Huit mois de procès pour essayer de comprendre l'horreur

A partir de la fin septembre et pendant plusieurs semaines, ils se succéderont à la barre de la salle d'audience spécialement aménagée dans le Palais de justice de l'île de la Cité pour raconter l'horreur. (AFP)
A partir de la fin septembre et pendant plusieurs semaines, ils se succéderont à la barre de la salle d'audience spécialement aménagée dans le Palais de justice de l'île de la Cité pour raconter l'horreur. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Huit mois de procès pour essayer de comprendre l'horreur

  • Comment ce groupe djihadiste parfaitement identifié a-t-il pu échapper aux services de police et frapper l'Europe en plein cœur ?
  • Près de six ans après les faits, la cour d'assises spéciale de Paris va juger vingt accusés, dont Salah Abdeslam, seul survivant du commando

PARIS: Huit mois de procès pour 130 morts, 350 blessés et un pays profondément traumatisé. La France rouvre à partir du 8 septembre le lourd dossier des attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, les plus meurtriers de son histoire.


Près de six ans après les faits, la cour d'assises spéciale de Paris va juger vingt accusés, dont Salah Abdeslam, seul survivant du commando qui a semé la mort devant le Stade de France, sur des terrasses de bistrots de la capitale et dans la salle de spectacle du Bataclan.


Face à eux, près de 1 800 victimes. Proches des disparus, blessées ou simplement rescapées, toutes marquées au fer rouge de la terreur, en quête de justice, de vérités et de mémoire.


"Ça va être quelque chose de costaud (...) un procès monstrueux", redoute Thomas Smette, un rescapé du Bataclan qui avait alors 24 ans. "Moi je m'en sors plutôt pas mal (...) la seule chose que ça peut apporter, c'est que d'autres se disent +moi aussi je peux me sentir bien+".


A partir de la fin septembre et pendant plusieurs semaines, ils se succéderont à la barre de la salle d'audience spécialement aménagée dans le Palais de justice de l'île de la Cité pour raconter l'horreur.


Ce vendredi soir, elle débute par un carnage évité à Saint-Denis, où trois jihadistes font sauter leur ceinture explosive aux abords du Stade de France, plein à craquer pour un France-Allemagne de football. Ils ne feront qu'un seul mort, un miracle.


L'attaque se poursuit dans les rues de Paris où trois tireurs, dont le chef du commando Abdelhamid Abaaoud, mitraillent les clients de quatre restaurants. Leurs balles tuent 39 personnes.


Elle s'achève dans un bain de sang dans la salle du Bataclan, où trois autres jihadistes massacrent méthodiquement à la kalachnikov 90 spectateurs d'un concert de rock, avant d'être abattus par la police ou de se faire exploser.


La France est saisie d'effroi. Son président François Hollande ordonne la fermeture des frontières et décrète l'état d'urgence, une première depuis la Guerre d'Algérie plus d'un demi-siècle plus tôt.

Comment et pourquoi ? 
Le commando ne sera neutralisé qu'avec la mort d'Abdelhamid Abaaoud, quatre jours après, lors d'un assaut du Raid sur la planque de Saint-Denis où il s'était retranché. Seul Salah Abdeslam parvient à passer entre les mailles du filet et à rejoindre la Belgique, où il sera arrêté quatre mois plus tard.


Devant la cour et les victimes, les enquêteurs raconteront l'identification du commando du groupe Etat islamique (EI), parti de Syrie pour rejoindre l'Europe par la route des migrants.


Ils détailleront les autres opérations de cette cellule franco-belge pilotée depuis la "capitale" du califat, sa traque, et tenteront d'apporter des réponses à LA question du procès: comment ce groupe jihadiste parfaitement identifié a-t-il pu échapper aux services de police et frapper l'Europe en plein cœur ?


Obstinément muet depuis son arrestation, le "rescapé" Salah Abdeslam, ne semble pas disposé à éclairer les juges. Ni sur son rôle dans l'opération ni sur les motivations du commando.


Les éventuelles explications des autres membres de la cellule jihadiste attendus dans le box, comme le fameux "homme au chapeau" des attentats de Bruxelles en 2016, Mohamed Abrini, restent tout aussi improbables.


Présenté comme historique, ce procès s'annonce difficile pour nombre de victimes. Elles en espèrent la justice, des vérités et, peut-être, la fin de leurs cauchemars.


"Il faut que j'y aille. Je vais sûrement souffrir mais c'est une étape", anticipe Cristina Garrido, une Espagnole de 60 ans qui a perdu son fils Juan Alberto au Bataclan. "Ce que je veux, c'est que (les accusés) entendent la douleur qu'ils ont laissée", ajoute-t-elle, à Madrid. "Ce qu'ils ont fait n'a servi à rien, absolument rien (...) Ça n'a servi qu’à détruire des familles".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.