50 millions de vaccinés: la France revient de loin

Une patiente âgée reçoit la 3e dose du vaccin Pfizer-BioNtech à Paris, le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
Une patiente âgée reçoit la 3e dose du vaccin Pfizer-BioNtech à Paris, le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 septembre 2021

50 millions de vaccinés: la France revient de loin

  • Un retard à l'allumage lourd de conséquences. Les critiques fusent, le gouvernement consent à avancer la vaccination des soignants de plus de 50 ans. Trop peu, trop tard
  • Dès l'ouverture des réservations, c'est la ruée : le premier jour, ils sont plus de 500 000 à prendre rendez-vous pour leurs deux doses

PARIS: La France, qui a franchi vendredi le seuil des 50 millions de primo-vaccinés, figure dans le peloton de tête européen et mondial de la vaccination contre la Covid-19. Une performance inimaginable huit mois plus tôt, au démarrage d'une campagne aussi inédite que mouvementée.

Rien ne s'est passé comme prévu. Le vaccin Pfizer BioNTech était au pied du sapin, grâce au feu vert de l'Union européenne, obtenu le 21 décembre, et il ne restait plus qu'à décliner le plan en cinq "phases" savamment élaboré par les autorités sanitaires. Mais en pleines fêtes de fin d'année, les réjouissances ont vite pris un goût amer.

Retard à l'allumage

"Prête pour l'épreuve", Mauricette, 78 ans, reçoit devant les caméras la première injection officielle le 27 décembre dans un Ehpad de Sevran (Seine-Saint-Denis). La priorité aux plus "vulnérables", dans le département le plus pauvre de l'Hexagone : toutes les cases sont cochées.

Mais l'intendance ne suit pas. Trois jours plus tard, le pays ne dénombre que 138 personnes vaccinées, contre plus de 8 000 en Italie et près de 80 000 en Allemagne, pays qui ont pourtant démarré en même temps. Partis un peu plus tôt, Israël et le Royaume-Uni dépassent les 600 000, les États-Unis le million.

Un retard à l'allumage lourd de conséquences. Les critiques fusent, le gouvernement consent à avancer la vaccination des soignants de plus de 50 ans. Trop peu, trop tard. La polémique enfle, les oppositions se déchaînent, Emmanuel Macron exige d'"accélérer" et mi-janvier, la campagne est élargie à tous les plus de 75 ans.

L'impatience des aînés est à son comble. Dès l'ouverture des réservations, c'est la ruée : le premier jour, ils sont plus de 500 000 à prendre rendez-vous pour leurs deux doses. Les centres de vaccination poussent comme des champignons. Mais Pfizer est à la traîne sur ses livraisons, contrecarrant la montée en puissance.

Un vaccin déchu 

L'exécutif mise alors gros sur le vaccin AstraZeneca, approuvé début février pour les moins de 65 ans. Olivier Véran paye de sa personne pour donner l'exemple et battre le rappel : "à partir de maintenant, il va falloir que ça dépote", lance le ministre de la Santé.

Mais les débuts sont une nouvelle fois poussifs, car les soignants - toujours prioritaires - et les malades "à risque" boudent ce sérum aux effets secondaires plus fréquents.

Les médecins libéraux ne se précipitent pas non plus pour commander les flacons qui leur sont réservés. Un mal pour un bien, car le laboratoire britannique livre, lui aussi, moins de doses que promis.

Afin d'écluser les stocks, l'âge limite pour l'AstraZeneca est relevé à 75 ans début mars et les pharmacies s'apprêtent à l'injecter à tour de bras.

Et soudain, tout s'arrête. Quelques caillots sanguins suspects jettent le doute dans toute l'Europe. Un à un, les voisins de la France suspendent l'utilisation du vaccin incriminé. Emmanuel Macron suit le mouvement, en même temps que l'Allemagne et l'Italie.

Quatre jours plus tard, l'interdit est levé, mais l'élan est brisé. La volte-face des autorités, qui destinent désormais l'AstraZeneca aux plus de 55 ans, n'arrange rien à l'affaire. Les livraisons erratiques aux médecins et pharmaciens achèvent de plomber ce remède déchu.

Ouvrir les vannes

Le gouvernement a de toute façon encore changé son fusil d'épaule. Tant pis pour la proximité physique, l'heure est aux "vaccinodromes" géants pour atteindre les objectifs fixés : 10 millions de premières injections mi-avril, 20 millions mi-mai, 30 millions avant l'été.

