Au milieu des crises libanaises, le Hezbollah est martelé de critiques

Pendant que le Liban s'enfonce de plus en plus dans la pauvreté et l’effondrement, de nombreux Libanais critiquent plus ouvertement le Hezbollah soutenu par l'Iran, le blâmant pour son rôle dans les multiples crises dévastatrices qui rongent le pays. (Photo, AP)
Pendant que le Liban s'enfonce de plus en plus dans la pauvreté et l’effondrement, de nombreux Libanais critiquent plus ouvertement le Hezbollah soutenu par l'Iran, le blâmant pour son rôle dans les multiples crises dévastatrices qui rongent le pays. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Au milieu des crises libanaises, le Hezbollah est martelé de critiques

  • Pendant que le Liban s'enfonce de plus en plus dans la pauvreté, de nombreux Libanais critiquent plus ouvertement le Hezbollah soutenu par l'Iran
  • «Pourquoi Sayyed Hassan Nasrallah est-il irréprochable ?» a demandé récemment Samy Gemayel, chef du parti de la droite chrétienne Kataëb

BEYROUTH : En rentrant à leur base après avoir tiré des roquettes sur des positions israéliennes depuis une zone frontalière le mois dernier, un groupe de combattants du Hezbollah a été arrêté par des villageois en colère qui ont brisé les pare-brise de leurs véhicules et les ont retenus brièvement.

C'était un incident rare de défi qui a suggéré que beaucoup au Liban ne toléreraient pas les provocations du puissant Hezbollah qui risquent de déclencher une nouvelle guerre avec Israël.

Pendant que le Liban s'enfonce de plus en plus dans la pauvreté, de nombreux Libanais critiquent plus ouvertement le Hezbollah soutenu par l'Iran. Ils blâment le groupe, ainsi que la classe dirigeante, pour les multiples crises dévastatrices qui rongent le pays, notamment un krach monétaire dramatique et de graves pénuries de médicaments et de carburant.

«Le Hezbollah est confronté à son défi le plus important dans le maintien du contrôle du système libanais et de ce qu’on appelle l’«environnement protecteur de la résistance contre Israël », a affirmé Joe Macaron, un analyste du Moyen-Orient basé à Washington.

L'incident le long de la frontière et d'autres affrontements, notamment la fusillade mortelle lors des funérailles d'un combattant du Hezbollah et de rares critiques indirectes du plus haut chef religieux chrétien du pays, ont laissé le groupe sur la défensive.

La colère s'est propagée ces derniers mois, même dans les bastions du Hezbollah où beaucoup ont protesté contre les coupures d'électricité et les pénuries de carburant ainsi que contre le krach monétaire qui a plongé plus de la moitié des 6 millions d'habitants du pays dans la misère.

Dans ses bastions, habités majoritairement par des musulmans chiites, il n'est pas rare aujourd'hui que des personnes se prononcent contre le groupe. Ils constatent que le Hezbollah paie des salaires en dollars américains à un moment où la plupart des Libanais sont payés en monnaie libanaise, qui a perdu plus de 90% de sa valeur en seulement près de deux ans.

Des manifestations et des bagarres ont éclaté dans les stations-service du pays et dans certains bastions du Hezbollah. Dans de rares manifestations de défi, des groupes de manifestants ont également fermé des routes importantes dans ses zones au sud de Beyrouth et au sud du Liban.

Dans des discours récents, le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, est apparu en colère, attribuant les pénuries à ce qu'il décrit comme un blocus occidental non déclaré. Le chaos au Liban est provoqué depuis une «chambre noire» à l'intérieur de l'ambassade des États-Unis, a-t-il affirmé.

Les critiques disent qu'au lieu d’inciter à la réforme, le Hezbollah a soutenu ses alliés politiques qui résistent au changement. Ils disent que le groupe attire de plus en plus le Liban dans l'orbite du régime iranien en faisant ce qu'il veut, et que les sanctions américaines contre l'Iran et le Hezbollah ont rendu les choses plus difficiles encore.

Là où le Hezbollah était autrefois considéré comme une force presque sacrée et intouchable luttant pour une noble cause ; la lutte contre l'ennemi israélien, il est maintenant considéré par beaucoup comme faisant partie de la clique politique corrompue responsable de l'effondrement du pays. Pourtant, lorsqu'il s'agit de combattre Israël, le groupe bénéficie d'un soutien indéfectible au sein de sa base populaire de soutien.

Souvent critiqué pour sa présence en tant qu'État au sein de l'État libanais, le Hezbollah a tenté d'atténuer les effets de la crise sur ses partisans de la même manière.

Tandis que le gouvernement travaille depuis des mois pour délivrer des cartes de rationnement aux familles pauvres, le Hezbollah est bien en avance. Il a délivré deux de ces cartes aux familles pauvres vivant dans les bastions du Hezbollah, l'une appelée Sajjad du nom d'un imam chiite, et une seconde appelée Nour, ou lumière, pour ses combattants et employés de ses institutions qui sont au nombre d'environ 80 000.

