Les pourparlers irano-saoudiens ont «beaucoup progressé», selon le ministre iranien des AE

Lors de sa visite au Liban, Amirabdollahian a tenu une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib, jeudi à Beyrouth. (Photo, AP)
Lors de sa visite au Liban, Amirabdollahian a tenu une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib, jeudi à Beyrouth. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

Les pourparlers irano-saoudiens ont «beaucoup progressé», selon le ministre iranien des AE

  • Le Premier ministre libanais Najib Mikati a salué au nom de son gouvernement «la pensée positive qui prévaut sur les pourparlers saoudo-iraniens, accueillis par l'Irak»
  • Beaucoup de Libanais se sont tournés vers les réseaux sociaux pour critiquer cette visite, alors que des manifestants ont protesté contre «l'occupation iranienne du Liban»

BEYROUTH: Les pourparlers entre l'Iran et l'Arabie saoudite ont «beaucoup progressé», a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian lors d'une conférence de presse à Beyrouth, faisant référence aux efforts visant à améliorer les relations entre Riyad et Téhéran.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a salué au nom de son gouvernement «la pensée positive qui prévaut sur les pourparlers saoudo-iraniens, accueillis par l'Irak».

Il a souligné la nécessité de «croire aux intentions honnêtes des interlocuteurs de mettre fin au conflit et ouvrir la voie à l'établissement de nouvelles relations fondées sur le respect mutuel, de manière à réaliser la souveraineté et la non-ingérence des États dans les affaires intérieures et préserver leur stabilité et leur sécurité, tout en réalisant les aspirations de leurs peuples, ce qui aura, sans doute, des effets positifs sur le Liban.»

Amirabdollahian a tenu une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Abdallah Bou Habib, au cours de laquelle Amirabdollahian a annoncé que «le dialogue auquel nous croyons, vise à aborder les questions régionales et internationales et nous avons beaucoup progressé dans nos pourparlers avec l'Arabie saoudite.»

Amirabdollahian a également discuté avec des responsables libanais de l'arrivée de la première cargaison d'essence iranienne au port syrien de Banyas. Celle-ci sera expédiée au Liban par des camions-citernes syriens que le Hezbollah fera entrer dans le pays par des passages illégaux.

Aucun responsable libanais n'a directement critiqué l’expédition du carburant iranien dans le pays malgré les sanctions imposées à l'Iran.

Au lieu de cela, le président Michel Aoun a réitéré «la solidarité de l'Iran avec le Liban pendant sa crise et les aides au pays à la suite de l'explosion du port de Beyrouth».

Selon son bureau des médias, Aoun a réitéré «le soutien du Liban aux efforts déployés par Téhéran afin de promouvoir le rapprochement avec les pays de la région, notamment les pays arabes, à travers le dialogue en cours qui vise à faire converger les points de vue sur les questions controversées».

De son côté, Amirabdollahian a souligné «le solide soutien de son pays au Liban et la volonté du gouvernement iranien d'aider les Libanais dans les circonstances difficiles que traverse leur pays».

Le bureau médiatique du palais présidentiel libanais a assuré qu'Amirabdollahian «a réitéré la position de son pays concernant les derniers développements et les négociations menées entre Téhéran et les pays arabes et étrangers autour de plusieurs questions, notamment la question nucléaire».

À la suite de sa rencontre avec le président du Parlement Nabih Berri, Amirabdollahian a considéré «la présence de troupes étrangères comme le principal facteur d'instabilité et d'insécurité régionales».

Il a soutenu: «Nous avons convenu que tous les problèmes et toutes les questions régionaux devraient être traités par les habitants de la région eux-mêmes.»

Mikati a assuré Amirabdollahian qu'«aujourd'hui, le Liban a désespérément besoin de promouvoir la confiance des Libanais en leur État et ses institutions, en établissant des relations normales avec d'autres États fondées sur le respect mutuel et les intérêts communs, en vue de répondre aux aspirations du peuple».

Mikati a souligné que «le Liban salue tous les efforts déployés par tout État frère et ami ainsi que la communauté internationale, tant qu’ils aident le Liban à maintenir ses institutions constitutionnelles et son rôle dans la protection et le renforcement de ses forces juridiques, sécuritaires et militaires».

Amirabdollahian a également annoncé que «les entreprises iraniennes sont prêtes à construire deux centrales électriques d'une capacité de 1 000 mégawatts à Beyrouth et dans le sud du Liban, d'ici 18 mois».

Au sujet de la crise du Moyen-Orient, il a signalé, «depuis Beyrouth, nous ne reconnaissons qu'un seul État, la Palestine, et sa capitale Jérusalem».

Selon certaines sources, Amirabdollahian a rencontré des leaders palestiniens dans des camps de réfugiés au Liban et rencontrera probablement le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah avant de se rendre à Damas.

Trois heures avant son arrivée à Beyrouth, des manifestants sont descendus dans les rues pour protester contre «l'occupation iranienne du Liban».

La manifestation a été menée par un groupe de militants qui ont marché vers le siège du ministère libanais des Affaires étrangères. Les manifestants brandissaient des pancartes appelant à «la mise en œuvre des résolutions internationales et au retrait des armes illégales» et rejetant «le projet de transformer le Liban en un État satellite du régime iranien».

Beaucoup de libanais se sont aussi tournés vers les réseaux sociaux et les médias traditionnels pour exprimer leur surprise face au discours du responsable iranien depuis l'aéroport de Beyrouth, où il a déclaré que son pays «soutient fermement le Liban pour briser le siège injuste qui lui est imposé pendant cette période critique».

Les médias se sont demandé «de quel siège parlait-il?»

L'ancien ministre Richard Kouyoumjian a décrit la visite d'Amirabdollahian comme «la consolidation de l'occupation, de la tutelle, de la domination et de l'ingérence».

«Nous devons surtout ne pas céder à l'alliance des minorités sous l'ère de l'humiliation».

L'agence de presse centrale a cité une source politique se demandant «de quelle assistance et de quel siège parlait Amirabdollahian? La communauté internationale est pleinement mobilisée pour aider le Liban et attend des réformes afin d’apporter son soutien. Les États-Unis ont autorisé l'accès du gaz égyptien à Beyrouth via la Syrie et la Jordanie. Toutefois, la pénurie de dollars américains pour acheter du carburant est le résultat de décennies de corruption de la classe politique dirigeante, dont le Hezbollah fait partie».

La source politique aurait également déclaré que «l'exclusion du Liban par les pays du Golfe est l'absence totale de légitimité libanaise sous le contrôle du Hezbollah et l'inaction de l'État face aux violations militaires, politiques et de contrebande de ce groupe».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk