Quatre ans après l’assassinat de Najiba, les talibans saccagent la bibliothèque portant son nom

Le 24 juillet 2017, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans a frappé un bus transportant Najiba avec d'autres employés du gouvernement à Kaboul. La jeune femme de 27 ans figurait parmi les 26 personnes tuées. Elle fut identifiée grâce à sa bague de fiançailles. (Photo, AFP)
Le 24 juillet 2017, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans a frappé un bus transportant Najiba avec d'autres employés du gouvernement à Kaboul. La jeune femme de 27 ans figurait parmi les 26 personnes tuées. Elle fut identifiée grâce à sa bague de fiançailles. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

Quatre ans après l’assassinat de Najiba, les talibans saccagent la bibliothèque portant son nom

  • La bibliothèque et le laboratoire informatique de la Fondation Najiba avaient permis à des filles et des garçons d'accéder à l'éducation
  • Selon son fiancé, le centre est devenu la cible du groupe islamiste car il est «opposé à l'éducation des filles, et ce centre était mixte»

ROME : La vidéo montre les étagères vidées de leurs livres, des serrures de portes fracassées et des photos endommagées. Quatre ans après l'attentat suicide des talibans dans lequel est morte Najiba Bahar, le groupe a saccagé la bibliothèque qui portait son nom.

"La bibliothèque et le laboratoire informatique sont partiellement détruits", témoigne le fiancé de Najiba, Ghulam Hussain Rezai, qui a aidé à mettre en place la Fondation Najiba avec sa famille et ses amis, avant d'être évacué par l'armée italienne après la prise de Kaboul par les talibans.

Ces dernières années, la bibliothèque et le laboratoire informatique de la Fondation Najiba avaient permis à des filles et des garçons de la province afghane reculée de Daykundi d'accéder à l'éducation et avaient même accueilli une équipe féminine de volley-ball.

Mais le bâtiment, situé dans la ville de Nili, a été pillé lors du passage des talibans le mois dernier, selon des vidéos et des photos consultées par l'AFP.

"Je suis dévasté", explique Ghulam Hussain Rezai dans les jardins d'un hôtel près de Rome où il est en quarantaine à cause du coronavirus.

Le personnel de la fondation, sa famille et ses amis ont échappé aux talibans mais "ils vivent cachés, je suis inquiet pour leur sécurité".

Najiba et lui étaient en train de préparer leur mariage lorsque, le 24 juillet 2017, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans a frappé un bus la transportant avec d'autres employés du gouvernement à Kaboul.

La jeune femme de 27 ans figurait parmi les 26 personnes tuées. Elle fut identifiée grâce à sa bague de fiançailles.

De belles vies perdues

Najiba, qui avait grandi dans un village de Daykundi, a ouvert la voie à l'éducation des filles en obtenant des bourses pour étudier l'informatique d'abord en Inde puis au Japon, où elle a obtenu son master en 2016.

Créer la fondation "m'a aidé dans mon traumatisme car j'ai fait quelque chose pour elle", poursuit M. Rezai.

Ils ont commencé par l'idée d'une bibliothèque, qui s'est vite retrouvée avec environ 12 000 livres, mais aussi d'un laboratoire informatique, reflet de la passion de Najiba, et pour aider les jeunes dans une région où l'accès à l'internet est limité.

Selon M. Rezai, le centre est devenu la cible des talibans parce que le groupe islamiste est "opposé à l'éducation des filles, et ce centre était à la fois pour les filles et les garçons".

L'objectif de la fondation était de répondre au terrorisme par l'éducation, l'ouverture d'esprit et la tolérance et de commémorer toutes les victimes, pas seulement Najiba.

"Tout le monde a perdu quelqu'un en Afghanistan. La tragédie est devenue normale. Je voulais ça (la fondation, ndlr) pour montrer que ce n'est pas normal", raisonne Ghulam Hussain Rezai.

Il aimerait que la fondation continue "si la situation ne présente aucun risque pour le personnel" en Afghanistan.

Mais pour l'instant, il est confronté à un avenir incertain après avoir fui Kaboul grâce à un ami italien.

L'Italie, membre de l'OTAN, était un acteur clé de l'opération militaire internationale en Afghanistan, qui s'est terminée le mois dernier par la reprise du pays par les talibans.

Rome a évacué près de 5.000 Afghans avant le retrait des Américains.

M. Rezai a pu fuir avec sa soeur de 21 ans mais a laissé tous les autres derrière lui, y compris les deux neveux de 16 et 21 ans dont il avait la charge. Ils étaient censés voyager avec lui, mais ont été séparés dans la foule de l'aéroport de Kaboul.

Pendant plusieurs heures angoissantes, il n'a pas su s'ils avaient survécu à l'attentat du 26 août perpétré par le groupe jihadiste Etat islamique au Khorasan (EI-K).

Il a finalement réussi à joindre sa mère. "Dieu merci, ils sont en sécurité à la maison".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.