Guterres réclame «un dialogue» avec les talibans pour éviter le pire

Un combattant taliban gesticulant devant une fresque montrant une femme diplômée, comme pour exprimer son dédain et sa désapprobation. (Photo, AFP)
Un combattant taliban gesticulant devant une fresque montrant une femme diplômée, comme pour exprimer son dédain et sa désapprobation. (Photo, AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a plaidé jeudi, lors d'un entretien avec l'AFP, en faveur d'"un dialogue" continu avec les talibans: "Nous voulons que le pays puisse être gouverné en paix et stabilité, avec les droits des gens respectés". De leur côté, "les talibans veulent être reconnus, que les sanctions soient abolies, veulent l'appui financier et cela donne un certain levier à la communauté internationale", a-t-il estimé. (Photo, AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a plaidé jeudi, lors d'un entretien avec l'AFP, en faveur d'"un dialogue" continu avec les talibans: "Nous voulons que le pays puisse être gouverné en paix et stabilité, avec les droits des gens respectés". De leur côté, "les talibans veulent être reconnus, que les sanctions soient abolies, veulent l'appui financier et cela donne un certain levier à la communauté internationale", a-t-il estimé. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Guterres réclame «un dialogue» avec les talibans pour éviter le pire

  • Le chef de l'ONU craint les conséquences d’une «dégringolade économique sur un peuple qui souffre énormément, où des millions risquent de mourir de faim»
  • Il redoute que les groupes terroristes du Sahel «puissent se sentir enthousiasmés par les événements en Afghanistan et avoir de nouvelles ambitions»

NATIONS UNIES, ETATS-UNIS : Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a plaidé jeudi, lors d'un entretien avec l'AFP, en faveur d'"un dialogue" continu avec les talibans en Afghanistan, craignant par ailleurs un impact au Sahel du scénario survenu cet été dans ce pays.

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De nouvelles affiches géantes ont fait leur apparition dans les rues de Kaboul, à la gloire du fondateur des talibans, le mollah Omar, et d'autres leaders historiques du mouvement. (Photo, AFP)

"Il faut maintenir avec les talibans un dialogue, où nous affirmons nos principes de façon directe, un dialogue avec un sentiment de solidarité avec le peuple afghan", a-t-il déclaré. "Notre devoir c'est d'étendre notre solidarité à un peuple qui souffre énormément, où des millions et des millions risquent de mourir de faim", a insisté le chef de l'ONU.

Selon lui, il faut à tout prix éviter une "dégringolade économique" en Afghanistan. Sans évoquer une levée des sanctions internationales et un déblocage des fonds afghans gelés dans le monde, il a estimé que des "instruments financiers" pouvaient permettre de maintenir à flot le pays et de permettre à l'économie de "respirer".

"Est-ce qu'il y a des garanties" pour la communauté internationale d'être servie en retour en matière de protection des droits des femmes et des filles?

"Non, la situation est imprévisible et parce qu'elle est imprévisible, il faut engager (dans la discussion) les talibans (...), si l'on veut que l'Afghanistan ne soit pas un centre de terrorisme, si on veut que les femmes et les filles ne voient pas se perdre tous les droits acquis pendant la période précédente, si l'on veut que les différents groupes ethniques puissent se sentir représentés", a-t-il poursuivi.

"Jusqu'à présent, dans les discussions que nous avons eues, il y a au moins une réceptivité pour discuter", a assuré Antonio Guterres, qui n'exclut pas de se rendre un jour en Afghanistan.

"Nous voulons que le pays puisse être gouverné en paix et stabilité, avec les droits des gens respectés". De leur côté, "les talibans veulent être reconnus, que les sanctions soient abolies, veulent l'appui financier et cela donne un certain levier à la communauté internationale", a-t-il estimé.

Interrogé sur les risques que le scénario afghan se produise au Sahel, Antonio Guterres a affirmé craindre son "impact psychologique et réel".

"Il y a un vrai danger. (Des) groupes terroristes (au Sahel) peuvent se sentir enthousiasmés avec ce qui s'est passé (en Afghanistan) et avoir des ambitions au-delà de ce qu'ils pensaient il y a quelques mois", a-t-il jugé.

Le chef de l'ONU a aussi souligné "une chose nouvelle dans le monde qui est très dangereuse". Voir des "groupes fanatisés, avec une idéologie où la mort par exemple est désirable, des groupes disponibles pour tout faire" affronter des "armées qui se désintègrent".

"On a vu cela à Mossoul en Irak, au Mali lors de la première poussée vers Bamako, on a vu cela au Mozambique (...). Ce danger est réel et il faut penser sérieusement à ses implications sur la menace terroriste et à la façon dont la communauté internationale doit s'organiser face à cette menace", a demandé Antonio Guterres.

Selon lui, il est "essentiel de renforcer les mécanismes de sécurité au Sahel". "Ce n'est pas seulement le Mali, le Burkina ou le Niger, maintenant on a des infiltrations en Côte d'Ivoire, au Ghana", a-t-il précisé.

"Je crains aujourd'hui que la capacité de réponse de la communauté internationale et des pays de la région ne soit pas suffisante face à la menace", a-t-il déploré, en expliquant que c'est pour cela qu'il se bat depuis plusieurs années pour avoir une "force africaine de lutte antiterroriste" dotée d'un mandat et d'un financement solides de l'ONU.

Premiers contributeurs financiers à l'ONU et craignant que la force de Casques bleus déployée au Mali ne perde du coup sa neutralité, les Etats-Unis, lui préférant une coopération bilatérale, refusent jusqu'à présent cette approche ardemment défendue aussi par la France.

"Il faut que ce blocage se termine. C'est absolument essentiel", a réclamé Antonio Guterres.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.