Comment les pays de la région peuvent fournir aux jeunes une chance de prospérer

Que ce soit en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis ou en Tunisie, faire en sorte que les jeunes aient les meilleures chances dans la vie devrait être une priorité absolue pour les leaders soucieux de la prospérité future de la région, affirme McKinsey & Co. (Photo, AFP/Archives)
Que ce soit en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis ou en Tunisie, faire en sorte que les jeunes aient les meilleures chances dans la vie devrait être une priorité absolue pour les leaders soucieux de la prospérité future de la région, affirme McKinsey & Co. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

Comment les pays de la région peuvent fournir aux jeunes une chance de prospérer

  • Sans réforme, les jeunes de la région sont confrontés à de multiples obstacles structurels au développement socio-économique durable
  • McKinsey a décrit sept «opportunités qui changent la donne» pour créer 100 millions d'emplois et doubler la production économique

DUBAÏ : Les jeunes sont l'avenir, dit-on souvent, et cela n'est nulle part plus évident qu'au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Pakistan, où ils représentent environ 60 % de la population.

Cependant, pour de nombreux jeunes de la région, la guerre, la faible performance économique, les pressions climatiques et la mauvaise gouvernance les ont privés de l’opportunité de travailler, d'étudier, de créer leur propre entreprise ou de gravir les échelons sociaux.

En effet, les taux de chômage des jeunes régionaux restent résolument élevés, même parmi les plus instruits, tandis que la disparité entre les sexes dans la main-d'œuvre gaspille le potentiel de la moitié de la population.

Aussi décourageants que soient les défis, le cabinet de conseil en gestion McKinsey & Company affirme que garantir aux jeunes les meilleures chances de vie possibles devrait être une priorité absolue pour les leaders soucieux de la prospérité future de la région.

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Des diplômés tunisiens et des jeunes chômeurs marchent sur la place Mohamed Bouazizi, le 14 décembre 2015, dans la ville paupérisée du centre de Sidi Bouzid. (Photo, AFP/Archives)

Dans un rapport publié en août intitulé « Opportunity Youth : Imagining a bright future for the next generation» (Jeunesse de l’opportunité : imaginer un avenir radieux pour la prochaine génération), le bureau de McKinsey au Moyen-Orient a décrit sept «opportunités et idées révolutionnaires» qui pourraient aider à créer plus de 100 millions d'emplois et à doubler la production économique de la région.

«Lorsque nous avons entrepris d'écrire ce rapport, nous nous sommes penchés là-dessus en sachant qu'il y avait de nombreux défis dans la région», a déclaré à Arab News Tom Isherwood, associé principal chez McKinsey.

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Les employés du Centre de commandement et de contrôle (CCC) de la Covid-19 de Dubaï, qui planifie et gère les nouveaux plans de lutte contre les répercussions du coronavirus, dans les locaux de l'Université Mohammed ben Rashed dans l'émirat du Golfe, le 20 mai 2020. (Photo, AFP/Archives)

«Il y a tellement de problèmes qui affectent les jeunes d'aujourd'hui et ceux qui entreront sur le marché du travail au cours des 20 prochaines années. Néanmoins, il existe également de grandes opportunités pour eux, et même dans la région dans son ensemble, qui n'ont pas été abordées dans le rapport de la même manière».

Le rapport appelle au développement de talents compétitifs à l'échelle mondiale en élargissant l'éducation de la petite enfance et la formation professionnelle, des mesures qui, selon McKinsey, pourraient éduquer 100 millions d'enfants supplémentaires dans la région Moyen-Orient, Afrique du Nord et Pakistan (MOANAP) et ajouter $197 milliards supplémentaires au produit intérieur brut d'ici 2040.

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Des délégués discutant lors de la quatrième édition de la conférence Future Investment Initiative (FII) à l'hôtel Ritz-Carlton de la capitale Riyad le 27 janvier 2021. (Photo, AFP/Archives)

Afin de développer des «entreprises superstars» compétitives à l'échelle mondiale, capables de créer des emplois et de renforcer les économies régionales, le rapport suggère de réduire, voire de supprimer, les obstacles au commerce intrarégional et aux flux de capitaux, des mesures similaires à celles prises par l'UE.

En outre, le rapport appelle les gouvernements à soutenir les industries à forte intensité d'innovation, à adopter l'automatisation et la numérisation, à promouvoir la recherche et le développement dans les technologies émergentes et à faciliter le meilleur environnement pour l'entrepreneuriat.

