, en Israël, en Jordanie mais aussi aux Emirats arabes unis, pays qui a récemment normalisé ses relations avec Israël.

La Cisjordanie aussi

Israël, en manque de place pour la construction d'unités de production et de stockage d'énergie solaire, pourra en échange s'approvisionner en électricité verte auprès de la Jordanie, espérant ainsi honorer ses engagements en matière de transition vers des énergies propres.

Signataire des accords de Paris sur le climat, Israël a adopté en juillet un plan ambitieux de réduction de ses émissions carbone de 85% d'ici à 2050.

Les réserves en eau de la région sont menacées par la hausse rapide des températures liée au réchauffement climatique (Photo, AFP).

En vertu de l'accord de juillet, Amman va également pouvoir augmenter ses exportations à destination du territoire palestinien de Cisjordanie voisin, occupé par Israël depuis 1967.

Pour lutter contre la pénurie, la Jordanie a également récemment annoncé la construction d'une usine de dessalement qui entrera en activité d'ici cinq ans, dans le golfe d'Aqaba sur la mer Rouge.

"La Jordanie est aujourd'hui le deuxième pays au monde où la ressource en eau est la plus précaire, selon certaines estimations", a écrit le groupe de réflexion américain The Century Foundation dans un rapport en décembre estimant que "les besoins seront supérieurs aux ressources de plus de 26% d'ici 2025."


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.