Explosion au port de Beyrouth: nouvelle suspension de l'enquête

Des pompiers libanais tirent des jets de leurs tuyaux près des silos à grains endommagés du port de Beyrouth le 4 août 2021, lors d'une cérémonie commémorative à l'occasion du premier anniversaire de l'explosion qui a ravagé le port et la ville. (Photo, Patrick Baz/AFP)
Des pompiers libanais tirent des jets de leurs tuyaux près des silos à grains endommagés du port de Beyrouth le 4 août 2021, lors d'une cérémonie commémorative à l'occasion du premier anniversaire de l'explosion qui a ravagé le port et la ville. (Photo, Patrick Baz/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 28 septembre 2021

Explosion au port de Beyrouth: nouvelle suspension de l'enquête

  • Le juge Tareq Bitar a dû suspendre ses investigations lundi. Des ONG et des proches des victimes déplorent une nouvelle preuve d'obstruction politique
  • Le Premier ministre Najib Mikati a dit espérer que la cour rejetterait la suspension car le Liban «ne peut faire face au dessaisissement d'un autre juge»

BEYROUTH: Le juge Tareq Bitar, chargé de l'enquête sur l'explosion gigantesque au port de Beyrouth, a dû suspendre ses investigations lundi après une plainte d'un ex-ministre, des ONG et des proches des victimes déplorant une nouvelle preuve d'obstruction politique. 

La déflagration le 4 août 2020 a été imputée de l'aveu même des autorités au stockage sans mesures de précaution depuis fin 2013 d'énormes quantités de nitrate d'ammonium au port. Elle a fait plus de 200 morts, plus de 6.500 blessés et dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise.  

M. Bitar a été notifié d'une plainte déposée contre lui par l'ex-ministre de l'Intérieur Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements" dans l'enquête sur l'explosion. M. Machnouk réclame le dessaisissement du juge en évoquant un vice de forme sur la base d'un article constitutionnel stipulant la poursuite des ministres et responsables par la seule Haute Cour de Justice. 

Le juge "Bitar suspend son enquête (...) jusqu'à ce que la cour d'appel de Beyrouth décide d'accepter le recours (de M. Machnouk) ou de le rejeter", a indiqué à l'AFP une source judiciaire. 

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités ont rejeté toute enquête internationale. L'enquête locale continue elle de piétiner, la classe dirigeante étant accusée de tout faire pour la torpiller et éviter des inculpations dans un pays où sévit "la culture d'impunité" selon des ONG. 

De hauts responsables politiques, sécuritaires et judiciaires étaient conscients des dangers de la substance hautement volatile au port mais n'ont pris aucune mesure préventive. Et ce drame a enfoncé dans l'abîme le pays, où la classe politique inchangée depuis des décennies est accusée aussi de corruption, d'incompétence et d'inertie. 

"Vraiment dégoûtant" 

Le prédécesseur du juge Bitar, Fadi Sawan, a été écarté en février après l'inculpation de responsables. 

Le juge Bitar risque de connaître le même sort. Depuis quelques semaines, il est au cœur d'une campagne de dénigrement et a été menacé par un haut responsable du mouvement armé chiite pro-iranien Hezbollah, maître du jeu au Liban, selon des médias locaux. 

Dans une interview à une télévision locale, le Premier ministre Najib Mikati a dit espérer que la cour rejetterait la suspension car le Liban "ne peut faire face au dessaisissement d'un autre juge". Mais il a aussi accusé le juge Bitar de "violer la Constitution" dans les poursuites engagées contre certains responsables.  

La suspension de l'enquête a suscité l'ire d'organisations de défense des droits humains et des proches des victimes de l'explosion.  

La plainte déposée à l'encontre du juge Bitar "indique clairement que la classe politique fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire dérailler, entraver et saper l'enquête et échapper à la justice", a déploré Aya Majzoub de Human Rights Watch. 

Pour le porte-parole du comité des familles des victimes Ibrahim Hoteit, il s'agit d'une "guerre" menée par les responsables pour faire taire la vérité. 

"C'est vraiment dégoûtant", a renchéri Paul Naggear, père d'une des plus jeunes victimes du drame, morte à l'âge de trois ans.   

Nouvelle manifestation 

Le 15 septembre, plus de 140 ONG locales et internationales ainsi que des survivants et des proches des victimes de l'explosion ont lancé un appel à l'ONU pour une enquête internationale, dénonçant "l'obstruction éhontée des autorités". 

Lundi à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau souligné la nécessité d'une enquête "rapide, indépendante et impartiale", alors que le Liban est plongé dans la pire crise socio-économique de son histoire. 

Ces derniers mois, le juge Bitar a convoqué quatre ex-ministres dont trois députés, y compris M. Machnouk, soupçonnés de "négligence et manquements". Mais le Parlement a refusé de lever leur immunité.   

Le 26 août, l'enquêteur a émis un mandat d'amener à l'encontre de l'ex-Premier ministre Hassan Diab après son refus de se présenter à un interrogatoire, et le 16 septembre un mandat d'arrêt contre l'ex-ministre des Transports Youssef Fenianos. 

Avant l'annonce lundi de la suspension de l'enquête, des proches des victimes avaient prévu d'organiser mercredi devant le Palais de justice à Beyrouth une manifestation pour soutenir le juge Bitar.  

"Les maisons (des responsables) sont une cible. Nous pouvons également bloquer autoroutes et routes", a prévenu Ibrahim Hoteit. 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com