L'Iran comploterait pour tuer l'ambassadrice américaine en Afrique du Sud

Portrait du général Qassem Soleimani dont la mort dans une attaque de drone a provoqué des menaces de représailles de la part de l’Iran (Photo, Joseph EID/AFP).
Portrait du général Qassem Soleimani dont la mort dans une attaque de drone a provoqué des menaces de représailles de la part de l’Iran (Photo, Joseph EID/AFP).
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Publié le Mercredi 16 septembre 2020

L'Iran comploterait pour tuer l'ambassadrice américaine en Afrique du Sud

  • Les responsables américains ont déclaré que le personnel de l'ambassade iranienne à Pretoria était impliqué dans le complot visant à tuer Marks
  • Des responsables du renseignement pensent que Lana Marks a été prise pour cible, en représailles à l'assassinat du commandant de la force Al-Qods, Qassem Soleimani

NEW YORK: Les responsables des services de renseignement américains pensent que l'Iran a comploté pour tuer l'ambassadrice américaine en Afrique du Sud, Lana Marks.

Ils pensent qu’elle a été prise pour cible en représailles à l’assassinat en janvier du général Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods, du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), lors d’une attaque par drone commandée par l’administration Trump.

Les autorités ont pris pour la première fois conscience d'une menace générale pesant sur Marks au printemps, tandis que des détails plus précis seraient apparus ces dernières semaines. Les responsables américains qui ont vu les rapports des services de renseignement ont déclaré au site Web Politico que l’ambassadrice, âgée de soixante-six ans, n’était que l’une des nombreuses cibles potentielles envisagées par l’Iran pour venger la mort de Soleimani. Ils ont déclaré que sa longue amitié avec le président Donald Trump pourrait être la principale raison pour laquelle elle a été prise pour cible par le gouvernement iranien.

Cependant, le lieu où elle exerce ses fonctions pourrait également être un critère, selon Hussain Abdel Hussain, écrivain et analyste politique à Washington.

« Le choix iranien du pays dans lequel planifier une attaque dépend de la portée du réseau du CGRI, précise-t-il. L’Afrique du Sud souffre de l’un des taux de criminalité les plus élevés au monde, ce qui offre aux réseaux terroristes tels que le CGRI un terrain fertile pour se développer, répandre et utiliser la terreur comme un outil pour étendre leur influence au niveau mondial. »

Les responsables américains ont déclaré que le personnel de l'ambassade iranienne à Pretoria était impliqué dans le complot visant à tuer Marks. Dans un message posté sur Twitter, les responsables de l'ambassade ont rejeté l'accusation, selon eux sans fondement, et ont promis une réponse prochaine.

Selon Abdel Hussain, malgré ce complot, il est peu probable qu’il y ait d’autres tentatives, officiellement approuvées par l’Iran, de tuer Marks ou toute autre cible.

« À l'exception des missiles lancés sur la base aérienne d'Ain Al-Assad en Irak, le 8 janvier, cinq jours après la mort de Soleimani, dont l'Iran… a revendiqué la responsabilité, il n'y a pas eu – et il n’y aura probablement pas – de représailles iraniennes approuvées publiquement par le régime, de crainte de provoquer de nouvelles attaques américaines contre des cibles iraniennes », déclare-t-il.

En 2015, les détails d’un rapport des renseignements ayant fait l’objet d’une fuite, révélant un réseau secret d’agents iraniens en Afrique du Sud ont été publié par Al-Jazeera et le journal The Guardian. L’Afrique du Sud a parfois plaidé en faveur de l’Iran.

Ces dernières années, l’Iran a évité la confrontation directe avec les États-Unis, mandatant plutôt les milices qui lui sont affiliées en Irak pour conduire de telles initiatives, où les sites et le personnel diplomatiques américains ont été pris pour cible à un rythme croissant au cours des mois qui ont suivi la mort de Soleimani.

« Depuis l'arrivée au pouvoir de Trump, sa politique dans ses relations avec l'Iran a clairement montré aux Iraniens que l'Amérique avait effacé la ligne qui distingue l'Iran de ses groupes affiliés, explique Abdel Hussain. C'était le message derrière l’assassinat de Soleimani, et l'Iran attend la fin du mandat de Trump, dans l'espoir qu'un président démocrate rétablira la distinction entre l'Iran et ses mandataires, afin de permettre à nouveau à l'Iran d’étendre son pouvoir à l'échelle mondiale. »

Les milices soutenues par l'Iran continuent d'avoir le dessus sur le terrain en Irak. À titre d’exemple, leur démonstration de force après que le Premier ministre irakien, Mustafa Al-Kadhimi, a ordonné l'arrestation de membres de la milice fin juin, l'a forcé à les relâcher en quelques jours.

Abdel Hussain nuance cependant son propos : « Là où l'Iran perd en Irak, c'est avec la majorité des Irakiens, qui se sont retournés contre l'Iran et ses milices, ont incendié les consulats iraniens, et déchiré les affiches du dirigeant iranien dans les rues irakiennes. Le plus remarquable à cet égard a été la déclaration dimanche du dirigeant religieux chiite irakien, Ali Sistani, qui, après avoir rencontré un haut responsable de l’ONU en Irak, a appelé implicitement à la dissolution des milices comme condition préalable à des élections libres et impartiales. »


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.