Soudan du Sud: Amnesty dénonce «une nouvelle vague de répression»

Les autorités ont interdit des manifestations pacifiques, initiatives de la société civile inédites dans l'histoire du plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011 (Photo, AFP).
Les autorités ont interdit des manifestations pacifiques, initiatives de la société civile inédites dans l'histoire du plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

Soudan du Sud: Amnesty dénonce «une nouvelle vague de répression»

  • Les autorités ont interdit des manifestations pacifiques, initiatives de la société civile inédites dans l'histoire du plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011
  • L'organisation Reporters sans frontières (RSF), a condamné vendredi la fermeture de la station de radio

NAIROBI: Amnesty International a dénoncé vendredi "une nouvelle vague de répression" par les autorités du Soudan du Sud depuis un appel à des manifestations pacifiques contre le pouvoir de ce pays miné par la violence, la corruption et la pauvreté.

L'ONG relève une "augmentation des arrestations arbitraires et d'autres mesures" après que la Coalition du peuple pour l'action civile (PCCA), regoupement de militants, d'universitaires, d'avocats et d'anciens responsables gouvernementaux, a appelé fin juillet à des manifestations pacifiques le 30 août dans le pays pour réclamer la démission du gouvernement. 

Les autorités ont interdit ces manifestations, initiatives de la société civile inédites dans l'histoire du plus jeune pays du monde, indépendant depuis 2011.

Les organisateurs ont finalement renoncé à cette journée de contestation pacifique, dissuadés notamment par un déploiement massif de forces de sécurité dans la capitale Juba. Des militants de la PCCA ont également indiqué à l'AFP avoir choisi de se cacher par peur de représailles des autorités.

"Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle vague de répression au Soudan du Sud visant les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique", a déclaré le directeur régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Est et australe, Deprose Muchena, dans un communiqué.

Avant et après le 30 août, "les autorités ont arrêté des militants de la société civile et un homme politique et fermé une station de radio et un groupe de réflexion universitaire", énumère notamment ce communiqué.

A la veille de la manifestation et durant la journée du 30 août, internet a été perturbé, rappelle également Amnesty, qui "soupçonne (...) une tentative délibérée des autorités de faire dérailler les manifestations".

L'organisation Reporters sans frontières (RSF), a condamné vendredi la fermeture de la station de radio et a appelé à "cesser immédiatement le harcèlement des reporters sud-soudanais". 

"L'hostilité non dissimulée des autorités envers les médias souligne la difficulté pour les journalistes de couvrir la politique au Soudan du Sud, où au moins dix d'entre eux ont été tués depuis 2014", a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. 

Le Soudan du Sud est classé 139e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2021 de RSF.

L'UE, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont également condamné dans un communiqué commun "les récentes mesures prises par le gouvernement, notamment les menaces d'utiliser des balles réelles contre des manifestants pacifiques, le harcèlement de journalistes et d'organisations médiatiques, les arrestations de représentants de la société civile et l'intimidation de citoyens sud-soudanais".

Ils ont appelé le gouvernement à "protéger les droits des citoyens du Soudan du Sud à exprimer leurs opinions de manière pacifique, sans crainte d'être arrêtés".

Dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud demeure dans une situation extrêmement fragile.

Selon l'accord de paix de 2018, Salva Kiir et Riek Machar, qui se sont affrontés durant une guerre civile qui a fait 400.000 morts en cinq ans, participent au pouvoir dans un gouvernement d'union nationale, le premier en tant que président et le deuxième en tant que vice-président. 

Mais ce gouvernement est sous la menace constante des luttes de pouvoir qui retardent la mise en application de l'accord de paix et alimentent la violence endémique et la crise économique.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.