Bronchiolite: après le Covid, la crainte d'un rebond

Micrographie électronique à balayage colorisée d'une cellule apoptotique (verte) fortement infectée par le virus du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 (violet). (Document à distribuer / Institut national des allergies et des maladies infectieuses/AFP)
Micrographie électronique à balayage colorisée d'une cellule apoptotique (verte) fortement infectée par le virus du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 (violet). (Document à distribuer / Institut national des allergies et des maladies infectieuses/AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

Bronchiolite: après le Covid, la crainte d'un rebond

  • «L'épidémie de bronchiolite pourrait être de grande ampleur», prévient dans son dernier avis le Conseil scientifique, qui guide le gouvernement français
  • Les bisous aux bébés sont à proscrire: s'il est dû au VRS, un rhume chez un adulte peut donner une bronchiolite chez un tout petit

PARIS : Après la mise sous cloche due au Covid, les pays de l'hémisphère nord se préparent pour cet hiver à un possible rebond de la bronchiolite, maladie respiratoire qui touche les bébés et peut parfois les conduire à l'hôpital.

"L'épidémie de bronchiolite pourrait être de grande ampleur", prévient dans son dernier avis le Conseil scientifique, qui guide le gouvernement français.

L'hiver dernier, les confinements et les gestes barrières anti-Covid ont aussi bloqué les autres virus, dont le VRS (virus respiratoire syncytial), responsable de la bronchiolite.

Les enfants ont été moins infectés que d'habitude, et sont donc moins immunisés. Le Conseil scientifique français note ainsi un "déficit d'immunité collective acquise significatif pour les enfants nés après mars 2020".

"La faible circulation du VRS durant l'automne/hiver 2020-21 peut entraîner une hausse du risque de maladie grave associée au VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants en raison des faibles niveaux d'exposition au virus l'an dernier", s'est également alarmée mi-septembre la Société espagnole de néonatalogie (Seneo).

Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante.

Même si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Mais elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation. Une épidémie de grande ampleur pourrait donc peser sur des systèmes hospitaliers déjà mis à rude épreuve par le Covid.

- «Signal faible» -

"Nous avons déjà remarqué une augmentation du nombre de cas. Ces jours-ci nous avons hospitalisé quelques nouveaux-nés qui ont été placés sous oxygène", dit à l'AFP Antonino Reale, chef des urgences pédiatriques de l'hôpital Bambino Gesu de Rome, référence en Italie pour les soins aux enfants et nouveaux-nés.

Pour autant, "il s'agit d'un petit signal encore trop faible pour dire comment se déroulera l'hiver", nuance-t-il.

Même constat et même prudence en France. Pour la semaine du 27 septembre, on a relevé 1.278 passages aux urgences d'enfants de moins de 2 ans pour bronchiolite, dont 460 se sont soldés par une hospitalisation, contre respectivement 700 et 300 à cette période lors d'une année normale.

"Le niveau des indicateurs reste modéré" mais on observe une "tendance à l'augmentation qui nécessite la plus grande vigilance", explique à l'AFP Delphine Viriot, épidémiologiste à l'agence sanitaire Santé publique France.

"L'idée, c'est de pouvoir détecter le plus en amont possible la survenue de l'épidémie, pour permettre la mise en place de l'organisation des services hospitaliers", ajoute-t-elle.

Pour cela, on dispose "d'un bon référentiel", car en temps normal, l'épidémie de bronchiolite suit le même schéma d'une année sur l'autre: elle démarre fin octobre, atteint un pic fin décembre puis se termine fin mars.

Mais l'hiver dernier, le Covid a bouleversé cette chronologie.

- En décalé -

En plus d'être moins forte (2.500 passages hebdomadaires aux urgences en France lors du pic contre 5.000 une saison normale), l'épidémie de bronchiolite a été décalée dans le temps: elle "a démarré début février 2021, avec un pic début avril, puis une fin début juin", relève Delphine Viriot.

C'est également ce qui s'est passé en Australie. 

Fin 2020, c'est-à-dire au printemps/été dans l'hémisphère sud, plusieurs états australiens ont noté une hausse inhabituelle des cas de bronchiolite, attribuée à l'allègement des mesures anti-Covid.

"Bien que les maladies respiratoires soient plus fréquentes durant les mois les plus frais, la levée des restrictions et l'augmentation des interactions sociales ont pu contribuer à cette hausse inhabituelle pour la saison", avait assuré l'état de Nouvelle-Galles du Sud dans un communiqué le 10 décembre 2020.

"Ce qui pose souci, c'est surtout les tout petits", souligne auprès de l'AFP la Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa), en recommandant "un respect rigoureux des mesures barrières".

"Il ne faut pas emmener de bébé de moins de 3 mois dans des grandes surfaces, et on doit garder un minimum de distanciation", insiste-t-elle.

Les bisous aux bébés sont à proscrire: s'il est dû au VRS, un rhume chez un adulte peut donner une bronchiolite chez un tout petit.

Covid-19: revoilà les virus de l'hiver

Bronchiolite mais aussi rhinopharyngite - le bon vieux rhume -, angine, gastro-entérite et sans doute bientôt grippe... Les virus saisonniers que le Covid-19 avait fait oublier sont de retour avec la saison froide.

Chacun a pu le constater ces temps-ci dans sa vie quotidienne, au travail ou à l'école: toux, maux de gorge, nez qui coule ou fièvre se multiplient, sans pour autant être nécessairement provoqués par le Covid.

En France métropolitaine, "le taux d'incidence des cas d'infection respiratoire aiguë (fièvre et symptômes respiratoires, ndlr) vus en consultation de médecine générale" est "en augmentation depuis début septembre", relèvent ainsi les autorités sanitaires.

Cela "peut s'expliquer par la circulation d'autres virus respiratoires que le SARS-CoV-2" responsable du Covid, soulignent-elles dans le dernier bulletin de surveillance du réseau de médecins Sentinelles.

Ce retour des virus de saison est logique en ce début d'automne. Mais cela survient dans un contexte particulier lié au Covid: l'hiver dernier, en raison des confinements et du respect strict des mesures barrières, ces virus ont moins circulé que d'habitude.

Conséquence: "Il est tout à fait possible que l'immunité de la population générale ait diminué", explique l'épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin dans une vidéo récemment mise en ligne par l'agence sanitaire Santé publique France.

"Du fait de cette baisse de l'immunité collective vis-à-vis de ces virus", il se peut que "les épidémies de cette année soient de plus grande intensité", poursuit-elle, en citant par exemple la bronchiolite ou la grippe.

Pour l'éviter, les professionnels de santé demandent de ne pas oublier les gestes barrières, malgré la décrue de l'épidémie de Covid.

"Il y a un laisser-aller, beaucoup de gens ont mis ça de côté", déplore auprès de l'AFP la Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa).

"Il faut garder en tête les mesures barrière de base, comme une hygiène rigoureuse des mains. C'est typique avec la gastro: c'est une maladie des mains sales", ajoute-t-elle.

"Ces gestes du quotidien, le fait de se laver les mains régulièrement, de porter un masque - particulièrement quand on est dans un endroit confiné -, d'aérer régulièrement son domicile ou encore de rester chez soi lorsqu'on est malade, sont très efficaces pour lutter contre la circulation de ces virus", relève également Sibylle Bernard-Stoecklin.

Car au-delà des infections bénignes, se profile un adversaire potentiellement plus redoutable: la grippe, dont la saison débute en général en novembre-décembre.

Les autorités sanitaires insistent donc sur l'importance de la vaccination pour les personnes à risques (âgées ou fragiles), qui sont aussi les plus exposées aux formes graves de Covid.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.