Ses auteurs affirment que l'amélioration de la parité hommes-femmes sur le lieu de travail devrait être encouragée en mettant en place des commissions d’intégration et en améliorant la flexibilité du travail pour les parents. Le rapport McKinsey estime que cela à lui seul pourrait créer une valeur économique supplémentaire équivalente à $1900 milliards d'ici 2040.

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Un jeune émirati se tient à côté de chameaux lors du festival du patrimoine Cheikh Sultan Ben Zayed al-Nahyan. (Photo, AFP/Archives)

Le rapport recommande également des services de santé durables en adoptant des technologies de santé virtuelles et numériques et en intégrant 8 millions de travailleurs de la santé au cours des 20 prochaines années. Le rapport McKinsey croit que cela pourrait sauver 4,8 millions années de vie et ajouter $420 milliards au PIB.

Pour les zones de la région MOANAP ravagées par les conflits, le rapport indique qu'un fonds de reconstruction conjoint à l'échelle de la région pourrait sauver quelque $200 milliards d'infrastructures endommagées tout en créant des emplois.

Enfin, le rapport McKinsey appelle à une plus grande transparence, en particulier la publication de fiches de rendement du gouvernement et l'établissement de communications bidirectionnelles avec les citoyens, ce qui pourrait en fin de compte, se traduire par une plus grande efficacité.

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Des travailleurs asiatiques venus d'Inde font une pause après le travail dans un parc à côté de la tour de libération du Koweït, à l'arrière-plan, à Koweït City. (Photo, AFP/Archives)

Non seulement ces mesures pourraient-elles améliorer les perspectives de vie de millions de jeunes dans la région MOANAP, mais elles pourraient en fait utiliser les compétences et les attributs distinctifs de cette génération.

La population jeune est une source de talents et de créateurs d'entreprises innovatrices mondiales ou locales. Leur emploi pourrait promouvoir une plus grande parité des sexes dans la main-d'œuvre, une population en meilleure santé et un système de santé plus résilient, stimuler la reconstruction dans les zones touchées par les conflits et contribuer à de meilleures performances et à une meilleure prestation de la gouvernance.

Pour Isherwood, cette génération diffère nettement de celles qui l'ont précédée et de la jeunesse de nombreuses autres régions à plusieurs égards.

«C'est une population très avertie en matière de numérique, et l'Arabie saoudite en est un excellent exemple en termes de connexion mobile par personne et de réseaux sociaux, à la fois consommatrices et productrices», a-t-il souligné. «C’est une génération très encline à l’entrepreneuriat».

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Un garçon émirati devant des maisons traditionnelles lors du festival des Journées du patrimoine de Sharjah dans la zone du patrimoine aux Émirats arabes unis. (Photo, AFP/Archives)

En effet, dans une étude menée par la Banque mondiale portant sur l’indice de la facilité de faire des affaires a montré que les jeunes de la région MOANAP voient l'entrepreneuriat de manière beaucoup plus positive que la moyenne mondiale, ce qui, avec les bons encouragements, pourrait se traduire par d'énormes opportunités pour le leadership des entreprises.

«Nous voyons cela se produire avec le capital-risque et les start-ups en Arabie saoudite au cours des trois dernières années, et la région dans son ensemble en a vu un tas, de Kitopi à Careem», a précisé Isherwood. «Mais derrière cela, il y a des centaines de startups qui ont accès au financement, c'est donc une raison d'être optimiste».

Un autre facteur déterminant pour le potentiel de réussite de la région est son désir d’une réforme rapide. En Arabie saoudite, par exemple, la représentation des femmes dans la population active est passée de moins de 15 % en 2015 à plus de 30 % en 2020.

«C'est le genre de saut astronomique qui ne se produit nulle part ailleurs dans le monde et cela ne se produit pas si vous n'avez pas d'action gouvernementale ambitieuse et rapide», a indiqué Isherwood.«Et cela n'est pas seulement visible en Arabie saoudite. On en voit beaucoup dans toute la région».

Bien que de telles idées jouent un rôle déterminant dans la création d'emplois pour les jeunes travailleurs, Isherwood affirme qu'il reste encore beaucoup à faire pour que la région s'épanouisse véritablement et qu'elle devrait impliquer à la fois les secteurs public et privé.

