Apple: nouveaux iPhone, mêmes problèmes

Le PDG d'Apple, Tim Cook, a mentionné la série de problèmes auxquels son entreprise est confrontée, notamment des inversions de politique, une attaque de logiciel espion et des combats juridiques. (Photo, AFP)
Le PDG d'Apple, Tim Cook, a mentionné la série de problèmes auxquels son entreprise est confrontée, notamment des inversions de politique, une attaque de logiciel espion et des combats juridiques. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

Apple: nouveaux iPhone, mêmes problèmes

  • La firme de Cupertino a présenté mardi de nouveaux smartphones, tablettes et montres high tech à grand renfort de superlatifs
  • Mais le géant des technologies peine à faire oublier les critiques concernant la concurrence, la confidentialité ou la cybersécurité

SAN FRANCISCO : Apple a présenté mardi de nouveaux smartphones, tablettes et montres high tech à grand renfort de superlatifs, mais le géant des technologies peut difficilement faire oublier les critiques qui s'accumulent sur le front de la concurrence, de la confidentialité ou de la cybersécurité.

"Quelle série d'annonces spectaculaires", s'est félicité le patron Tim Cook au terme de l'événement marketing annuel diffusé en ligne, pandémie oblige.

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Le vice-président senior du marketing mondial d'Apple, Greg Joswiak, présente les fonctionnalités avancées des nouveaux iPhone 13 Pro et iPhone 13 Pro Max lors d'un événement spécial à Apple Park, le siège la compagnie à Cupertino, en Californie. (Photo, AFP)

Mais contrairement à l'année dernière, avec l'ajout de la 5G, les améliorations techniques apportées à la nouvelle génération d'appareils de la marque à la pomme n'incluent pas de changement fondamentaux.

"Un autre événement annuel pour des mises à jour sans beaucoup de surprises", a résumé dans un tweet Gene Munster du fonds d'investissement Loup Funds.

Le groupe californien a dévoilé, comme attendu, la gamme iPhone 13. Elle comprend quatre modèles, de la version "Mini" qui sera commercialisée à partir de 700 dollars, à l'iPhone 13 Pro Max, à partir de 1100 dollars. Des prix équivalents à ceux de l'iPhone 12 lors de leur sortie fin 2020.

Leurs caméras et batteries sont plus performantes, et la capacité 5G doit être étendue à plus de 200 opérateurs téléphoniques dans 60 pays et régions d'ici la fin de l'année, a mentionné Kaiann Drance, la vice-présidente chargée des iPhone.

Elle a aussi rappelé les mesures les plus récentes prises pour protéger la confidentialité des données de ses consommateurs, un des arguments de vente majeurs de la marque.

Téléphones mouchards

Apple vient pourtant d'essuyer plusieurs semaines de polémique au sujet de ses nouveaux outils de lutte contre la pédopornographie sur ses iPhone et iPad, qui ont suscité un tollé de la part des défenseurs de la vie privée en ligne.

Des militants de l'ONG Fight for the Future ont même déployé des banderoles lundi soir devant des magasins de la marque aux Etats-Unis, appelant l'entreprise à "ne pas espionner nos téléphones".

La firme a assuré que ces nouveaux algorithmes ne rendaient pas son système moins sûr ou moins confidentiel, mais a quand même décidé début septembre de retarder leur mise en place.

Fin août, elle a aussi annoncé des concessions aux développeurs d'applications. Nombre d'entre eux accusent Apple d'abuser de sa position dominante sur le marché de l'économie mobile, en leur imposant l'App Store comme passage obligé des consommateurs pour télécharger des applis et payer pour des biens et services numériques.

Une juge californienne dans le procès contre Epic Games, éditeur du jeu Fortnite, vient d'interdire à la société de forcer les développeurs à utiliser son système de paiement au sein de leurs applications.

"Plus d'un million d'applis ont été conçues spécifiquement" pour l'iPad, a souligné mardi Tim Cook, qui ne perd jamais une occasion de mettre en avant le riche écosystème créé par l'invention de l'App Store, il y a déjà 13 ans.

Mais ni les concessions de la société, ni la décision de la juge - qui a blanchi Apple des accusations de monopole - ne trouvent grâce aux yeux de certains développeurs.

Logiciels espions

"Le lancement de l'iPhone 13 aujourd'hui ne nous dit qu'une seule chose : nouvel iPhone, même App Store néfaste", a ironisé sur Twitter la Coalition for App Fairness ("coalition pour l'équité entre applis"), dont font partie Epic Games, Spotify, Deezer et d'autres.

Sur sa scène virtuelle, Tim Cook continuait pendant ce temps d'énumérer les qualités des nouveaux combinés, ou de mettre en avant la popularité des iPad, dont les ventes ont "cru de 40% l'année passée".

Il a aussi présenté une nouvelle montre connectée, l'Apple Watch Series 7, censée rendre ses utilisateurs toujours plus sportifs.

L'analyste Dan Ives a surtout retenu les capacités de stockage augmentées à 1 TB pour les iPhone 13 Pro. Malgré la pénurie de puces électroniques, il estime qu'Apple est sur une "bonne lancée commerciale", car "250 millions des 975 millions d'iPhone en circulation dans le monde n'ont pas été remplacés par une version plus récente depuis trois ans et demi".

Les consommateurs ont surtout intérêt à mettre à jour leur système d'exploitation: lundi, le groupe de Cupertino a indiqué avoir réparé dans l'urgence une faille informatique que le logiciel d'espionnage Pegasus était capable d'exploiter pour infecter les iPhone, sans même que l'utilisateur n'ait à cliquer sur un lien piégé.

Un énième coup dur pour le groupe le plus cher au monde - valorisé à près de 2500 milliards de dollars - qui a construit son succès, notamment, sur la réputation de sa sécurité.

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.