Pour Noura al Kaabi, ministre de la Culture des EAU : «Il est crucial de sauvegarder les institutions culturelles»

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Publié le Mercredi 16 septembre 2020

Pour Noura al Kaabi, ministre de la Culture des EAU : «Il est crucial de sauvegarder les institutions culturelles»

  • « Il est encourageant de voir que les gens réalisent l’importance de la culture dans un monde post-Covid-19 »
  • « Les Émirats arabes unis et la France ont travaillé en partenariat sur nombre de projets dans différents secteurs »

Arab News en français rencontre Noura al Kaabi, Ministre de la Culture et de la Jeunesse des Emirats Arabes Unis.

Question: Votre parcours englobe énergie, médias et culture. Comment envisagez-vous de réunir ces deux derniers afin de leur permettre de rayonner ensemble ? Et quels sont à votre avis les principaux enseignements qui peuvent être reproduits dans d’autres pays du Moyen-Orient ?

Réponse: Les Émirats arabes unis [EAU] ont connu depuis vingt ans une croissance exponentielle dans le secteur des médias. Cela s’explique par la création, ces dernières années, de pôles médiatiques. On peut citer Twofour54 à Abu Dhabi, la Dubai Media City, ou Sharjah Media City. Ils accueillent certaines des plus grandes chaînes de télévision : CNN, CNBC, et National Geographic…

Ces pôles, situés dans des zones franches et offrant infrastructures développées et avantages fiscaux, ont permis de faire des EAU un lieu de tournage privilégié pour les producteurs. Des films comme Mission impossible : Protocole fantôme et Star Wars : Le Réveil de la force, ou encore Bang Bang ! et Race ont été tournés à Abu Dhabi, grâce à des avantages fiscaux. De grandes maisons de production ont compris l’intérêt de filmer ici. Cela a permis à des talents locaux de s’épanouir, et à des cinéastes indépendants de mettre en valeur des histoires de la région.

La façon dont les nouvelles locales sont présentées sur les plates-formes internationales a contribué au développement du Moyen-Orient dans son ensemble. Après le remaniement ministériel de juillet 2020, le secteur des médias relève du ministère de la Culture et de la Jeunesse. Nous espérons nous concentrer davantage sur les politiques et les réglementations, afin de soutenir les maisons de production et faire progresser la culture avec le développement intégré des médias, pour que soient retranscrites au reste du monde les histoires de notre région.

Q: La Covid-19 a eu un impact fort dans le monde. Certains perçoivent cette période comme un nouveau départ et veulent se concentrer sur des valeurs essentielles. La culture en fait partie… Quel sera son rôle dans le monde post-Covid-19 ?

R: Les gens prennent conscience de l’importance de la culture. Il est crucial de sauvegarder les institutions culturelles afin de maintenir une production durable. Un plan de relance du ministère, de mai 2020, vise à aider les créatifs et les PME qui ont été financièrement très affectées par cette pandémie. Il soutiendra leurs entreprises pour conserver un écosystème culturel florissant aux EAU.

La culture permet de garder une forme de stabilité. L’art et la culture se sont toujours adaptés et sont le reflet de la société. Les émissions télévisées, les livres, la musique et les films ont fait prendre conscience de l’outil essentiel qu’est la culture pour une société active. À l’avenir, il est probable que le gouvernement devra trouver de nouvelles solutions de financement pour encourager le secteur créatif.

Le financement communautaire est une idée assez nouvelle qui a contribué à la croissance d’autres secteurs économiques. Nous invitons chacun à réfléchir à différentes formes de financement. L’analyse du savoir et de la politique culturelle a montré que cette industrie va croître après la Covid-19, et qu’il est nécessaire d’établir des normes pour aider ce secteur. Les travailleurs indépendants auront besoin d’un écosystème qui les protège et les dynamise. Il est important d’ouvrir des canaux de communication entre les décideurs politiques et les travailleurs. Cela aidera les premiers à comprendre la situation des travailleurs, et nous aidera à mieux répondre à ce dont l’écosystème a besoin pour se développer.

Q: Dans un monde fragmenté, comment pensez-vous que la culture réduira les différences et rassemblera les gens ?

