Arz Zahreddine, porte-drapeau d’un Liban en crise aux jeux Paralympiques de Tokyo 2020

Arz Zahreddine foulera la piste du Stade olympique de Tokyo samedi dans l’épreuve du 200 m-T64 masculin. (Photo fournie)
Arz Zahreddine foulera la piste du Stade olympique de Tokyo samedi dans l’épreuve du 200 m-T64 masculin. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 31 août 2021

Arz Zahreddine, porte-drapeau d’un Liban en crise aux jeux Paralympiques de Tokyo 2020

  • Le jeune athlète de 22 ans participera samedi à la catégorie T64 de l’épreuve du 200 m
  • À Tokyo, il dédiera sa performance aux victimes de l’explosion de Beyrouth

DUBAÏ: L’histoire contemporaine du Liban, ses troubles politiques et ses interminables problèmes économiques, ont relégué depuis longtemps sa participation aux jeux Paralympiques.

Le pays, qui a envoyé une première délégation à Sydney en 2000, mais qui a ensuite manqué Athènes 2004 et Rio 2016, revient en force avec la participation d’Arz Zahreddine aux jeux Paralympiques de Tokyo 2020.

Le jeune athlète de 22 ans est le seul représentant du Liban aux jeux Paralympiques. Il participe à la catégorie T64 de l’épreuve du 200 m, qui se déroulera samedi. Zahreddine a perdu sa jambe dans un accident de voiture à l’âge de trois ans. Pendant son enfance et son adolescence, il était harcelé, victime des conséquences de l’accident.

«Perdre une jambe n’est pas un handicap, mais rester assis sur son canapé l’est», explique le sportif. Zahreddine a commencé le sport à l’âge de sept ans, débutant par l’escrime. «J’ai ressenti le besoin de me dépasser et de faire encore plus», ajoute-t-il. Après avoir remporté des médailles d’or et d’argent dans ce sport entre 2012 et 2017, il s’est mis à la course à pied, inspiré par le coureur de sprint américain (T44 paralympique), Jarryd Wallace.

Zahreddine a commencé sa carrière paralympique il y a seulement deux ans. Lors du Grand Prix de Grosseto 2019, en Italie, il s’est classé premier dans l’épreuve du 200 m T64 et deuxième dans celle du 100 m T64, ce qui lui a permis de se qualifier pour les jeux Paralympiques de Tokyo. La même année, il a terminé huitième du 100 m T64 aux championnats du monde d’athlétisme handisport de Dubaï.

Arz Zahreddine a terminé huitième du 100 m T64 aux Championnats du monde d’athlétisme handisport de Dubaï. (Photo fournie)
Arz Zahreddine a terminé huitième du 100 m T64 aux Championnats du monde d’athlétisme handisport de Dubaï. (Photo fournie)

Les difficultés auxquelles il est quotidiennement confronté chez lui ne se limitent pas à son handicap. Il fait également face à l’incapacité actuelle du Liban de fournir les besoins de base, tels que l’eau, l’électricité, l’accès aux soins de santé et à l’éducation. Le pays de Cèdre est également incapable de mettre en place une infrastructure sportive solide axée sur les personnes ayant des besoins spécifiques.

En l’absence de soutien du gouvernement, Zahreddine a bénéficié du soutien de sa famille et de Beirut Power Hub pour créer un écosystème lui permettant de s’entraîner et de développer ses performances pour le Japon.

«Arz n’a pas de handicap, Arz a du talent», lance Jean-Claude Bejjani, fondateur de Beirut Power Hub. Convaincu que «le seul handicap est dans la tête», Zahreddine a transformé son invalidité en un message d’espoir. Défenseur de la lutte contre le harcèlement, il a notamment participé à des campagnes de sensibilisation organisées par l’Unicef et le Focus Fund de l’AUBMC.

Le chemin du sportif pour parvenir à Tokyo a été semé d’embûches, en particulier la pandémie, qui a limité sa capacité à s’entraîner. Zahreddine souligne l’importance de maintenir un état d’esprit positif. Il a par exemple pu être soutenu tout au long de sa préparation, en travaillant avec un psychologue du sport.

Arz Zahreddine a commencé sa carrière paralympique en 2019. Il est le seul représentant du Liban aux jeux Paralympiques de Tokyo 2020. (Photo fournie)
Arz Zahreddine a commencé sa carrière paralympique en 2019. Il est le seul représentant du Liban aux jeux Paralympiques de Tokyo 2020. (Photo fournie)

Maintenir sa santé mentale est un travail qu’Arz continue quotidiennement, à la suite de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth l’année dernière. La déflagration dévastatrice a entraîné toute une série de difficultés financières pour l’athlète. Les incertitudes sur son entraînement se sont multipliées: sa salle de sport a été touchée l’explosion, et il n’a pas pu s’y rendre.

