Le directeur de la Saudi Arabian Military Industries (Sami) estime que l'entreprise étatique pourrait être dirigée par une ingénieure saoudienne à l'avenir, afin d’attirer les meilleures compétences dans le Royaume.
S'adressant à Arab News au salon DSEI à Londres, le PDG de Sami a affirmé que la clé pour atteindre l’objectif de 50% des dépenses dans le secteur de la Défense dans le Royaume d’ici à 2030, était d’attirer les profils les plus brillants, en particulier les Saoudiennes employées à l'étranger.
«Je suis convaincu qu'ils seront les futurs dirigeants de l'entreprise», a-t-il déclaré. «Je crois fermement que nous aurons une femme directrice générale de Sami à l'avenir. Peut-être pas dans l'immédiat, mais cela arrivera.»
«Il y a des ingénieures saoudiennes travaillant en Europe et aux États-Unis qui acquièrent une bonne expérience, et qui voudront peut-être revenir dans le Royaume. Il faut donner les postes les plus élevés aux meilleurs, à ceux qui ont le plus d’expérience, quel que soit leur sexe. Le Royaume soutient beaucoup les femmes», assure-t-il.
La société de défense, filiale à 100 % du Fonds d'investissement public saoudien, et lancée en 2017, est un acteur décisif pour réduire la dépendance du Royaume aux produits militaires étrangers.
Des accords de partenariat ont déjà été conclus avec la société française Thales et la société belge CMI Defence. D’autres protocoles d'accord ont été signés avec le groupe russe Rosoboronexport, l'américain Boeing, et le français Naval Group.
La participation des femmes sur le marché du travail saoudien a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 19,7 % en 2018 à 33 % fin 2020, soit une augmentation de 64 % en seulement deux ans.
Aboukhaled a affirmé que dans le secteur de la défense, les femmes représentent désormais 22% de la main-d'œuvre, même si leurs emplois sont principalement centrés sur les ressources humaines, la finance et le droit.
Acquisitions à l'étranger
De manière plus générale, Aboukhaled a déclaré que Sami cherchait à se développer par le biais d'acquisitions à l'étranger, tout en refusant de donner des détails spécifiques. Certains pourraient être révélés lors du World Defence Show, qui doit avoir lieu à Riyad en mars 2022. Sami est le partenaire stratégique de l'événement, qui s'annonce comme le plus grand salon de la défense au monde.
Le PDG de Sami ne semble pas pressé. «Nous devons d'abord identifier nos lacunes, puis voir comment les combler. Nous devrions avoir une vision plus claire d'ici à l'année prochaine en termes d'analyse de rentabilisation», a-t-il affirmé. «Nous voulons que Sami devienne l'une des 25 premières entreprises au monde d'ici à 2030. Nous ne pouvons pas tout faire en interne, et nous devrons acquérir des capacités à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur du Royaume.»
Aboukhaled s’est également dit confiant dans la réalisation de l'objectif du Royaume d’implantation locale de 50 %. «Plus de la moitié de nos contrats conclus sont saoudiens. En 2030, certains secteurs n’auront peut-être pas atteint l’objectif de 50%, mais dans l’ensemble, le pari sera tenu.»
Tout en saluant ce qu'il a qualifié de «transformation» du Royaume ces dernières années, Aboukhaled, ingénieur de formation, a admis qu'il fallait faire davantage pour créer davantage de compétences locales pour le secteur, dans le cadre de la Vision 2030. Il croit néanmoins pouvoir atteindre l’objectif d’une main-d'œuvre qualifiée de 20 000 employés locaux d'ici à dix ans.
Pour Ahmed ben Abdelaziz al-Ohali, gouverneur de l’Autorité générale du Royaume pour les industries militaires (Gami), également interrogé par Arab News, le succès de la stratégie des 50 % dépendra fortement de la création d'un «écosystème sain» comprenant des centres de recherche, des universités, des établissements universitaires et des institutions publiques et privées.
Gami a pour but d'établir des partenariats avec des institutions universitaires pour combler le déficit de compétences locales dans des domaines tels que l'ingénierie et le savoir-faire, a précisé Al-Ohali.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com