R: D’une part, nous sommes plus que jamais connectés à notre identité, au monde qui nous entoure… D’autre part, une mine d’informations et de contenus vont émerger de ce moment charnière dans les arts visuels, les films, les émissions télévisées, la musique, le théâtre… Le ministère de la Culture et de la Jeunesse a organisé plusieurs conférences en ligne, sur le thème « La Culture en amont ». Il a aussi proposé des ateliers en ligne à l’occasion d’un séminaire d’été en ligne, rassemblant des organismes culturels des Émirats. Le très populaire Cultural Majlis de Sultan Sooud al-Qassemi a eu lieu en ligne, afin de réunir des acteurs clés de la région. La Sharjah Art Foundation, en collaboration avec The Africa Institute, a présenté trois films du réalisateur ghanéo-britannique John Akomfrah. Le département de la Culture et du Tourisme (DCT) à Abu Dhabi a réuni la communauté culturelle via une série de conférences organisées par Mohammed al-Mubarak, président de ce département

Il sera intéressant de voir le type d’art qui émergera de cette pandémie, marquée par des périodes d’isolement et de fermeture des lieux publics. Certaines œuvres d’art majeures ont été créées durant des pandémies. Elles nous rappellent différentes créations dans le monde arabe. On peut citer Le Visiteur de la nuit, une ode écrite par le poète irako-syrien Al-Mutanabbi (915-965), l’un des chefs-d’œuvre de la poésie classique arabe ; le récit de Taha Hussein qui se déroule en Égypte (1889-1902), publié sous le titre Al-Ayyam en arabe, et qui raconte l’histoire du frère de l’auteur, mort lors d’une épidémie de choléra ; ou encore le roman de Naguib Mahfouz La Chanson des gueux (1977), qui se déroule dans une ville infestée par la peste. Il est important de garder l’esprit ouvert et de modifier nos comportements pour notre bien et celui de la société.

Q: Les Émirats misent beaucoup sur la mise en place d’une solide stratégie autour de la culture…

R: Aux EAU, nous avons la chance d’être guidés par des dirigeants visionnaires, toujours à la recherche de moyens de rendre l’avenir accessible. L’objectif est de parvenir à une harmonie et à un développement durables pour tous les aspects de la culture, de l’économie et des infrastructures. Abu Dhabi a mis en place une stratégie claire sur cinq ans, afin de renforcer l’écosystème culturel. Elle lui permettra de contribuer à hauteur de 28 milliards de dirhams des EAU [AED] au PIB cette année (6,5 milliards d’euros) et de créer 45 000 emplois. Cette stratégie vise à préserver et à soutenir le patrimoine culturel d’Abu Dhabi, augmenter la prise de conscience d’un engagement pour le patrimoine culturel et les arts, stimuler la créativité en tant que vecteur d’éducation et de changement social, construire et renforcer le secteur culturel d’Abu Dhabi et, enfin, contribuer à la croissance et à la diversification de l’économie.

L’initiative La Culture pour tous, lancée par le DCT est également importante, car elle englobe tous les sites culturels d’Abu Dhabi à travers les plates-formes de ses réseaux sociaux. Elle propose d’accéder aux contenus dynamiques de Manarat Al Saadiyat, Qasr Al Hosn, Berklee Abu Dhabi, Abu Dhabi Art, et a pour vocation d’instruire le public, par le biais de plates-formes numériques permettant à chacun d’apprendre, de découvrir et d’apprécier cette richesse du savoir à distance.

Dubaï a été une plaque tournante avec des pôles comme Dubai Design District et Alserkal Avenue, qui rassemblent des initiatives créatives locales dans une même région. Dubaï organise aussi la plus grande exposition d’art au Moyen-Orient, Art Dubai, qui accueille chaque année plus de 90 galeries du monde entier. Dubai Culture a précisé les piliers du secteur qui serviront de base pour la feuille de route stratégique de six ans. Ils permettront de soutenir les créatifs, de s’assurer que l’art et la créativité sont à la portée de tous, de promouvoir le développement du secteur créatif à Dubaï comme contributeur clé de la croissance économique de l’émirat, en renforçant sa position sur la carte culturelle mondiale et en sauvegardant le patrimoine culturel des EAU.