La situation socio-économique au Liban n’a fait que se détériorer depuis, avec l’effondrement récent de la monnaie libanaise et les pénuries de carburant, signes d’un État défaillant. Zahreddine affirme qu’il se sent responsable de «donner de l’espoir aux jeunes du pays et aux athlètes en herbe». «Malgré tous les obstacles, nous avons encore beaucoup à accomplir», assure-t-il.

À Tokyo, il dédiera sa performance aux victimes de l’explosion de Beyrouth. Après avoir accompli un parcours aussi périlleux, il peut enfin se concentrer sur son 200 m, samedi. Il espère apporter la gloire, et un peu de joie, au Liban et au monde arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: les enquêtes israéliennes sur les frappes meurtrières doivent «aboutir à des résultats», dit l'ONU

L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats. (AFP)
L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats. (AFP)
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  • Les agences de presse Reuters et Associated Press, ainsi que la chaîne qatarie Al Jazeera ont publié des communiqués rendant hommage à leurs collaborateurs tués, tandis que l'armée israélienne a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête
  • "Il est bien entendu de la responsabilité d'Israël, en tant que puissance occupante, d'enquêter, mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats"

GENEVE: L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats.

"Les autorités israéliennes ont, par le passé, annoncé des enquêtes sur de tels homicides (...) mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats", a déclaré le porte-parole du bureau des droits de l'homme des Nations unies, Thameen Al-Kheetan, à des journalistes à Genève.

Ses déclarations interviennent au lendemain des frappes israéliennes sur l'hôpital Nasser à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, qui ont fait au moins 20 morts parmi lesquels cinq journalistes, provoquant un tollé international.

Les agences de presse Reuters et Associated Press, ainsi que la chaîne qatarie Al Jazeera ont publié des communiqués rendant hommage à leurs collaborateurs tués, tandis que l'armée israélienne a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête.

"Il est bien entendu de la responsabilité d'Israël, en tant que puissance occupante, d'enquêter, mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats", a souligné M. Kheetan.

"Nous n'avons encore vu aucun résultat ni aucune mesure de responsabilisation. Nous attendons toujours les résultats de ces enquêtes et nous demandons que justice soit faite et que les responsables rendent des comptes", a-t-il ajouté.

Au moins 247 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

"Ces journalistes sont les yeux et les oreilles du monde entier et ils doivent être protégés", a encore dit M. Kheetan.

Interrogé pour savoir si l'attaque de lundi pouvait être qualifiée de "double frappe", dans laquelle une première frappe est suivie d'une seconde visant les secouristes et d'autres civils, M. Kheetan a répondu que cela devait faire l'objet d'une enquête.

"Nous pouvons dire que l'armée israélienne aurait lancé plusieurs frappes aériennes sur le complexe médical Nasser, et qu'il y a eu deux frappes aériennes en peu de temps", a-t-il déclaré.

"Nous savons que l'un des cinq journalistes semble avoir été tué lors de la première frappe aérienne, tandis que trois autres semblent avoir été tués lors de la deuxième frappe", a-t-il ajouté.

"Cet incident et les homicides de tous les civils, notamment les journalistes, doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et indépendante, et la justice doit suivre", a encore dit M. Kheetan.


Barrack : l'Arabie saoudite et le Qatar prêts à investir au Liban une fois le Hezbollah désarmé

L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie et le Liban, Thomas Barrack, a déclaré que le plan préparé par le Liban n'impliquerait pas nécessairement une action militaire pour persuader le Hezbollah de renoncer à ses armes. (AP)
L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie et le Liban, Thomas Barrack, a déclaré que le plan préparé par le Liban n'impliquerait pas nécessairement une action militaire pour persuader le Hezbollah de renoncer à ses armes. (AP)
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  • L'armée libanaise, soutenue par les Etats-Unis, prépare un plan de désarmement du Hezbollah qui devrait être prêt à la fin du mois d'août
  • M. Barrack a également déclaré mardi que son pays approuverait la prolongation d'un an du mandat des forces de maintien de la paix des Nations Unies au Liban

BEYROUTH : L'Arabie saoudite et le Qatar sont prêts à investir dans une zone économique au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, qui créerait des emplois pour les membres du groupe militant Hezbollah et ses partisans une fois qu'ils auront déposé les armes, a déclaré mardi l'envoyé du président Donald Trump au Moyen-Orient.

Tom Barrack a fait ces commentaires à Beyrouth après s'être rendu en Israël et en Syrie où il a discuté avec des responsables de la situation actuelle au Liban à la suite de la décision prise ce mois-ci par le gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année. Le chef du Hezbollah a rejeté le plan du gouvernement, s'engageant à conserver les armes.

Lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que les forces israéliennes pourraient commencer à se retirer du territoire qu'elles détiennent au Sud-Liban après la "décision capitale" du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah.

L'armée libanaise, soutenue par les États-Unis, prépare un plan de désarmement du Hezbollah qui devrait être prêt à la fin du mois d'août. Le gouvernement devrait discuter du plan de l'armée et l'approuver lors d'une réunion prévue le 2 septembre.

"Nous devons faire entrer de l'argent dans le système. L'argent viendra du Golfe", a déclaré M. Barrack aux journalistes après avoir rencontré le président Joseph Aoun. "Le Qatar et l'Arabie saoudite sont des partenaires et sont prêts à le faire pour le sud (du Liban) si nous demandons à une partie de la communauté libanaise de renoncer à ses moyens de subsistance.

"Nous avons 40 000 personnes qui sont payées par l'Iran pour se battre. Qu'allez-vous faire d'eux ? Prendre leur arme et leur dire 'au fait, bonne chance pour planter des oliviers' ? Ce n'est pas possible. Nous devons les aider", a déclaré M. Barrack. Il faisait référence aux dizaines de milliers de membres du Hezbollah financés par Téhéran depuis le début des années 1980.

"Nous, tous les pays du Golfe, les États-Unis, les Libanais, allons tous agir ensemble pour créer un forum économique qui produira des moyens de subsistance", a déclaré M. Barrack.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi les États-Unis n'allaient pas discuter de la question du Hezbollah directement avec l'Iran au lieu de se rendre en Israël et en Syrie, M. Barrack a répondu : "Vous pensez que cela ne se fait pas ? "Vous pensez que ce n'est pas le cas ? Au revoir." Barrack a ensuite mis fin à sa conférence de presse et est sorti de la salle.

S'exprimant sur la force de maintien de la paix des Nations unies déployée au Sud-Liban depuis qu'Israël a envahi le pays en 1978, M. Barrack a déclaré que les États-Unis préféreraient financer l'armée libanaise plutôt que la Force internationale d'assistance à la sécurité (FINUL). A propos du vote de cette semaine aux Nations Unies à New York, Barrack a déclaré que les Etats-Unis étaient favorables à la prolongation du mandat de la FINUL pour un an seulement.

Le Hezbollah a été gravement affaibli par la guerre qui l'a opposé à Israël l'année dernière et au cours de laquelle de nombreux dirigeants et combattants du groupe ont été tués. L'accord de paix conclu sous l'égide des États-Unis pour mettre fin à ce conflit exige que l'État libanais désarme les groupes armés.

M. Qassem a déclaré que le Hezbollah et son allié Amal avaient reporté les manifestations de rue contre l'initiative de désarmement soutenue par les États-Unis, laissant ainsi la place au dialogue avec le gouvernement, mais que les futures manifestations pourraient viser l'ambassade des États-Unis à Beyrouth.

Israël a indiqué qu'il réduirait sa présence militaire au Sud-Liban si les forces armées libanaises agissaient pour désarmer le Hezbollah, selon une déclaration du bureau du premier ministre israélien.

(Avec agences)


Frappes israéliennes sur un hôpital à Gaza: la Chine «choquée» 

 La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes. (AFP)
La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes. (AFP)
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  • "Nous sommes choqués et nous condamnons le fait qu'une fois de plus, malheureusement, des membres du personnel médical et des journalistes aient trouvé la mort  dans ce conflit"
  • "La Chine est très inquiète devant la situation à Gaza"

PEKIN: La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes.

"Nous sommes choqués et nous condamnons le fait qu'une fois de plus, malheureusement, des membres du personnel médical et des journalistes aient trouvé la mort  dans ce conflit", a déclaré devant la presse à Pékin un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

"La Chine est très inquiète devant la situation à Gaza", a-t-il dit lors d'un point de presse quotidien.

"Israël devrait arrêter immédiatement ses opérations militaires à Gaza, conclure le plus tôt possible un cessez-le-feu complet et durable, rétablir intégralement l'entrée de l'aide humanitaire, empêcher une crise humanitaire de plus grande ampleur et s'employer à dissiper les tensions le plus vite possible", a-t-il dit.

"Nous nous opposons et condamnons tous les agissements qui portent atteinte aux populations civiles, endommagent les installations civiles et violent la loi internationale, y compris les actes de violence contre les journalistes", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déploré "un accident tragique" après la mort d'au moins vingt personnes selon la défense civile gazaouie, dont cinq journalistes. L'ONU et plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont condamné les raids.