Biden défend son chef d'état-major, accusé d'avoir agi sans la permission de Trump

Le chef d'état-major américain Mark Milley avec son homologue chinois, le général Li Zuocheng, lors d'une visite officielle à Pékin en août 2016. (Photo, AFP)
Le chef d'état-major américain Mark Milley avec son homologue chinois, le général Li Zuocheng, lors d'une visite officielle à Pékin en août 2016. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Biden défend son chef d'état-major, accusé d'avoir agi sans la permission de Trump

  • Le général Mark Milley est accusé d'avoir outrepassé ses fonctions en téléphonant à son homologue chinois fin 2020 en raison de ses inquiétudes sur la santé mentale de l’ex-président
  • Le plus haut gradé de l’armée US aurait déclaré «on vit un moment comme celui du Reichstag», en référence à la mise en place par les nazis d’un régime totalitaire en 1933

WASHINGTON : Joe Biden a réaffirmé mercredi sa confiance dans son chef d'état-major, le général Mark Milley, accusé d'avoir outrepassé ses fonctions en téléphonant à son homologue chinois fin 2020 en raison de ses inquiétudes sur la santé mentale de Donald Trump.

"J'ai une grande confiance dans le général Milley", a déclaré le président Biden, alors que des élus républicains ont appelé à ce que le chef d'état-major soit démis de ses fonctions.

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Le général Milley a pris ses distances avec le bouillant président républicain après avoir été photographié en juin 2020 au côté de Donald Trump suite à la dispersion de manifestations antiracistes à Washington. Les images le montrant en tenue de camouflage avec Trump près de la Maison Blanche l'avaient consterné et quelques jours plus tard, il s'était publiquement excusé. "Je n'aurais pas dû être là", avait-il dit. "Nous devons respecter scrupuleusement le principe d'une armée apolitique, qui est profondément enraciné dans la quintessence de notre république." (Photo, AFP)

 

Le plus haut gradé de l'armée américaine est au centre d'une polémique après les révélations de deux journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Robert Costa, sur ses contacts avec son homologue chinois avant et après la dernière élection présidentielle pour éviter une guerre avec la Chine.

Dans leur ouvrage "Péril", à paraître dans les prochains jours, ils affirment que le général Milley a téléphoné secrètement deux fois à son homologue chinois, le général Li Zuocheng, pour l'assurer que les Etats-Unis n'attaqueraient pas la Chine soudainement et le rassurer sur la stabilité de l'Etat américain.

Ces appels ont eu lieu selon eux le 30 octobre 2020, un peu avant le scrutin présidentiel américain, et le 8 janvier 2021, deux jours après l'assaut des partisans de Donald Trump contre le Capitole.

Le porte-parole de l'état-major, le colonel Dave Butler, a confirmé ces appels, mais a démenti qu'ils aient été menés en secret.

"Ses appels aux Chinois et à d'autres en octobre et en janvier étaient conformes à(ses) devoirs et responsabilités consistant à transmettre des assurances pour maintenir la stabilité stratégique", a-t-il indiqué dans un communiqué.

"Tous les appels du chef d'état-major, y compris ceux dont il est fait état, sont écoutés, coordonnés et communiqués au ministère de la Défense et au reste du gouvernement", a-t-il souligné.

Il a aussi confirmé que le général Milley avait réuni l'état-major après l'attaque de partisans de Donald Trump contre le Congrès le 6 janvier 2021 pour souligner que, si le président sortant ordonnait une frappe nucléaire, il devait en être informé d'abord.

Ce n'est pas la première fois que le rôle du général Milley dans les dernières semaines de la présidence Trump est souligné.

Deux autres journalistes du Washington Post, Carol Leonnig et Philip Rucker, avaient révélé en juillet dans leur livre "I Alone Can Fix It: Donald J. Trump's Catastrophic Final Year", que le chef d'état-major avait comparé l'ex-président à Adolf Hitler.

"On vit un moment comme celui du Reichstag", aurait-il déclaré à ses collaborateurs dans les derniers jours de la présidence Trump, en référence à l'incendie du parlement allemand en 1933, exploité par les nazis pour éliminer les forces d'opposition politiques et mettre en place un régime totalitaire.

Diplômé de l'université de Princeton, le général Milley, 63 ans, a combattu en Irak et en Afghanistan avant de devenir chef d'état-major de l'armée de terre. C'est Donald Trump qui l'avait choisi pour succéder en septembre 2019 au général Joe Dunford comme chef d'état-major, principal conseiller militaire de l'exécutif.

Mais le général à la carrure de rugbyman et aux sourcils broussailleux, qui émaille ses discours d'humour et de références historiques, a pris ses distances avec le bouillant président républicain après avoir été photographié en juin 2020 au côté de Donald Trump suite à la dispersion de manifestations antiracistes à Washington.

Les images le montrant en tenue de camouflage avec M. Trump près de la Maison Blanche l'avaient consterné et quelques jours plus tard, il s'était publiquement excusé. "Je n'aurais pas dû être là", avait-il dit. "Nous devons respecter scrupuleusement le principe d'une armée apolitique, qui est profondément enraciné dans la quintessence de notre république."

Volontiers bavard avec les journalistes, il est aussi connu pour son franc-parler. En juin dernier, il avait vivement recadré des élus républicains qui critiquaient le débat sur le racisme au sein de l'armée américaine.

"Je pense véritablement qu'il est important pour ceux d'entre nous qui portons l'uniforme d'être ouverts d'esprit et profondément instruits", avait-il déclaré.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.