Sharjah est une plate-forme pour la représentation institutionnelle et le développement de l’art et de la culture, grâce aux efforts de la Sharjah Art Foundation, de l’Emirates Publishers Association et de Sharjah Museums Authority… En 2019, Sharjah a été désignée capitale mondiale du Livre par l’Unesco, en reconnaissance pour ses efforts dans la promotion des livres et de la lecture.

Ces initiatives nous ont permis de préserver et d’exposer la civilisation culturelle de la région et au-delà, à travers des projets de grande envergure tels que le Louvre Abu Dhabi, et à l’avenir le Zayed National Museum, ainsi que le Guggenheim Abu Dhabi. Pour sa part, le ministère de la Culture et de la Jeunesse le fait en inscrivant d’importants sites patrimoniaux et culturels sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco qui comprend notamment les sites d’Al Aïn (Hafit, Hili, Bidaa Bint Saud et les oasis.)

Q: Les EAU ont développé une solide relation de culture et d’échanges avec la France et le monde francophone. Comment envisagez-vous les prochaines étapes et développements ?

R: Les Émirats jouissent d’une excellente relation avec la France, établie en 1951 lors de la première visite en France de notre défunt père fondateur Cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane. Depuis, les EAU et la France ont travaillé en partenariat sur nombre de projets, notamment la conservation et la promotion de la culture et du patrimoine des deux pays.

Dans un accord historique signé en 2007, les EAU ont fourni leur généreux soutien à la restauration du théâtre impérial du château de Fontainebleau, qui a rouvert ses portes en juin 2019 et qui porte le nom du président Cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane. Dix ans plus tard, Abu Dhabi a accueilli le prestigieux Louvre Abu Dhabi sur l’île de Saadiyat, premier d’une série de musées qui seront construits dans le quartier culturel.

Dans le cadre du Dialogue culturel EAU-France lancé en 2018, nous avons échangé sur notre patrimoine et nos valeurs culturelles via des conférences, des ateliers de travail, des programmes d’échanges et des expositions. Citons « Cités millénaires : Voyage virtuel de Palmyre à Mossoul » présenté à l’Institut du monde arabe à Paris, qui utilise des techniques numériques pour mettre en relief les sites culturels du monde arabe détruits et endommagés par les récents conflits. La chaîne de radio d’Abu Dhabi Media, Star FM, comprend un programme en langue française Salut les Émirats qui présente l’histoire de l’art et de la culture française, ainsi que des événements et des activités dans le domaine culturel aux Émirats.

Chaque année, de nombreux Émiratis se rendent en France et sont de plus en plus intéressés par l’apprentissage du français. Nous pouvons tirer parti de ces échanges culturels pour franchir à l’avenir d’autres étapes de la collaboration culturelle.

Q: Comment relevez-vous les défis afin de franchir des étapes culturelles importantes et les objectifs des Émirats ?

R: Depuis ma nomination comme ministre de la Culture en octobre 2017, nous avons travaillé sur de nombreux projets qui devraient contribuer au développement de l’écosystème culturel des EAU à l’avenir. J’ai la chance d’être entourée d’une équipe qui comprend les nuances du développement culturel des EAU et qui a joué un rôle déterminant dans la réalisation de nombreuses étapes. La première étape majeure a été le séminaire sur l’avenir de la culture, au Louvre Abu Dhabi en février 2018, en présence de Cheikh Mohammed ben Rashid al-Maktoum. De nombreux acteurs de la scène culturelle ont fait des recommandations sur les politiques à adopter, afin de mettre en place la stratégie et la feuille de route du secteur. Cheikh Mohammed nous a enjoints de travailler sur le Fonds pour le développement de la culture et des industries culturelles et créatives.

Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation pour intégrer l’éducation culturelle dans les programmes scolaires. Nous veillons aussi à développer une stratégie pour la formation d’un orchestre national et d’industries créatives et culturelles, et pour la préservation de la langue arabe – son image et les méthodes d’apprentissage.

Il reste beaucoup à faire, et nous avons la chance d’avoir l’immense soutien des organisations fédérales et locales qui nous permettent d’atteindre nos objectifs.


