L'Iran prêt à approvisionner le Liban en carburant si son gouvernement le demande

«L'Iran est déterminé à coopérer avec les gouvernements amis et à les aider. Dans ce cas, il y a eu une demande d'hommes d'affaires libanais. Le processus d'achat et de vente s'est déroulé normalement et la cargaison a été envoyée», a expliqué à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. (Photo, AFP)
«L'Iran est déterminé à coopérer avec les gouvernements amis et à les aider. Dans ce cas, il y a eu une demande d'hommes d'affaires libanais. Le processus d'achat et de vente s'est déroulé normalement et la cargaison a été envoyée», a expliqué à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 19 septembre 2021

L'Iran prêt à approvisionner le Liban en carburant si son gouvernement le demande

  • Jeudi, des dizaines de camions citernes chargés de fioul iranien et acheminés par le Hezbollah sont arrivés au Liban à travers la frontière avec la Syrie
  • Mikati a critiqué les expéditions de carburant, mais a estimé que la manière dont le chargement est arrivé n'exposait pas le Liban à des sanctions américaines

TÉHÉRAN: L'Iran s'est déclaré prêt dimanche à approvisionner le Liban en carburant si le gouvernement libanais le lui demandait, quelques jours après l'arrivée dans ce pays, en proie à de graves pénuries, d'une cargaison iranienne de fioul à l'initiative du Hezbollah, proche de Téhéran.

"L'Iran est déterminé à coopérer avec les gouvernements amis et à les aider. Dans ce cas, il y a eu une demande d'hommes d'affaires libanais. Le processus d'achat et de vente s'est déroulé normalement et la cargaison a été envoyée", a expliqué à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh.

"Si le gouvernement libanais veut nous acheter du carburant pour résoudre les problèmes de la population de ce pays, nous le fournirons", a-t-il ajouté.

Jeudi, des dizaines de camions citernes chargés de fioul iranien et acheminés par le Hezbollah sont arrivés au Liban à travers la frontière avec la Syrie, après que le carburant a été déchargé d'un pétrolier au port syrien de Banias.

La décision du Hezbollah, selon qui des expéditions supplémentaires arriveraient prochainement, est intervenue alors que le Liban manque cruellement de carburant en raison de l'incapacité du pays à le financer.

La pénurie de carburant affecte divers secteurs, y compris les hôpitaux, les boulangeries, les communications et les denrées alimentaires, alors que le Liban est en plein effondrement économique depuis deux ans, une crise que la Banque mondiale a classé parmi les pires au monde depuis 1850.

Le Hezbollah, force militaire et politique la plus importante du Liban, a annoncé le mois dernier son intention d'importer du carburant de Téhéran, suscitant des critiques parmi ses opposants politiques.

L'importation de fioul d'Iran, qui fait l'objet de sanctions américaines, a été implicitement critiquée par le Premier ministre libanais Najib Mikati, les autorités libanaises ayant affirmé à plusieurs reprises qu'elles s'engageaient dans leurs transactions financières et bancaires à ne pas violer les sanctions imposées à Téhéran.

M. Mikati a critiqué les expéditions de carburant, mais a estimé que la manière dont le chargement est arrivé n'exposait pas le Liban à des sanctions américaines.

Il a déclaré vendredi à CNN : "Je suis attristé par la violation de la souveraineté du Liban, mais je n'ai aucune crainte de sanctions, car l'opération s'est déroulée indépendamment du gouvernement libanais".

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé que son parti avait pris la décision de faire venir des navires iraniens en Syrie et non directement au Liban pour éviter que l'Etat libanais ne soit "embarrassé" et soumis à des "sanctions".


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.