Réduit à imposer un troisième confinement fin mars, le chef de l'État annonce un élargissement par étapes de la vaccination, sur le même calendrier, aux plus de 60, puis 50 ans et enfin à l'ensemble des adultes.

Cette fois-ci, Pfizer est au rendez-vous. Les doses arrivent en masse, la campagne décolle enfin. Le cap des 2 millions d'injections hebdomadaires est passé début avril, celui des 3 millions début mai.

L'agenda est à nouveau bousculé, pour ouvrir les vannes à tous les malades chroniques de plus de 18 ans, puis à tous ceux qui parviennent à dégoter une dose "la veille pour le lendemain". Enfin, le 31 mai, la vaccination est ouverte à tous les majeurs, sans restriction.

Le mois de juin passe sur un nuage, avec plus de 4 millions de piqûres chaque semaine. La cible des 30 millions est atteinte avec quelques jours d'avance et les ados de 12 à 17 ans sont à leur tour autorisés à se faire vacciner.

L'épidémie reflue, les vacances approchent et le gouvernement entrevoit un été en pente douce, juste assez pour viser le seuil des 40 millions fin août.

L'arme du pass 

C'était sans compter sur le variant Delta, qui se répand sans laisser de répit. Pendant ce temps, la vaccination pique dangereusement du nez : le rythme des premières injections fond de moitié en juin, les prises de rendez-vous suivent la même pente.

L'exécutif durcit le ton, surtout avec les soignants récalcitrants, pour qui l'obligation vaccinale apparaît inéluctable. Un choix confirmé le 12 juillet par Emmanuel Macron.

Le président dégaine par la même occasion une arme de vaccination massive : le pass sanitaire, qu'il faudra bientôt présenter au cinéma, au restaurant ou dans le TGV, entre autres.

L'effet est immédiat, plus d'un million de personnes réservent leurs doses le soir même, davantage encore le lendemain. Dopée par la contrainte, la campagne enregistre un pic à près de 5 millions d'injections la semaine suivante.

Mais le regain est de courte durée et la cadence retombe dans la torpeur aoûtienne et passe sous les 2 millions début septembre. Suffisant pour atteindre la barre des 50 millions de primo-vaccinés mi-septembre, mais après ?

Il reste de larges trous dans la raquette parmi les publics vulnérables, en particulier chez les plus de 80 ans et les malades chroniques. Les priorités de la rentrée sont pourtant à l'opposé : vaccination dans les collèges et lycées, et troisième dose pour les plus de 65 ans.

Déjà, le ministère prépare la fermeture des centres entre octobre et févier en fonction de la capacité des pharmaciens et médecins libéraux à prendre le relais. A quelques mois de la présidentielle, la fin du film se dessine.

 


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.


La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à la vigilance sur la discrimination des musulmans

Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
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  • Gabriel Attal avait promis une «fermeté exemplaire» face à l'antisémitisme et estimé que «l'islamisme est un péril grave pour notre République»
  • Pour la Grande mosquée, l'«appel à la vigilance» et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés «doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés»

PARIS: La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à condamner "sans équivoque" les discriminations visant les musulmans, estimant que la fermeté martelée lundi par Gabriel Attal au dîner du Crif devait "s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

"La Grande mosquée de Paris accueille favorablement" la déclaration du Premier ministre sur "les tensions intercommunautaires et la nécessité de ne pas laisser le cynisme politique diviser notre société", affirme dans un communiqué reçu mercredi le recteur de la mosquée Chems-eddine Hafiz.

"Nous partageons sa préoccupation quant à toute tentative d'instrumentalisation des identités religieuses à des fins partisanes", ajoute-t-il.

Pour la Grande mosquée, l'"appel à la vigilance" et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés "doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

Stigmatisés

Lundi soir au dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Gabriel Attal avait promis une "fermeté exemplaire" face à l'antisémitisme et estimé que "l'islamisme est un péril grave pour notre République et un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l'antisémitisme".

Le recteur de la Grande mosquée, qui rappelle avoir participé lundi matin au lancement des "assises de lutte contre l'antisémitisme" initiées par le gouvernement, s'inquiète aussi de "l’extension dans l'espace public du faux et +antinomique+ concept d'antisémitisme musulman, qui stigmatise injustement les musulmans français".

"Nous appelons le Premier ministre et son gouvernement à montrer l'exemple en condamnant explicitement et sans équivoque toute forme de discrimination et de stigmatisation à l'encontre des musulmans français", ajoute-t-il.