Trêve à Gaza : le médiateur qatari évoque une « fenêtre d'opportunité »

Cette image tirée d'une vidéo de l'AFPTV montre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, s'exprimant lors d'une conférence de presse à Doha le 17 juin 2025. (Photo de Jacqueline PENNEY / AFPTV / AFP)
Cette image tirée d'une vidéo de l'AFPTV montre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, s'exprimant lors d'une conférence de presse à Doha le 17 juin 2025. (Photo de Jacqueline PENNEY / AFPTV / AFP)
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  • Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, a précisé que Doha et les autres médiateurs à Washington et au Caire veulent relancer les pourparlers sur Gaza.
  • M. Al-Ansari a expliqué qu'il n'y avait pas de cycle de négociations en cours entre les parties, mais que le Qatar était « fortement impliqué dans les discussions avec chaque partie séparément ».

DOHA : Le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas dans la guerre à Gaza, a évoqué une « fenêtre d'opportunité » créée par le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, en vue de parvenir à une trêve dans le territoire palestinien.

Dans un entretien accordé à l'AFP vendredi, Majed al-Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, a précisé que Doha et les autres médiateurs à Washington et au Caire s'efforcent à présent « d'utiliser l'élan créé par le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël pour relancer les pourparlers sur Gaza ».

« Si nous ne profitons pas de cette fenêtre d'opportunité et de cet élan, ce sera une occasion perdue de plus dans un passé récent. Nous ne voulons pas que cela se reproduise », a déclaré le porte-parole, qui est également conseiller du Premier ministre du Qatar. 

Le président américain Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza était « proche » et pourrait intervenir dès « la semaine prochaine » pour mettre fin à la guerre dévastatrice qui fait rage depuis plus de 20 mois dans ce territoire palestinien.

M. Al-Ansari a expliqué qu'il n'y avait pas de cycle de négociations en cours entre les parties, mais que le Qatar était « fortement impliqué dans les discussions avec chaque partie séparément ».

Les médiateurs sont engagés depuis des mois dans des négociations avec Israël et le Hamas pour mettre fin à ce conflit. 

« Nous avons vu la pression américaine et ce qu'elle peut accomplir », a déclaré M. Ansari en faisant référence à la trêve de janvier qui avait permis la libération de dizaines d'otages détenus par le Hamas en échange de centaines de prisonniers palestiniens.

Dans le contexte de l'intervention des États-Unis pour un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, il n'est pas « farfelu » selon lui de penser que les pressions exercées par Washington pourraient permettre d'obtenir une nouvelle trêve à Gaza.

« Nous travaillons très étroitement avec eux pour nous assurer que la communauté internationale, et en particulier les États-Unis, exercent la pression nécessaire pour que les deux parties s'assoient à la table des négociations », a déclaré M. Ansari. 

Concernant l'attaque iranienne contre une base militaire américaine située au Qatar lundi dernier, M. Ansari a déclaré que, tandis que les dirigeants du Qatar réfléchissaient à la réaction à apporter à cette attaque sur leur sol, le président américain avait téléphoné à l'émir du Qatar pour lui annoncer : « Il y a une possibilité de stabilité régionale (...) et Israël a accepté un cessez-le-feu. »

« Le Qatar aurait pu décider d'une escalade », a déclaré M. Ansari, avant d'ajouter : « Mais parce qu'il y avait une chance de paix, nous avons opté pour cette solution. »


Liban: une femme tuée et 11 blessés dans une frappe israélienne dans le sud

De la fumée s'élève après des frappes aériennes israéliennes près de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 27 juin 2025. (AFP)
De la fumée s'élève après des frappes aériennes israéliennes près de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 27 juin 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne bombarde régulièrement le Liban, surtout le sud frontalier d'Israël, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué qu'une femme avait été tuée et que 11 autres personnes avaient été blessées vendredi dans une frappe israélienne visant le sud du pays, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

"Une femme a été tuée et 11 personnes blessées dans une frappe de l'ennemi israélien visant un appartement à Nabatiyé", selon un bilan provisoire du ministère, publié par l'agence de presse officielle libanaise Ani.

Israël a mené vendredi de nouveaux raids aériens sur le sud du Liban, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis sept mois, a indiqué un média d'Etat libanais, l'armée israélienne disant viser un site souterrain du Hezbollah que le mouvement pro-iranien tentait de "réhabiliter".

