Jordanie: Conscription dans l'armée pour les 25-29 ans pour lutter contre le chômage

La Jordanie envisage d’engager des hommes et des femmes âgés de 25 à 29 ans dans son armée pendant un an dans le cadre des efforts visant à lutter contre la crise du chômage dans le pays (Photo/Reuters).
La Jordanie envisage d’engager des hommes et des femmes âgés de 25 à 29 ans dans son armée pendant un an dans le cadre des efforts visant à lutter contre la crise du chômage dans le pays (Photo/Reuters).
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Publié le Jeudi 10 septembre 2020

Jordanie: Conscription dans l'armée pour les 25-29 ans pour lutter contre le chômage

  • Le Premier ministre jordanien Omar Razzaz a supervisé mercredi la signature d'un protocole d'entente (PE) entre le gouvernement et l'armée
  • Les recrues entreprendront trois mois de formation militaire et seront formés et placés dans des métiers dans le secteur privé pendant les neuf mois restants de leur service

AMMAN: La Jordanie envisage d’engager des hommes et des femmes âgés de 25 à 29 ans dans son armée pendant un an dans le cadre des efforts visant à lutter contre la crise du chômage dans le pays.

Selon les termes du programme, les appelés se verront refuser l'utilisation de leurs téléphones portables dans le but de se concentrer.

Le Premier ministre jordanien Omar Razzaz a supervisé mercredi la signature d'un protocole d'entente (PE) entre le gouvernement et l'armée en présence du ministre du Travail Nidal Bataineh ainsi que Le Chef d'état-major des forces armées jordaniennes, le major-général Yousef Huniti .

Conformément aux termes du protocole d’entente, les recrues entreprendront trois mois de formation militaire et seront formés et placés dans des métiers dans le secteur privé pendant les neuf mois restants de leur service.

L'armée rémunèrera les conscrits de 100 dinars (119 euros) par mois et les paiera à hauteur du salaire minimum du pays, de 220 dinars, lorsqu'ils débuteront leurs fonctions dans des entreprises privées.

Ils seront également inscrits au programme de sécurité sociale et ceux qui n'ont pas d'assurance maladie familiale seront couverts pour la durée de leur période de conscription. Pendant l'entraînement et le service de l'armée, les conscrits se verront interdire d'utiliser leur téléphone portable, mais ils auront droit à des vacances de fin de mois.

Bataineh a déclaré que l'ordonnance de conscription était basée sur une loi de 1986 et s'appliquait aux personnes nées en 1995 qui ne travaillaient pas, résidaient à l'étranger, aux étudiants, aux chefs de famille ou à un fils unique lors de leurs convocations.

« Le service national renforcera l'identité nationale, créera une culture de la discipline et permettra d'acquérir de nouvelles compétences qui offrent à ces jeunes des opportunités pour accéder le marché du travail.»

Ahmad Awad, directeur du Centre Phenix d'études économiques et informatiques, a déclaré à Arab News qu'il craignait que le programme ne soit qu’une solution à court terme à un problème qui exige des solutions durables.

« Si nous voulons vraiment résoudre le problème du chômage en Jordanie, nous devons y faire face en apportant des changements profonds et pénibles », a-t-il déclaré.

Il a souligné qu'un changement structurel nécessiterait des améliorations des salaires et des conditions de travail afin que les Jordaniens et Jordaniennes puissent occuper des emplois dans des secteurs tels que la construction et l'agriculture.

Awad a averti que le fait qu’être dans l'armée pourrait forcer un changement de pensée et briser les tabous culturels. « Mais cela restera temporaire. Dès que l'année sera terminée, ils (les conscrits) reprendront leurs anciennes habitudes. »

Wajih Oweis, membre du Sénat jordanien et ancien ministre, a déclaré que préparer les Jordaniens sans emploi à rejoindre la population active exigeait en outre un changement majeur dans la manière dont l'éducation était réglementée.

« En 2016, le gouvernement a approuvé une stratégie éducative de grande envergure qu'il n'a jamais appliquée. La stratégie visait à augmenter chaque année le nombre des Jordaniens suivant une formation professionnelle de 3 à 4% avec une baisse similaire des inscriptions à l'université, pour atteindre une formule de 60% d'étudiants universitaires et le reste pour l'enseignement professionnel, au lieu du taux exagéré actuel de 95% d'étudiants universitaires et seulement 5% dans la formation professionnelle. »

Imad Maayah, un général de division de l'armée jordanienne, à la retraite, a expliqué à Arab News que la décision était une « excellente » initiative du gouvernement.

« La période de formation de trois mois est une vraie occasion pour permettre aux jeunes de revoir leur vie de manière plus ordonnée. J'admire le fait que l'armée leur enlève leurs smartphones pour qu'ils puissent penser à eux-mêmes et à leur patrie. Je suis convaincu que nous allons découvrir les talents créatifs dont notre pays a besoin. »

Layla Nafaa, directrice de l’Organisation des femmes arabes, a déclaré que la conscription offrirait également aux femmes jordaniennes des opportunités indispensables de travail. « Cela leur donnera une indépendance sociale et économique et comblera l'écart entre les sexes dans l'emploi qui s’est empiré en raison de la maladie à coronavirus (pandémie COVID-19) qui a anéanti l'économie.

Maamoun Abu Nawwar, un général de l'armée de l'air jordanienne à la retraite, a déclaré à Arab News que les gens avaient rejoint l'armée pour la gloire, les valeurs et pour rendre service à leur patrie. « Mais certains rejoignent aussi l'armée pour devenir une nouvelle personne.

« L'armée enseigne la discipline, brise les tabous culturels, enseigne l'éthique du travail et les valeurs humaines fondamentales, et surtout, rend les conscrits des citoyens responsables », a-t-il déclaré.

Ce texte est une traduction d'un article paru sur www.ArabNews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.