L'investissement dans l'éducation des enfants est un domaine prioritaire. Encourager les enfants à prendre des risques et à augmenter le niveau de leurs aspirations est considéré comme essentiel à la construction d'une société entrepreneuriale. Isherwood affirme que cela devrait aller de pair avec des réglementations favorisant un climat d’affaires propice, telles que la réforme des lois sur les faillites.

«Il y a un élément social ici», a-t-il confié. «Chacun d'entre eux est un grand changement qui doit se produire dans la société, où ils vont puiser dans plusieurs parties de la société et débloquer quelque chose pour les jeunes».

Le cabinet de conseil McKinsey lui-même dispose d'une main-d'œuvre jeune composé de Saoudiens, d'Égyptiens, de Libanais et de Pakistanais, entre autres, dont un grand nombre se lancent dans la création de leur propre entreprise dans la région.

«Quand j'étais plus jeune, les opportunités pour les jeunes d'avoir un meilleur avenir économique dans la région étaient rares, en particulier pour les jeunes qui ont grandi dans les quartiers à faible revenu de la région», a déclaré à Arab News Khalid Aljihrish, co-auteur du rapport McKinsey.

«J'étais l'un des chanceux qui avaient l'un de ces rares occasions pour un avenir meilleur. Même si de nombreux pays de la région, à travers des initiatives privées et publiques, subissent aujourd'hui des transformations impressionnantes pour élargir les opportunités économiques offertes à leur jeunesse, il reste encore beaucoup à faire.

«Nous espérons que les idées que nous partageons dans ce rapport contribueront à élargir l'impact positif des initiatives en cours et serviront à ouvrir la voie à un avenir meilleur que j'ai eu quand j'étais plus jeune, disponible à un ensemble beaucoup plus large de jeunes à l'avenir».

Isherwood estime que les jeunes de la région MOANAP ont le potentiel non seulement de façonner l'avenir de la région, mais aussi de jouer un rôle important dans l’orientation du développement mondial.

«C'est au carrefour entre la Chine et l'Asie d'un côté et l'Europe de l'autre», a-t-il ajouté.

«C'est une région qui crée beaucoup d'énergie et beaucoup de réfugiés et de personnes qui la quittent. Cela affecte le reste du monde. Ainsi, créer un environnement riche en opportunités pour les jeunes de cette région sera essentiel pour tous, mais aussi pour le monde entier.

«Aucun de ces facteurs de changement n'est une solution miracle, ni facile à accomplir, mais ce sont des éléments qui font considérablement progresser les choses et chacun d'entre eux mérite sa propre discussion».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite clôt l'année de sa présidence pour les camélidés

L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
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  • Le Royaume investit plus de 267 millions de dollars pour sensibiliser au rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, le patrimoine et la durabilité.
  • Fahd bin Falah bin Hathleen : Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et comme un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

RIYAD : L'Arabie saoudite a achevé sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau et des espèces apparentées.

Le Royaume a profité de l'occasion pour sensibiliser le monde et promouvoir la recherche et le développement liés aux camélidés, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'initiative a été lancée sous l'égide de l'Arabie saoudite en juin dernier, en partenariat avec une coalition de pays d'Amérique latine et des Caraïbes dirigée par la Bolivie.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a organisé une cérémonie de clôture à son siège de Rome, en présence du prince Fahd bin Jalawi, président de World Camelids Sports, d'officiels, de diplomates et de représentants internationaux.

L'événement a reconnu le rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, les sports, le développement économique et l'héritage culturel, a rapporté la SPA.

La manifestation a mis en évidence la valeur environnementale, économique et sociale des camélidés et visait à soutenir les communautés pastorales dans le monde entier.

L'Organisation internationale du chameau a également participé à la cérémonie. L'organisation a joué un rôle actif tout au long de l'année dans la promotion de la sensibilisation et du soutien au secteur du chameau.

Fahd bin Falah bin Hathleen, président de l'organisation, a déclaré : "Notre participation à l'Année internationale des camélidés est ancrée dans notre mission qui consiste à élever le secteur des chameaux sur la scène mondiale.

"Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

"Nous restons déterminés à soutenir leur rôle dans tous les secteurs scientifiques, culturels, sportifs, économiques et sociaux.

Lors de la cérémonie, Ali Alshaikhi, sous-secrétaire adjoint chargé de la pêche et de l'élevage au ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, a réaffirmé l'engagement du Royaume à reconnaître la valeur des chameaux.

