Hausse sensible attendue des libérations de détenus radicalisés

Depuis la chute de l'EI en 2019, Paris a rapatrié au cas par cas 35 enfants français sur les 200 à 300 détenus en Syrie. (Photo, AFP)
Depuis la chute de l'EI en 2019, Paris a rapatrié au cas par cas 35 enfants français sur les 200 à 300 détenus en Syrie. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Hausse sensible attendue des libérations de détenus radicalisés

  • Parmi les «motifs de préoccupation au regard de la menace terroriste» évoqués par la DPR dans son rapport annuel, figure «le risque lié aux sortants de prison»
  • «"Le nombre de détenus condamnés pour des faits de terrorisme islamiste commence à décliner dans les prisons françaises», soulignent les parlementaires

PARIS: Les sorties de prison des détenus condamnés pour faits de terrorisme islamiste vont "sensiblement s'accélérer en 2023 et 2024", souligne mardi la Délégation parlementaire au renseignement (DPR), qui appelle à un suivi accru pour éviter toute récidive.

Parmi les "motifs de préoccupation au regard de la menace terroriste" évoqués par la DPR dans son rapport annuel, figure "le risque lié aux sortants de prison".

"Le nombre de détenus condamnés pour des faits de terrorisme islamiste commence à décliner dans les prisons françaises", soulignent les parlementaires, en notant que 163 d'entre eux seront libérés dans les trois années à venir.

Au premier trimestre 2021, les prisons françaises comptaient "environ 470 détenus TIS (terrorisme islamiste, ndlr)", contre 550 à 600 sur la période 2018- 2019, auxquels s'ajoutent "environ 700 détenus condamnés pour des faits de droit commun radicalisés".

"Il s'agit pour les services de renseignement de prévenir tant les attentats commis en détention que ceux susceptibles d’être perpétrés par des sortants de prison", soulignent ses auteurs.

A cet égard, "de plus en plus de personnes sont suivies en milieu ouvert par les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP)". Depuis octobre 2017, "147 sortants de prison condamnés pour terrorisme se sont vu notifier une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (MICAS)", soulignent-ils.

Par ailleurs, au sein même des prisons, le renseignement pénitentiaire a vu ses moyens renforcés et "de nouveaux quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER) et de prise en charge de la radicalisation (QPR) ont été créés ou le seront prochainement, en particulier dédiés aux femmes", rappelle la DPR, qui estime "nécessaire d’augmenter le nombre de places pour femmes" au sein de ces unités.

Un premier QER dédié aux détenues a ouvert ses portes à la prison de Fresnes, qui disposera de 8 places fin 2021. Et un premier QPR pour femmes a ouvert en septembre au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, avec une trentaine de places à terme.

Autre inquiétude exprimée par la DPR, "la reconstitution possible d’une menace projetée au vu de la dégradation de la situation sécuritaire" en zone irako-syrienne. "Les personnes retenues dans les camps du nord-est syrien représentent un vivier stratégique pour Daesh (acronyme arabe du groupe Etat islamique, EI), en particulier les mineurs considérés comme de véritables 'lionceaux du califat'", fait-elle valoir.

Depuis la chute de l'EI en 2019, Paris a rapatrié au cas par cas 35 enfants français sur les 200 à 300 détenus en Syrie. La France estime en revanche que les adultes, accusés de complicité avec l'organisation ultraradicale, devraient être jugés sur place.

175 parlementaires français, majoritairement de gauche mais aussi de la majorité, ont appelé lundi dans une tribune au Monde, à "rapatrier immédiatement" ces enfants français et leurs mères, "détenus arbitrairement" selon eux dans des camps du nord-est de la Syrie.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.