Une fois encore les Kurdes sont menacés de répression en Turquie

Le régime d'Ankara est accusé de museler les voix de l'opposition. (Reuters/Fichier)
Le régime d'Ankara est accusé de museler les voix de l'opposition. (Reuters/Fichier)
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Publié le Mercredi 16 septembre 2020

Une fois encore les Kurdes sont menacés de répression en Turquie

  • Les gens sont battus simplement parce qu'ils veulent parler en kurde, leur langue maternelle
  • Le HDP continuera à lutter pour la démocratie, la paix et la justice, face à toutes ces attaques

ISTANBUL : Des élus, des soldats et même des travailleurs saisonniers kurdes sont victimes de la répression qui se poursuit en Turquie.

Sirri Sakik, ancien député du Parti démocratique du peuple (HDP) pro-kurde et ancien maire de la province orientale d'Agri, a été condamné mardi à cinq ans et dix mois de prison pour terrorisme.

Cette condamnation intervient à la suite d’une déclaration à la presse qu'il a faite il y a cinq ans, dans laquelle il évoquait les affrontements entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un parti hors la loi, et l'armée turque.

Sirri est accusé d'« avoir volontairement aidé le PKK » et d'« avoir diffusé une propagande terroriste ». Il faisait partie d’un groupe de 250 personnes, dont plusieurs hommes politiques kurdes et des représentants d'ONG, qui demandaient au gouvernement de relancer les négociations avec le PKK pour faire cesser la violence.

« Nous en avons assez de ces affrontements, et nous sommes ici, en tant qu'ONG et habitants de la province d'Agri, pour mettre fin à ces affrontements », avait-il déclaré à l'époque.

Sakik est un politicien kurde éminent depuis les années 1990. Il a été démis de ses fonctions de maire en 2017 lorsque le gouvernement a nommé un nouvel administrateur à la municipalité.

La députée du HDP Remziye Tosun a, elle aussi, été condamnée à dix ans de prison la semaine dernière. On l’accuse de terrorisme pour avoir soigné des membres du PKK blessés lors d'affrontements dans la province de Diyarbakir en 2016.

La courte trêve entre Ankara et le PKK a pris fin à l'été 2015. La voie était donc libre pour de violents affrontements dans les provinces du sud-est et de l'est du pays où résident principalement des Kurdes.

Par ailleurs, Dogan Cetin, un soldat turc de 20 ans, d'origine kurde, aurait été attaqué par deux autres soldats pendant son service militaire obligatoire. Il a été insulté par son commandant, qui l'a traité de « terroriste » et de « traître » pour avoir utilisé la langue kurde en Turquie.

« Les habitants des villes d’Urfa, Van et Sirnak sont tous mes frères. Nous sommes des Kurdes, mais on ne peut pas se comprendre. Si seulement l’enseignement du kurde était autorisé ! », aurait dit Cetin à ses camarades soldats.

L’armée turque a ouvert une enquête après que Cetin est entré en contact avec la direction de la Communication du pays.

Dans un entretien avec Arab News, Tulay Hatimogullari, un député du HDP de la province méridionale d'Adana, a révélé que « plusieurs politiciens et maires kurdes sont maintenant derrière les barreaux. Les gens sont battus simplement parce qu'ils veulent parler en kurde, leur langue maternelle. En nous qualifiant de terroristes et en exécutant un massacre politique, il semble que le gouvernement cherche à exclure de la sphère politique le HDP, troisième parti du Parlement. Ce sont des tentatives qui visent à briser notre influence sociale ».

Au cours des derniers jours, les Kurdes ont été victimes de plusieurs autres agressions physiques. Le 4 septembre, dans la province ouest de Sakarya, un groupe de Turcs a agressé 16 ouvriers agricoles saisonniers kurdes qui récoltaient des noisettes. L'attaque a suscité l’indignation de la population, et deux personnes ont été placées en détention pour cette agression puis libérées sous caution.

Le 13 septembre, une attaque armée a visé des ouvriers du bâtiment kurdes dans la province de Van, à l’est de la Turquie. Un ouvrier a été tué, deux autres ont été blessés dans la province égéenne d’Afyon.

« Le HDP continuera à lutter pour la démocratie, la paix et la justice, face à toutes ces attaques », a déclaré Hatimogullari.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.