France-Algérie: pour Nina Bouraoui, «il faudrait cesser la rancoeur»

«Il faudrait cesser la rancœur» et se concentrer sur l'avenir, «seule façon» de réconcilier la France et l'Algérie, estime la romancière Nina Bouraoui. (AFP)
«Il faudrait cesser la rancœur» et se concentrer sur l'avenir, «seule façon» de réconcilier la France et l'Algérie, estime la romancière Nina Bouraoui. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 05 octobre 2021

France-Algérie: pour Nina Bouraoui, «il faudrait cesser la rancoeur»

  • «Lorsqu'un peuple est malheureux, l'extrémisme sait très bien trouver des mouchoirs, du lait et de la galette»
  • «Je trouve le pardon humiliant. A la place, je pense qu'il faut perpétuer la mémoire. Il faut savoir et ne pas oublier»

PARIS: "Il faudrait cesser la rancœur" et se concentrer sur l'avenir, "seule façon" de réconcilier la France et l'Algérie, estime la romancière Nina Bouraoui, dont le dernier livre, "Satisfaction" (JC Lattès), renoue avec ses obsessions de toujours: l'exploration du désir amoureux et l'Algérie.


Ce 18e ouvrage --en lice pour les prix Goncourt (dont la 2e sélection sera annoncée mardi après-midi) et Femina--, est-il celui de la maturité ? "Ça fait longtemps que j'ai atteint ma maturité, mais disons que tous mes sujets de prédilections, j'ai l'impression de les maitriser", explique l'autrice de 54 ans dans un entretien à l'AFP.


Celle qui traverse la vie littéraire française depuis plus de trente ans revient, dans son dernier roman, à ses thématiques phares, après un détour en 2020 à un sujet plus politique et social, avec "Otages".


Au premier coup d'oeil, "Satisfaction" pourrait raconter une histoire banale: celle de Michèle Akli, une Française expatriée en Algérie dans les années 70 qui "s'est trompée de vie".

«Passifs et naïfs»
Pourtant, loin d'être seulement une héroïne flaubertienne, Michèle Akli est aussi le témoin d'une Algérie traumatisée par la violence de la guerre d'indépendance (1954-1962) et qui voit monter l'extrémisme religieux. 


Pas une autofiction, même si Nina Bouraoui s'était prêtée à ce genre littéraire dans "Tous les hommes désirent naturellement savoir" (2018), le livre s'inspire néanmoins de l'enfance de la romancière, née à Rennes en 1967 d'une mère française et d'un père algérien, qui a vécu en Algérie jusqu'à ses 14 ans.


"Le peuple, qui a donné son corps pour l'indépendance, est malheureux. Et lorsqu'un peuple est malheureux, l'extrémisme sait très bien trouver des mouchoirs, du lait et de la galette. Et nous, pendant les années 1970, avons été les spectateurs passifs et naïfs de petits signes qui se mettaient en place", affirme l'autrice, traduite dans une dizaine de langues.


Des jeunes filles qui sortent entièrement voilées, avec un voile de couleur noir --le voile traditionnel algérien est blanc-- etc. Le livre décrypte la montée inexorable de l'extrémisme religieux qui mènera à la décennie noire (1992-2002, 200 000 morts).


De cette enfance, l'autrice garde avant tout un "choc esthétique": la nature et la lumière algériennes qu'elle n'a eu de cesse de raconter dans ses livres. "Je pense que je suis écrivain à cause de ça", dit-elle. 

«Ne pas oublier»
Cette "terre sismique et magnétique, j'en suis totalement imprégnée et je la connais si bien, contrairement, sans doute à toute une génération de jeunes pour qui cela doit être un manque", poursuit-elle.


Mais cette enfance l'a aussi profondément marquée: "Quand on vit dans un pays violent, la violence  n'est pas uniquement dans la ville, on la rapportait aussi à l'intérieur de notre foyer. Même si j'ai reçu beaucoup d'amour, cette violence, je l'ai intégrée et retournée contre moi. Aujourd'hui, j'essaye de tourner la page, j'apprends à m'aimer".


Alors que l'Algérie fêtera dans quelques mois le 60e anniversaire de son indépendance, quel avenir pour les deux pays ? Comment tourner la page de 130 ans de colonisation ? "Moi, je trouve le pardon humiliant. A la place, je pense qu'il faut perpétuer la mémoire. Il faut savoir et ne pas oublier. Mais surtout je crois qu'il faudrait cesser la rancoeur des deux côtés", estime-t-elle dans cet entretien réalisé quelques jours avant la nouvelle poussée de tension entre les deux pays. 


"La France et l'Algérie sont des pays frères et soeurs. Il y a une fraternité, une filiation. Je ne pense pas que les Algériens soient les ennemis des Français et vice versa. L'avenir est la seule façon de nous réconcilier".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com