Un djihadiste canadien, «voix off» de vidéos de Daech, transféré et inculpé aux Etats-Unis

Le drapeau du groupe terroriste État islamique. (Photo, Reuters)
Le drapeau du groupe terroriste État islamique. (Photo, Reuters)
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Publié le Dimanche 03 octobre 2021

Un djihadiste canadien, «voix off» de vidéos de Daech, transféré et inculpé aux Etats-Unis

  • Il est passible d'une peine d'emprisonnement à perpétuité
  • Dans des échanges d'e-mails cités par l'acte d'accusation, Mohammed Khalifa justifie des meurtres de Daech

WASHINGTON : Un djihadiste canadien présenté comme un acteur-clé de la propagande du groupe Etat islamique (EI), et qui prêtait sa voix à ses vidéos, a été inculpé aux Etats-Unis, où il a été discrètement transféré après sa capture en Syrie.


Mohammed Khalifa, 38 ans, a été capturé en janvier 2019, en plein combat, par les Forces démocratiques syriennes, une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par Washington dans sa lutte contre le groupe djihadiste.


Il a été "récemment" confié au FBI et inculpé par la justice fédérale américaine dans l'Etat de Virginie pour association de malfaiteurs terroriste ayant provoqué la mort, a annoncé samedi le ministère américain de la Justice dans un communiqué.


Il est passible d'une peine d'emprisonnement à perpétuité.


D'après des médias canadiens, la justice de son pays souhaite aussi l'inculper.


Selon l'acte d'accusation américain rendu public samedi, le combattant a quitté le Canada en 2013 pour rejoindre l'EI en Syrie. Et a rapidement pris du galon au sein du "califat" autoproclamé instauré par le groupe entre 2014 et 2019, à cheval entre l'Irak et la Syrie.


Dès 2014, il est ainsi devenu un "membre-clé" de la cellule de propagande de l'organisation djihadiste, en raison notamment de sa maîtrise de l'anglais et de l'arabe.


Cette cellule est notamment à l'origine de vidéos d'exécutions d'otages étrangers dont les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, décapités en 2014.


Dans des échanges d'e-mails cités par l'acte d'accusation, Mohammed Khalifa justifie ces meurtres.

«Excessivement violentes»

Le djihadiste canadien, né en Arabie saoudite, a personnellement été la "voix off" en anglais de plusieurs vidéos "de propagande de l'EI excessivement violentes", dont deux intitulées "Flammes de la guerre", la première datant de 2014 et la deuxième de 2017, peut-on lire sur ce document.


Il s'agit de "deux des vidéos terroristes les plus importantes" du groupe djihadiste, selon l'accusation.


Il est aussi le narrateur présumé de "vidéos de recrutement" illustrées par des images des attentats de l'organisation en France et en Belgique, pour inciter d'autres candidats au jihad à passer à l'acte.


"Mohammed Khalifa n'a pas seulement combattu dans les rangs de l'EI sur le champ de bataille en Syrie, il était aussi la voix derrière la violence", a déclaré un procureur fédéral de Virginie, Raj Parekh, cité dans le communiqué du ministère.


"Khalifa a fait la promotion du groupe terroriste, fait progresser ses efforts mondiaux de recrutement et élargi l'audience de vidéos glorifiant les meurtres horribles de l'EI et sa cruauté aveugle", a-t-il ajouté.


Selon l'acte d'accusation, son "premier objectif" était "d'inciter les sympathisants de l'EI à se rendre dans les zones contrôlées par l'EI pour rejoindre l'EI et/ou à perpétrer des attentats en Occident, y compris aux Etats-Unis, au nom de l'EI".


Dans un entretien avec la chaîne canadienne CBC réalisé en 2019 depuis sa prison syrienne, Mohammed Khalifa, alias Abou Ridouane al-Kanadi, ne manifestait aucun regret pour ses actes. Il disait vouloir retourner au Canada avec sa femme et leurs trois enfants, mais à condition de ne pas y être jugé.


Le groupe djihadiste, classé comme organisation terroriste par les autorités américaines, a été responsable d'une vague d'attentats très meurtriers dans des pays occidentaux, notamment en France en 2015 et 2016.


Son émergence a provoqué l'intervention d'une coalition militaire internationale menée par Washington, qui a réussi à vaincre l'autoproclamé "califat" même si l'EI, désormais présent dans de nombreux pays notamment en Afrique et en Asie, continue de représenter une menace aux yeux des services de renseignement américain et européens.


Il s'agit de la première inculpation connue d'un combattant étranger de l'EI aux Etats-Unis depuis l'arrivée du président Joe Biden à la Maison Blanche.


Deux membres de la bande de ravisseurs du groupe djihadiste baptisée les "Beatles", Alexanda Kotey et El Shafee el-Sheikh, sont actuellement dans les mains de la justice américaine après avoir été transférés aux Etats-Unis depuis l'Irak il y a près d'un an.


Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique déchu de sa nationalité, a plaidé coupable début septembre de complicité dans les enlèvements et les meurtres d'otages occidentaux, dont James Foley et Steven Sotloff mais aussi les travailleurs humanitaires américains Peter Kassig et Kayla Mueller.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.