Fiscalité mondiale minimum: ce qu'il reste à négocier avant la réunion de l'OCDE

Mercredi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a confié au cours d'une conférence de presse à l'OCDE son «optimisme prudent» s'agissant d'un accord global sur le texte. (AFP)
Mercredi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a confié au cours d'une conférence de presse à l'OCDE son «optimisme prudent» s'agissant d'un accord global sur le texte. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Fiscalité mondiale minimum: ce qu'il reste à négocier avant la réunion de l'OCDE

  • Le taux minimum de taxation des multinationales réalisant au moins 750 millions d'euros de chiffre d'affaires n'a pas été fixé, l'accord donnant comme objectif «au moins» 15%
  • Certains pays, misant sur l'attractivité fiscale comme modèle économique, réclament des exemptions sur le niveau de taxation des entreprises implantées sur leur sol

PARIS: Où placer les curseurs fiscaux ? L'Irlande va-t-elle signer l'accord ? En suspens depuis l'adoption d'un projet historique de taxation minimale sur les plus grosses entreprises mondiales en juillet, ces questions pourraient connaître leur dénouement vendredi au cours d'une réunion de l'OCDE. 


Le "cadre inclusif" de l'organisation, qui regroupe 139 pays, se réunit afin de tenter d'entériner les derniers paramètres de la réforme.


Concernant le texte adopté en juillet et signé depuis par 134 pays, "90% a été décidé", souligne une source proche des négociations. Mais les derniers paramètres se négocient de manière "compliquée" et font parfois l'objet d'une "négociation de marchands de tapis".


Mercredi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a confié au cours d'une conférence de presse à l'OCDE son "optimisme prudent" s'agissant d'un accord global sur le texte, ajoutant que "nous avons réalisé des progrès substantiels au cours des derniers jours et nous voulons franchir la ligne d'arrivée".


Voici dans le détail les principaux points encore à déterminer.

Un impôt à 15%, pas plus ?
Vitrine de l'accord de l'OCDE annoncé cet été, le taux minimum de taxation des multinationales réalisant au moins 750 millions d'euros de chiffre d'affaires n'a pas été précisément fixé, l'accord donnant comme objectif "au moins" 15%.


"Un compromis peut se dégager sur 15% comme taux effectif réel", a affirmé mardi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, au cours d'une conférence téléphonique, soit l'hypothèse basse envisagée en juillet. 


"Cela semble compliqué d'aller au-delà" pour entraîner l'adhésion de tous, confirme la source proche des négociations, alors que l'Irlande, non signataire de l'accord pour l'instant, affiche un taux de 12,5%, l'un des plus bas au monde.

L'Irlande, prête à joindre l'accord ?
C'est l'un des feuilletons sur le sujet de la taxation internationale, mais le dénouement semble proche.


Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a dit mercredi au quotidien Irish Times qu'il y avait eu "des progrès importants" dans les discussions avec l'OCDE pour parvenir à une ébauche d'accord avant vendredi.


Le quotidien et la chaîne publique RTE indiquent que le compromis porterait notamment sur le retrait de la mention d'un taux d'imposition minimum de 15% "au moins".


Le ministre des Affaires étrangères Simon Coveney a pour sa part déclaré sur RTE mercredi qu'il avait "bon espoir" que l'Irlande rejoigne l'accord, ajoutant que son pays "ne veut pas être isolé sur cette question".


Dans la mesure où de nombreuses filiales de grands groupes américains ont implanté à Dublin leur siège européen et que les Etats-Unis souhaitent dans leur propre législation relever leur impôt minimal sur les entreprises nationales installées à l'étranger, Dublin pourrait se rallier.

A combien taxer les «surprofits» ?
Cette partie de la réforme ne concerne que les entreprises enregistrant plus de 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires et qui dégagent une rentabilité élevée, à l'exception des industries extractives ou des services financiers réglementés.


Elle doit permettre de déterminer le montant qui servira de base pour calculer les recettes fiscales à reverser dans les pays où une entreprise réalise au moins 1 million d'euros de chiffre d'affaires, mais où elle n'a pas son siège social.


Alors que les Etats-Unis, dont nombre d'entreprises sont concernées, aimeraient un taux de taxation le moins élevé possible sur cette partie, plusieurs pays émergents, parmi lesquels le Brésil, la Turquie et l'Inde, veulent pousser le curseur plus haut.


"Un compromis peut se dessiner autour de 25%" de taxation sur une partie marginale de leur bénéfice, le texte initial évoquant une fourchette entre 20% et 30%, a affirmé mardi Bruno Le Maire.

Quelle générosité avec les déductions ?
C'est notamment le sujet qui hérisse la Hongrie, non signataire de l'accord pour le moment, tout comme l'Estonie.


Certains pays, misant sur l'attractivité fiscale comme modèle économique, réclament des exemptions sur le niveau de taxation des entreprises implantées sur leur sol.


Un système dégressif de déductions au fil des années pourrait être trouvé pour mettre tout le monde d'accord.

2023, un calendrier trop ambitieux ?
Entre la bataille des derniers paramètres, les futures transpositions en droit au travers de conventions internationales ou de directives, et les applications réelles aux quatre coins de la planète, le calendrier souhaité semble ambitieux.


Pour une application totale, le texte doit être adopté dans la législation de l'ensemble des pays signataires.


"Le délai sera peut-être un peu court", confie la source proche des négociations. "Mais cela fixe un cadre."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com