Des avions de chasse israéliens ont lancé une "violente offensive aérienne de grande ampleur", a rapporté l'agence de presse officielle libanaise, Ani, évoquant une série de raids sur plusieurs positions, au cours desquels des missiles ont été largués, provoquant des explosions assourdissantes.

"Des avions de chasse de l’armée de l’air israélienne ont frappé un site utilisé par l’organisation terroriste Hezbollah pour gérer son dispositif de tirs et de défense dans la région du Beaufort, dans le sud du Liban", a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué.

Le site visé "fait partie d’un important projet souterrain qui avait été totalement mis hors service à la suite de frappes israéliennes", a ajouté l'armée israélienne, affirmant qu'elle "avait identifié des tentatives de réhabilitation entreprises par le Hezbollah, et a ciblé des infrastructures terroristes dans la zone".

"La présence de ce site et les tentatives de le réhabiliter constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban", a estimé l'armée.

L'armée israélienne bombarde régulièrement le Liban, surtout le sud frontalier d'Israël, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre pour mettre fin à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte ayant fortement affaibli le Hezbollah.

Jeudi, deux personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur le sud, où l'armée a dit avoir ciblé des membres du Hezbollah.

Mardi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort de trois personnes dans une frappe israélienne ayant visé un véhicule dans le district de Nabatiyé, dans le sud.

L’armée israélienne avait alors affirmé avoir tué le directeur d’une société de change accusé de transférer des fonds pour le Hezbollah.


Gaza: l'OMS annonce avoir effectué sa première livraison de fournitures médicales depuis le 2 mars

Des volontaires de familles palestiniennes organisées en comités pour empêcher les vols, gardent des camions transportant de l'aide alors qu'ils entrent dans la bande de Gaza depuis le point de passage de Zikim contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
Des volontaires de familles palestiniennes organisées en comités pour empêcher les vols, gardent des camions transportant de l'aide alors qu'ils entrent dans la bande de Gaza depuis le point de passage de Zikim contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • "Hier, l'OMS a livré sa première cargaison médicale à Gaza depuis le 2 mars - 9 camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2.000 unités de sang et 1.500 unités de plasma", a indiqué jeudi le chef de l'Organisation mondiale de la santé
  • L'OMS appelle "à l'acheminement immédiat, sans entrave et durable de l'aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles"

GENEVE: L'OMS a annoncé avoir effectué mercredi à Gaza sa première livraison de fournitures médicales depuis le 2 mars, date à laquelle Israël a imposé un blocus sur le territoire palestinien, partiellement allégé depuis le 19 mai.

"Hier, l'OMS a livré sa première cargaison médicale à Gaza depuis le 2 mars - 9 camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2.000 unités de sang et 1.500 unités de plasma", a indiqué jeudi le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

"Ces fournitures médicales ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan. Une aide à grande échelle est essentielle pour sauver des vies", a-t-il ajouté.

L'OMS appelle "à l'acheminement immédiat, sans entrave et durable de l'aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles".

"Les fournitures seront distribuées aux hôpitaux prioritaires dans les prochains jours. Le sang et le plasma ont été livrés à l'entrepôt frigorifique du complexe médical Nasser en vue d'être distribués aux hôpitaux confrontés à de graves pénuries", a expliqué M. Tedros.

Selon le chef de l'OMS, les fournitures médicales ont été transportées dans Gaza depuis le point de passage de Kerem Shalom, "sans aucun pillage, malgré les conditions à haut risque le long de la route".

Quatre camions de l'OMS sont toujours à Kerem Shalom et d'autres sont en route pour Gaza.

En riposte à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, le gouvernement israélien a juré de détruire le mouvement islamiste.

L'armée israélienne a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants et provoqué un désastre humanitaire.

Selon des ONG et l'ONU, les plus de deux millions de Gazaouis vivent dans des conditions proches de la famine en raison des restrictions imposées par Israël.

Des Palestiniens sont en outre tués quasi-quotidiennement en allant chercher l'aide humanitaire dans des sites de distribution, selon la Défense civile locale.