A Cuba, les restaurants rouvrent mais les prix s'envolent

les propriétaires de bars et restaurants sont confrontés à un casse-tête monétaire: pour se fournir en matières premières, ils doivent les importer en devises ou les acheter dans des magasins de gros. (AFP)
les propriétaires de bars et restaurants sont confrontés à un casse-tête monétaire: pour se fournir en matières premières, ils doivent les importer en devises ou les acheter dans des magasins de gros. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

A Cuba, les restaurants rouvrent mais les prix s'envolent

  • Cuba vit sa pire crise économique depuis 1993, sous l'effet de la pandémie qui l'a privé du tourisme, son moteur, et du renforcement de l'embargo américain
  • La ministre du Commerce intérieur a souligné la «situation complexe» provoquée par la «pénurie de produits essentiels», et prévenu que «le panorama des prix» serait «différent»

LA HAVANE: Après neuf mois de fermeture, Miguel Carmache aurait bien aimé aller au restaurant à La Havane mais, rebuté par les tarifs, il retrouve ses amis sur les rochers. "Même à Dubaï les prix ne sont pas aussi élevés", soupire-t-il.


"Bien sûr, j'aimerais bien être assis là-bas", dit cet homme de 30 ans en indiquant, à quelques mètres de lui, la terrasse du restaurant Bom Apetite, où une vingtaine de clients sont attablés joyeusement, sur la promenade maritime de Primera et 70.


"Mais je ne peux pas (...), mon salaire ne me le permet pas".


Il y a dix jours, les bars et restaurants d'une grande partie du pays, dont La Havane, ont rouvert. Ils étaient fermés depuis janvier pour cause de pandémie.


Mais, après la joie de la bonne nouvelle, est venue la douche froide: des prix exorbitants, ce qui en a poussé beaucoup à publier sur les réseaux sociaux des photos de leurs additions, avec des commentaires scandalisés.


Employé dans la construction, Miguel Carcache a vite renoncé et préféré s'installer face à la mer avec ses amis. "Si je gagne 3 000 pesos par mois (125 dollars), est-ce que je peux venir ici (au restaurant?) Non. C'est dingue, même à Dubaï les prix ne sont pas aussi élevés".

«Un peu trop élevés»

Assise à la terrasse du restaurant, Cary Merlin, médecin de 36 ans, profite avec son ami Alexis Fernandez, également docteur, de sa première sortie depuis la réouverture.


"On est bien conscients qu'il y a des gens qui ne peuvent pas se le permettre, nous aussi des fois on ne peut pas", reconnaît-elle. "Les prix sont un peu trop élevés", renchérit Alexis.


En annonçant "une réouverture nécessaire", la ministre du Commerce intérieur, Betsy Diaz, a souligné la "situation complexe" provoquée par la "pénurie de produits essentiels", et prévenu que "le panorama des prix" serait "différent".


Cuba vit sa pire crise économique depuis 1993, sous l'effet de la pandémie qui l'a privé du tourisme, son moteur, et du renforcement de l'embargo américain.


En conséquence, les autorités ont réduit drastiquement leurs importations, aggravant les pénuries d'aliments et médicaments. Et la réforme monétaire adoptée en janvier a certes revalorisé les salaires, mais les prix ont grimpé encore plus.


Moraima Cabrera, 59 ans, propriétaire de Bom Apetite, l'admet: ses prix "sont un petit peu élevés". Mais "ils ne sont pas les plus chers" parmi les restaurants de la promenade maritime, se défend-elle, citant son plat le plus abordable, la pizza napolitaine, facturée l'équivalent de huit dollars.


"Les prix (...) évoluent chaque jour, malheureusement", donc "si aujourd'hui le prix augmente, demain je dois augmenter mes tarifs", explique Moraima.


Outre les pénuries, les propriétaires de bars et restaurants sont confrontés à un casse-tête monétaire: pour se fournir en matières premières, ils doivent les importer en devises ou les acheter dans des magasins de gros, où il faut forcément payer par carte en monnaie librement convertible (MLC, indexée sur le dollar).


Or les dollars sont introuvables en banques et bureaux de change.


"On doit aller chercher les dollars sur le marché noir" où ils sont vendus 65 pesos l'unité, contre un taux officiel de 24, et "ensuite vendre en monnaie nationale à un prix élevé", sinon "on ne s'en sort pas", admet Arturo Sanchez, 26 ans, patron d'un bar.


De quoi doper l'inflation, attendue entre 400 et 500% cette année.


Seul espoir à l'horizon: la réouverture, à partir du 15 novembre, aux touristes étrangers, qui eux pourront payer.


"On est tous en train de compter les jours jusque-là", assure Moraima.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com