GENÈVE: L'Union européenne a gagné une bataille jeudi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en obtenant la création d'un rapporteur sur l'Afghanistan, chargé de suivre la situation dans le pays et de faire des recommandations
"Il s'agit d'une étape essentielle pour assurer un suivi continu, par le biais d'un expert indépendant, et pour aider à prévenir une nouvelle détérioration de la situation des droits humain en Afghanistan", a déclaré après l'adoption du texte la représentante de l'UE auprès de l'ONU à Genève, Lotte Knudsen.
"Les droits des femmes et des filles nous préoccupent particulièrement. Les actions des talibans dirigées contre les femmes et les filles et la violation de leurs droits sont très inquiétantes", a-t-elle ajouté.
La résolution, créant ce mandat de Rapporteur d'une durée de un an, a été déposée avec le soutien des Etats-Unis et du diplomate afghan que l'ancien gouvernement avait nommé, et a finalement été adoptée par 28 pays, malgré l'opposition de 5 autres (Chine, Russie, Venezuela, Pakistan et Erythrée). 14 pays se sont abstenus.
Certains pays avaient souhaité qu'un tel mécanisme de suivi soit mis en place lors de la session spéciale du Conseil sur l'Afghanistan le 24 août, mais d'autres pays, dont le Pakistan, avaient fait part de leurs réticences face à un tel projet.
Ces dernières semaines, l'UE et la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet étaient revenus à la charge, réclamant un mécanisme de surveillance des violations des droits humains en Afghanistan.
Le Rapporteur sera chargé de suivre "l'évolution de la situation des droits de l'homme en Afghanistan" et de faire des recommandations pour l'améliorer. Il devra également aider le pays, en proie à une crise humanitaire et à l'insécurité, "à s'acquitter des obligations en matière de droits de l'homme découlant des traités internationaux qu'il a ratifiés" et "offrir un soutien et des conseils à la société civile".
La résolution demande par ailleurs que "cessent immédiatement toutes les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits ainsi que les violations du droit international humanitaire en Afghanistan", et demande le respect des libertés fondamentales, y compris les libertés de réunion pacifique et d'expression.
Divers amendements proposés par la Chine, qui souhaitait notamment que la résolution demande la fin du gel des fonds afghans et que le rapporteur se penche aussi sur "les violations causés par les forces étrangères" en Afghanistan, ont été rejetés.