Angela Merkel supplie Israël de ne pas «perdre de vue» l’accord de paix avec les Palestiniens

La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré que les accords d’Abraham ne dispensaient pas Israël de conclure un accord de paix avec les Palestiniens. (Photo, Reuters)
La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré que les accords d’Abraham ne dispensaient pas Israël de conclure un accord de paix avec les Palestiniens. (Photo, Reuters)
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Publié le Lundi 11 octobre 2021

Angela Merkel supplie Israël de ne pas «perdre de vue» l’accord de paix avec les Palestiniens

  • Depuis cinq décennies, l’Allemagne est devenue l’un des alliés internationaux et des partenaires commerciaux les plus proches et les plus importants d’Israël
  • Cependant, l’appui de Mme Merkel a une solution à deux États constitue l’un des principaux désaccords avec les dirigeants israéliens au cours de ses seize années de mandat

JÉRUSALEM: La chancelière allemande, Angela Merkel, a supplié Israël de ne pas «perdre de vue» la nécessité d’établir un État palestinien, à l’issue d’une tournée d’adieu qui a duré deux jours. L’appui de Mme Merkel a une solution à deux États a constitué l’un des principaux désaccords avec les dirigeants israéliens au cours de ses seize années de mandat, caractérisées par un soutien indéfectible à Israël.

Lors d’une allocution prononcée devant un groupe de réflexion israélien, Mme Merkel a salué les accords diplomatiques historiques conclus l’année dernière entre Israël et quatre pays arabes, notamment les Émirats arabes unis. Elle a toutefois déclaré que les accords d’Abraham ne dispensaient pas Israël de conclure un accord de paix avec les Palestiniens.

«Nous ne devons pas perdre de vue le droit des Palestiniens à avoir une chance de vivre», a-t-elle souligné. «C’est pourquoi il ne faut en aucun cas perdre de vue, même si cela devient de plus en plus difficile en raison des colonies, la question de la solution à deux États», a expliqué Mme Merkel lors d’un débat à l’Institut d'études de sécurité nationale de Tel Aviv.

Ceux qui soutiennent les accords d’Abraham, négociés par l’administration Trump, considèrent qu’ils mettent fin à une croyance longtemps ancrée selon laquelle Israël ne pourrait pas tisser de liens avec le monde arabe avant de conclure un accord avec les Palestiniens.

Le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, un partisan de la ligne dure qui s’oppose à la création d’un État palestinien sur les terres occupées par Israël, a rejeté tout dialogue avec les Palestiniens. Il préconise plutôt une approche plus pragmatique consistant à améliorer les conditions de vie des Palestiniens afin d’apaiser les tensions. Son gouvernement, un ensemble disparate de partis pacifistes, nationalistes et arabes qui a pris ses fonctions en juin, n’a jusqu’à présent annoncé aucun changement majeur dans sa politique.

Angela Merkel a salué les intentions de M. Bennett, mais a affirmé qu’une telle approche ne serait pas suffisante. «Je pense qu’une question aussi ancienne (le conflit avec les Palestiniens) ne disparaîtra pas de l’agenda, même si les relations avec les États arabes voisins s’améliorent», a-t-elle indiqué. Tout au long de sa visite, la chancelière a été accueillie comme une «véritable amie» d’Israël. Son programme a inclus des rencontres avec des dirigeants israéliens et un arrêt au mémorial national de l’Holocauste, Yad Vashem.

La chancelière a réitéré l’engagement de l’Allemagne en faveur de la sécurité d’Israël, et s’est dite convaincue que le prochain gouvernement allemand, qui verra le jour à l’issue de de longues négociations de coalition à la suite de la tenue d’élections non concluantes le mois dernier, adoptera une position similaire.

L’une des principales questions à l’ordre du jour de la chancelière a été le programme nucléaire de l’Iran. L’Allemagne fait en effet partie des puissances mondiales qui ont négocié l’accord sur le nucléaire international de 2015 avec l’Iran. L’accord s’est effondré après que Donald Trump, avec le soutien d’Israël, s’en est retiré en 2018. L’administration Biden a essayé de relancer cet accord malgré les objections israéliennes.

Israël considère l’Iran comme son plus grand ennemi, citant la présence militaire du pays dans la Syrie voisine et son soutien à des groupes militants hostiles dans la région. Il accuse Téhéran de tenter de se doter de l’arme nucléaire, ce que l’Iran nie, et estime que l’accord international ne contient pas de garanties suffisantes. Pendant ce temps, la République islamique poursuit ses activités nucléaires, notamment l’enrichissement de l’uranium, une mesure qui peut le rapprocher de la fabrication d’une bombe.

Pour Mme Merkel, les désaccords entre les puissances mondiales qui ont négocié l’accord initial ont affaibli leur position, et permis à l’Iran de gagner du temps et d’étendre ses activités militaires dans la région. «L’Iran sait cela. Nous sommes donc confrontés à une situation très grave», a-t-elle expliqué. Elle a par ailleurs reconnu qu’elle n’avait pas de solution, mais a appelé les principaux acteurs, notamment la Russie et la Chine, à adopter une position publique plus ferme à l’égard de l’Iran. «Plus les pays feront savoir clairement qu’ils n'acceptent pas les ambitions et les agressions de l’Iran, mieux ce sera pour la région», a-t-elle ajouté.

Israël a été créé à la suite de l’Holocauste de la Seconde Guerre mondiale, et les deux pays n’ont établi des liens diplomatiques qu’en 1965. Mais au fil des décennies, ces liens se sont renforcés, et l’Allemagne est devenue l’un des alliés internationaux et des partenaires commerciaux les plus proches et les plus importants d’Israël.

Mme Merkel devait se rendre en Israël en août, mais le voyage a été reporté après la crise en Afghanistan, au cours de laquelle les talibans ont pris le pouvoir. Elle a ensuite repoussé sa visite après les élections allemandes du mois dernier. La chancelière continue donc à exercer ses fonctions à titre intérimaire jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, un processus qui pourrait prendre des semaines, voire des mois.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.