L'Arabie saoudite interdit désormais à ses ministres de diriger le conseil d'administration d'une entreprise ou d'en être membre, à moins qu'ils n'en reçoivent l'ordre du chef du gouvernement. Cette mesure vise à limiter les conflits d'intérêts dans les entreprises et à améliorer la gouvernance.
La nouvelle résolution a été annoncée dans le journal officiel saoudien, Umm Alqura.
Le journal indique : Le gouvernement saoudien a décidé de modifier la résolution n° 27/A du 1er mai 2000 comme suit : « [Aucun] ministre n'est autorisé à présider le conseil d'administration d'une entreprise ou même à en être membre. Cela n'inclut pas les entreprises dont la présidence ou l'adhésion est ordonnée par le Premier ministre. »
Commentant cette nouvelle règle, Mohamed Ramady, analyste indépendant basé à Londres, a déclaré : « Il me semble que ces nominations par le Premier ministre se feront sur une base très sélective, car il existe des secteurs clés et des industries prioritaires sur le plan national pour lesquels le gouvernement doit encore s'assurer qu'un représentant du gouvernement est parfaitement au courant des développements dans ces entreprises et secteurs. »
« Le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour améliorer la gouvernance d'entreprises dans le pays, car il cherche à attirer davantage d'investisseurs dans des secteurs clés tels que l'exploitation minière, la logistique et l'énergie, ainsi que dans les sociétés cotées, où les règles et les fonctions des comités sont clairement définies », a déclaré Ramady, également ancien professeur d'économie et de finance à l’université King Fahd du pétrole et des minéraux.
La récente vague de répression contre les responsables corrompus a conduit le gouvernement à devenir plus strict vis-à-vis de tout conflit d'intérêt potentiel dans l'attribution des contrats publics, a-t-il ajouté.
Osama Al-Obaidy, conseiller et professeur de droit à l'Institut d'administration publique de Riyad, a expliqué que la décision du gouvernement saoudien va promouvoir la solidité et l'intégrité du climat des affaires de l’Arabie saoudite auprès des investisseurs étrangers.
« Cela donnera aux entreprises saoudiennes l'indépendance nécessaire pour fonctionner indépendamment des ministères », a-t-il précisé.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com