Les alliés du Hezbollah au Liban doivent « choisir entre la violence et la démocratie »

La photo tirée d'une vidéo publiée sur le site Web de la télévision al-Manar du Hezbollah le 25 juillet 2020, montre Hassan Nasrallah, le chef du mouvement musulman chiite libanais Hezbollah. (Fichier/AFP)
La photo tirée d'une vidéo publiée sur le site Web de la télévision al-Manar du Hezbollah le 25 juillet 2020, montre Hassan Nasrallah, le chef du mouvement musulman chiite libanais Hezbollah. (Fichier/AFP)
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

Les alliés du Hezbollah au Liban doivent « choisir entre la violence et la démocratie »

  • « Les alliés politiques du Hezbollah doivent savoir qu’ils seront tenus pour responsables de toute contribution à ses activités terroristes et illégales », a déclaré le secrétaire d'État américain adjoint pour le Proche-Orient
  • David Schenker, appelle également à un règlement du différend dans le Golfe afin de contrer « l’influence malveillante de l’Iran dans la région »

NEW YORK: Les alliés politiques du Hezbollah au Liban seront tenus responsables de leur soutien au groupe militant, a déclaré mardi David Schenker, secrétaire d'État adjoint pour le Proche-Orient. Cet avertissement est intervenu peu après que le Trésor américain ait mis sur liste noire l'ancien ministre des transports Youssef Fenianos et l’ancien ministre des Finances Ali Hassan Khalil.

Les deux hommes sont accusés d’avoir fourni un soutien matériel au Hezbollah et de s’être livrés à des actes de corruption. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste.

« Les alliés politiques du Hezbollah doivent savoir qu’ils seront tenus pour responsables de toute contribution à ses activités terroristes et illégales », a déclaré Schenker après une tournée au Moyen-Orient, qui comprenait des visites au Koweït, au Qatar et au Liban.

Au cours de son séjour de deux jours au Liban, il a choisi de ne rencontrer que des manifestants appartenant à l’opposition, sans vouloir rencontrer de responsables politiques, signe de l’exaspération de Washington à l’égard de la classe politique libanaise. 

Sa visite intervient un mois après l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth qui a détruit une grande partie de la ville, à un moment où la population était déjà aux prises avec une crise politique prolongée, un effondrement économique, et la pandémie du coronavirus.

David Schenker a réaffirmé l’engagement de son pays à aider le peuple libanais à se remettre de la catastrophe du 4 août, qui a tué plus de 200 personnes, expliquant qu’il était temps « d’adopter une politique différente au Liban. »

Le haut responsable américain a également souligné la divergence de vues entre les États-Unis et la France à propos du Hezbollah, que Paris considère comme deux entités distinctes: un parti politique et une branche militaire.

Le président français Emmanuel Macron a rencontré un certain nombre de dirigeants politiques libanais, dont le député du Hezbollah Mohammad Raad, lors de sa visite à Beyrouth la semaine dernière. « Dans les démocraties, vous devez choisir entre les balles et les bulletins de vote, a taclé Schenker. Vous ne pouvez pas avoir les deux. Les partis politiques n'ont pas de milices ». Il a déclaré que les États-Unis et la France étaient cependant sur la même longueur d'onde en ce qui concerne les réformes politiques et économiques, conditions préalables à tout déblocage d’une aide financière internationale au Liban.

Régler le différend avec le Qatar

Plus largement dans la région, Schenker a également réitéré le désir de Washington de voir une solution aux différends dans le Golfe. « L’unité entre les pays du Golfe est un important pas en avant dans les efforts visant à contrer l’influence malveillante de l’Iran dans la région », a-t-il affirmé.

L'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en juin 2017 en raison des liens de Doha avec l'Iran et de son présumé soutien au terrorisme. Le « différend ne sert que les intérêts de nos adversaires et nuit à nos intérêts mutuels », a poursuivi le secrétaire d'État adjoint américain pour le Proche-Orient. 

Il a également mis l’accent sur l’union des six membres du Conseil de Coopération du Golfe - l'Arabie Saoudite, les EAU, Bahreïn, le Koweït, Oman et le Qatar – quand ces derniers ont appelé le mois dernier le Conseil de Sécurité de l'ONU à prolonger l'embargo international sur les armes contre l'Iran, une mesure forte qui a montré « la force commune d'un Golfe uni, nécessaire pour faire progresser la paix et la sécurité. »

Il a reconnu qu'il y avait « des désaccords profonds et de longue date » au sein du Conseil de coopération du Golfe, mais il a assuré que les efforts des États-Unis pour aider à résoudre les différends se poursuivront. « Nous espérons en définitive parvenir à une solution à ce sujet. »

David Schenker a enfin affirmé que le nouvel Abraham Accord, l'accord entre Israël et les EAU pour la normalisation de leurs relations, avait eu une incidence notable sur ses entretiens avec les partenaires du Golfe. Il a ajouté qu'il espérait que d'autres pays suivraient l'exemple donné par les Emirats, et feraient des efforts pour établir des relations officielles avec Israël. « Cet accord jette les bases d’un progrès vers une paix régionale, et place la région sur la voie d’un véritable changement », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.