Il a déclaré qu'il s'agissait d'une source alimentaire essentielle, d'un atout économique et d'un symbole culturel méritant une plus grande attention et des investissements plus importants à l'échelle mondiale.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite au cours de sa présidence, notamment l'organisation de plus de 50 événements locaux et internationaux, l'octroi de 15 bourses de recherche et l'organisation de 18 réunions stratégiques.

Le Royaume a également organisé 20 expositions internationales, en commençant par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture à Rome et l'ONU à Genève, afin de sensibiliser au rôle vital des chameaux dans diverses communautés, a-t-il ajouté.

M. Alshaikhi a déclaré que cette initiative renforçait l'appréciation mondiale des chameaux et soutenait leur rôle dans la sécurité alimentaire et la croissance économique. Il a ajouté que l'Arabie saoudite avait investi plus d'un milliard de SR (267 millions de dollars) dans ces efforts.

Il a souligné le leadership plus large du Royaume dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, grâce à une vision stratégique axée sur la durabilité, l'innovation, les systèmes alimentaires résilients, l'autosuffisance et les technologies modernes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie : deux morts, dont un adolescent, dans des tirs israéliens

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres
  • Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière"

RAMALLAH: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

"Amjad Nassar Abou Aouad (15 ans) a été tué en martyr, à l'aube ce mardi, par les balles de l'occupation dans la ville de Ramallah", indique un communiqué du ministère.

"Samer Bassam Zagharna (24 ans) a également été tué en martyr, à l'aube, par les balles de l'occupation près de la localité d'al-Dhahiriya", une ville de la banlieue d'Hébron (sud de la Cisjordanie), poursuit le communiqué.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres.

Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière".

Une vingtaine d'adolescents et de jeunes hommes se sont réunis mardi matin dans un hôpital de Ramallah pour pleurer Amjad Nassar Abou Aouad, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'armée israélienne occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences y ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 947 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Gaza: Israël évoque le sort des otages, 25 morts dans de nouvelles frappes

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas
  • "Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X

JERUSALEM: Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a appelé mercredi à ne pas "manquer" une occasion de libérer les otages retenus dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens ont tué 25 personnes selon la Défense civile du territoire palestinien.

Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X.

Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations pour une trêve, dont la possibilité suscite des débats dans la classe politique israélienne, notamment chez les ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

"Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte!", a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus dans la bande de Gaza, et tête de proue de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.

Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran, membre du "Forum de l'espoir" qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, a déclaré à l'AFP être contre un accord partiel qui "laisserait le Hamas en place".

Un tel accord "n'assurerait pas le retour de tous les otages (...) il faut les ramener tous en une fois", dit-il.

Situation humanitaire catastrophique 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là en Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

A Gaza, neuf Palestiniens ont été tués dans deux frappes aériennes nocturnes, l'une dans la ville de Gaza (nord) et l'autre à al-Mawasi (sud), selon un premier bilan de Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisme de premiers secours du territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.

Puis après le lever du jour, cinq personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne au drone sur une maison située près de Deir al-Balah (centre), selon la même source.

Dans la journée, M. Bassal a également rapporté cinq morts dans une frappe israélienne à Gaza-ville, cinq morts après des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un site de distribution d'aide près de Rafah (sud), et un mort suite à des tirs de l'armée israélienne survenus peu après 13h00 (10h00 GMT) dans le centre du territoire.

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations.

Interrogée par l'AFP, elle a dit mener des opérations "pour démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien.

Enfants en sang 

Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès pour les prières funéraires avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh tués quelques heures plus tôt dans le sud du territoire palestinien.

A l'intérieur de l'établissement de santé, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang ont été pris en charge par les soignants.

Ils sont arrivés alors qu'il faisait encore nuit, dans une voiture privée, dont un homme est sorti en courant. Il criait qu'il amenait des enfants.

Quand un autre homme est arrivé un peu plus tard, il a peiné à trouver un coin de lit pour poser le corps d'une petite fille au torse trempé de sang.

Des petites filles en robes imprimées tartan ou damier à coeurs pleurent pendant que leur multitude de plaies sont pansées avec des morceaux de gaze.

Allongée sur un brancard, une autre enfant, à peine plus âgée, plisse les yeux de douleur après qu'on lui a bandé la tête et un poignet sous le regard épuisé de sa mère.

Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.

Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, vivent désormais dans des camps de fortune.

Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.