«Nous vous servirons avec nos cils», est le slogan du Hezbollah pour servir les plus pauvres de ses communautés, un terme libanais signifiant qu'ils sont prêts à tout sacrifier pour aider les autres.

Les dizaines de milliers de personnes munies de cartes Sajjad peuvent non seulement acheter des produits hautement subventionnés dans des dizaines de magasins répartis dans tout le Liban, principalement des produits de base fabriqués au Liban, en Iran et en Syrie, mais peuvent également obtenir des soins médicaux et des conseils dans 48 cliniques gérées par le Hezbollah à travers le pays.

Nasrallah organise de plus un couloir maritime transportant du pétrole de l'Iran au Liban pour aider à alléger les pénuries de carburant, le premier pétrolier étant censé être en route. Cette décision a été saluée par les partisans du Hezbollah et fortement critiquée par ses opposants, qui pensent qu'elle risque d'imposer davantage de sanctions au Liban.

Lors de l'incident frontalier, des villageois de la secte minoritaire druze ont intercepté des combattants du Hezbollah sur le chemin du retour après avoir tiré des roquettes en direction d'une zone contestée détenue par Israël. Les villageois les ont brièvement détenus ainsi que le lance-roquettes mobile qu'ils ont utilisé après les avoir accusés de mettre leur vie en danger si Israël ripostait.

Les combattants et le lance-roquettes ont ensuite été remis aux troupes libanaises, qui les ont relâchés le même jour.

Plus tard, le Hezbollah a mis en colère de nombreux chrétiens après que ses partisans ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux contre le chef de l'église catholique maronite du Liban, la plus grande du pays, l'accusant de trahison après avoir critiqué le Hezbollah pour avoir tiré des roquettes sur des positions israéliennes.

Le groupe tant redouté a été martelé par les accusations de ses opposants locaux. Il s'agit notamment de faire taire ses opposants, de faciliter la contrebande de carburant et d'autres articles subventionnés vers la Syrie voisine, et de s'aliéner les pays riches en pétrole du Golfe comme l'Arabie saoudite, les amenant à suspendre l'aide financière en raison de la domination du Hezbollah sur le Liban.

L'accusation la plus grave a été l'affirmation par des opposants locaux que le groupe a apporté les centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui ont explosé dans le port de Beyrouth l'année dernière, tuant au moins 214 personnes, en blessant des milliers et détruisant des zones de la capitale.

Aucun lien direct avec le Hezbollah n'a émergé, mais les théories non prouvées qui lient le groupe au stock de nitrate d'ammonium abondent. Une affirmation est que le Hezbollah a importé les produits chimiques au nom du gouvernement syrien, qui les a utilisés dans des barils d'explosifs contre les zones tenues par les rebelles pendant le conflit de 10 ans dans le pays voisin.

«Les agences du Hezbollah sont actives dans le port et cela est connu des services de sécurité et de tous les Libanais. Pourquoi Sayyed Hassan Nasrallah est-il irréprochable ? a demandé récemment Samy Gemayel, chef du parti de la droite chrétienne Kataëb.

Le Hezbollah a nié à plusieurs reprises tout lien avec le nitrate d'ammonium. Mais Nasrallah a récemment irrité les familles des victimes et d'autres Libanais en critiquant le juge qui dirigeait l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth, suggérant qu'il devrait être remplacé. Nasrallah a qualifié le juge Tarek Bitar de «politisé» après avoir porté des accusations contre certains députés et anciens ministres alliés du Hezbollah.

«Il y a une tentative de diaboliser le Hezbollah et de ternir son image», a signalé Sadek Naboulsi, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise. Le professeur, qui a des liens avec le groupe, a accusé des puissances étrangères, dont l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Israël et les États-Unis, d’inciter à des conflits internes entre les communautés musulmanes chiite et sunnite du Liban dans le but d'affaiblir le Hezbollah. Il a ajouté que le Hezbollah avait surmonté de telles pressions dans le passé et était devenu plus puissant.

Une épreuve sérieuse pour le Hezbollah a eu lieu début août lorsque les funérailles d'un militant ont été la cible de tirs d'hommes armés présumés sunnites à l'entrée sud de Beyrouth. Trois partisans du Hezbollah ont été tués et seize ont été blessés dans la fusillade dans la ville de Khaldeh.

Le Hezbollah n'a pas riposté et a plutôt appelé les autorités libanaises à enquêter sur l'affaire.

«Un nombre croissant de Libanais se rendent compte que le concept d'État libanais ne peut coexister avec une puissante milice armée au service d'un pouvoir extérieur», a écrit Michael Young, rédacteur en chef de Diwan, le blog du Carnegie Middle East Center.

Macaron a soutenu que le Hezbollah ne sera plus le même après la crise et devra s'adapter pour assurer sa survie politique à long terme.

«Ce que les leaders du Hezbollah peuvent faire à ce stade, c'est limiter les dégâts autant que possible», a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.