Procès du 11-Septembre: le nouveau juge veut du «mouvement» après neuf ans de procédure

Ce croquis de la salle d'audience projeté par des responsables militaires américains le 7 septembre 2021 montre des membres des médias (en bas à gauche) et des membres de la famille des victimes (en bas à droite) regardant l'accusé le 11 septembre 2001 le cerveau Khalid Sheikh Mohammed (C), et ses coaccusés. (AFP)
Ce croquis de la salle d'audience projeté par des responsables militaires américains le 7 septembre 2021 montre des membres des médias (en bas à gauche) et des membres de la famille des victimes (en bas à droite) regardant l'accusé le 11 septembre 2001 le cerveau Khalid Sheikh Mohammed (C), et ses coaccusés. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

Procès du 11-Septembre: le nouveau juge veut du «mouvement» après neuf ans de procédure

  • «Les conséquences de la torture sont toujours là. Leur atout majeur, c'est la sécurité nationale et les secrets d'Etat»
  • Le juge militaire a dit que la peine de mort était «une option valable» dans l'affaire du 11-Septembre

BASE AMERICAINE DE GUANTANAMO: Le nouveau juge militaire présidant le procès des attentats du 11-Septembre à Guantanamo a affirmé mercredi qu'il ne précipiterait pas la fin de la procédure mais qu'il voulait voir du "mouvement" après neuf ans d'audiences.


Le colonel Matthew McCall a dit à la cour sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, qu'il n'empêcherait pas les avocats de Khalid Sheikh Mohammed et de quatre autres hommes de plaider que les droits des accusés n'avaient pas été respectés parce qu'ils avaient été torturés par la CIA.


A quelques jours du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre perpétrés par Al-Qaïda, il a dit aux avocats, accusés et familles de victimes que "cette affaire était en cours depuis vraiment longtemps".


"Je ne ressens pas de pression pour aller au procès", a-t-il affirmé, alors que la défense s'inquiète d'une possible ingérence politique.


Mais "j'aimerais voir du mouvement", a-t-il ajouté.


Le deuxième jour des audiences après une interruption de 18 mois en raison de la pandémie de coronavirus a tourné autour des partis pris potentiels du juge lui-même.


Gary Sowards, l'un des avocats de Khalid Sheikh Mohammed, a interrogé Matthew McCall sur sa propre réaction au 11-Septembre, son expérience à passer en revue les dossiers de prisonniers en Irak et son opinion sur les questions entourant le procès des cinq hommes.


"C'est un procès politique", a dit M. Sowards, affirmant que l'Etat américain avait utilisé ses moyens pour masquer la torture des accusés sur les sites secrets de la CIA avant leur arrivée à Guantanamo.


"Les conséquences de la torture sont toujours là", a-t-il ajouté. "Leur atout majeur, c'est la sécurité nationale et les secrets d'Etat", a-t-il dit au sujet des procureurs militaires.


Khalid Sheikh Mohammed et ses coaccusés Ammar al-Baluchi, Walid bin Attash, Ramzi bin al-Shibh et Mustafa al-Hawsawi étaient tous dans la salle. Ils sont accusés de terrorisme et du meurtre de 2 976 personnes dans les attentats.

«Option valable»
La défense a interrogé le juge sur ses opinions sur l'Islam après qu'il a dit avoir lu des livres de l'historien du Moyen-Orient Bernard Lewis avant d'être déployé en Irak au début des années 2000.


Bernard Lewis, tenant d'un "choc des civilisations", avait encouragé l'administration de George W. Bush à envahir l'Irak.


"Je ne pense que vous puissiez voir l'Islam comme un seul gros bloc", a réagi le juge mercredi, en affirmant que toutes les religions avaient des adeptes extrémistes et modérés.


Le juge a expliqué qu'en tant qu'avocat militaire il avait passé en revue les dossiers de détenus en Irak dans les années 2000, avant qu'ils soient remis au système judiciaire irakien.


La plupart n'étaient pas coupables de crimes sérieux et méritaient d'être relâchés, selon lui.


Mais il a dit ne pas être responsable concernant ceux d'entre eux qui ont été mis à mort par les Irakiens, et ceux restés en détention malgré l'absence de preuves à leur encontre.


Le juge militaire a dit que la peine de mort était "une option valable" dans l'affaire du 11-Septembre.


Matthew McCall entend consacrer le reste de l'audience de mercredi et celle de jeudi à des réunions privées, et compléter le passage en revue de ses qualifications vendredi. 


Le tribunal militaire, qui siège dans la prison de la base navale américaine de Guantanamo, dans le sud-est de Cuba, a été placé sous haute sécurité. La salle est entourée de grillages avec barbelés.


Le protocole sanitaire est également strict mais la plupart des accusés ont été vaccinés contre le Covid-19, selon leurs avocats.


Emprisonnés depuis 15 ans, ils n'avaient plus comparu depuis février 2019, avant que la pandémie ne mette la procédure à l'arrêt.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.