Affaire BFT: L’ABCI préfère un mauvais arrangement avec l’État tunisien à un bon procès

Hichem Mechichi, le nouveau chef du gouvernement, ne devrait pas tarder à recevoir de la part d’ABCI Investment un courrier adressé à tous ses prédécesseurs (Photo, Fethi BELAID/AFP).
Hichem Mechichi, le nouveau chef du gouvernement, ne devrait pas tarder à recevoir de la part d’ABCI Investment un courrier adressé à tous ses prédécesseurs (Photo, Fethi BELAID/AFP).
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Publié le Mardi 15 septembre 2020

Affaire BFT: L’ABCI préfère un mauvais arrangement avec l’État tunisien à un bon procès

  • L’ABCI Investments est aujourd’hui en position de force dans cette affaire
  • Le nouveau gouvernement va-t-il saisir la perche tendue par l’actionnaire privé de la Banque franco-tunisienne ?

TUNIS : Victime d’une confiscation par l’État tunisien, en 1989, de 50 % des actions et de 53,36 % des droits de vote de la Banque franco-tunisienne acquis en 1982, le groupe ABCI Investments s’apprête à renouveler son offre de règlement à l’amiable du litige qui l’oppose à l’État tunisien. Une initiative importante pour ce groupe, bien qu’il soit en passe de gagner l’arbitrage engagé devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi, groupe de la Banque mondiale).

Hichem Mechichi, le nouveau chef du gouvernement, ne devrait pas tarder à recevoir de la part d’ABCI Investment un courrier adressé à tous ses prédécesseurs. Ce groupe, actionnaire majoritaire de la Banque franco-tunisienne (BFT), a été dessaisi par l’État tunisien en 1989 de la propriété de 50 % des actions et de 53,36 % des droits de vote acquis en 1982. L’ABCI a cependant rapidement proposé aux autorités tunisiennes d’engager des négociations en vue d’un règlement à l’amiable de ce litige. Depuis, il renouvelle régulièrement son offre, en particulier lorsqu’un nouveau gouvernement prend ses fonctions.

L’ABCI Investments est pourtant aujourd’hui en position de force dans cette affaire portée en 2003 devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements.

Dix-sept ans plus tard, l’ABCI est en effet en passe de gagner cet arbitrage. Après s’être déclaré compétent pour examiner ce dossier le 18 février 2011, et déclaré le 17 juillet 2017 l’État tunisien responsable des nombreux et divers préjudices subis par la BFT, le Cirdi est en passe, enfin, de calculer le montant des réparations que celui-ci va devoir verser à l’actionnaire majoritaire de la BFT.

Cela n’a pas empêché les dirigeants d’ABCI de renouveler leur offre de règlement à l’amiable, en mars 2020, au gouvernement d’Elyes Fakhfakh, qui a passé le témoin le 3 septembre. Et ce ne sont pas des paroles en l’air… En plus de sa révision à la baisse, l’ABCI est disposé à réinvestir en Tunisie la majeure partie des réparations financières qui seront décidées par le Cirdi.

Un précieux sésame

Selon une source tunisienne proche du dossier, le groupe basé aux Pays-Bas est allé très loin dans l’étude des modalités d’une telle solution. Il a notamment approché la Multilateral Investment Guarantee Agency (Miga) pour voir si cette autre filiale de la Banque mondiale serait disposée à lui accorder « une assurance garantie politique » en cas d’accord avec l’État tunisien.

Toujours selon nos sources, Miga a non seulement accepté d’accorder ce précieux sésame, qui permet en particulier d’opérer sur le marché international pour lever des capitaux, mais a également promis d’apporter son assistance technique à l’ABCI Investments et de mobiliser les grandes banques de développement (Banque africaine de développement-BAD ; Banque européenne d’investissement-BEI ; Banque arabe pour le développement économique en Afrique-Badea ; Banque européenne pour la reconstruction et le développement-Berd…) pour financer les projets qu’elle voudra réaliser en Tunisie.

Mais en quoi consistent les projets d’ABCI en Tunisie ? Le groupe voudrait faire de la Tunisie, une fois le contrôle de la BFT repris, une plate-forme à partir de laquelle il lancerait des projets en Afrique subsaharienne.

Au lieu d’investir seul, l’ABCI Investments préfère s’associer à des investisseurs internationaux. Il en aurait déjà trouvé plusieurs, intéressés par son idée, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Brésil, en Argentine et en Chine.

Mais l’ABCI pose des conditions à la mise en œuvre d’une telle solution, dont deux en particulier. Selon une source tunisienne ayant accès au dossier, la première condition est que cette solution repose sur les décisions déjà prises par le Cirdi, ce qui est en opposition avec le point de vue des autorités tunisiennes. Du moins à ce jour.

La deuxième condition est que les deux parties se mettent d’accord sur une date limite à laquelle cesserait la recherche d’une solution à l’amiable si aucun accord n’est en vue.

Le nouveau gouvernement va-t-il saisir la perche tendue par l’actionnaire privé de la Banque franco-tunisienne ou, au contraire, la rejeter comme ses prédécesseurs, sous la contrainte de groupes de pressions, pour la plupart proches de l’ancien régime ? Ces derniers ne veulent pas d’un règlement amiable car il les contraindrait à rembourser près de 200 millions d’euros de crédits obtenus auprès de cette banque, au risque de devoir s’acquitter des réparations qui pourraient s’élever à près de 1 milliard d’euros.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com