En Irlande, un baron écologiste rend son domaine à la nature

Randal Plunkett, baron de Dunsany, pose dans l'enceinte de son siège Dunsany Castle, à Dunsany, au nord-ouest de Dublin, le 13 octobre 2021. (Paul Foi /AFP)
Randal Plunkett, baron de Dunsany, pose dans l'enceinte de son siège Dunsany Castle, à Dunsany, au nord-ouest de Dublin, le 13 octobre 2021. (Paul Foi /AFP)
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

En Irlande, un baron écologiste rend son domaine à la nature

  • A 25km au nord-ouest de Dublin, une partie des terres du château de Dunsany a complètement changé d'aspect sous la houlette de cet héritier de la dynastie qui y règne depuis 900 ans
  • Sur une partie du domaine, la pelouse s'est transformée en un large marais, où l'on compte 23 espèces d'herbes et de nombreux insectes

NAVAN, Irlande : Exit les tondeuses et le bétail, bienvenue aux animaux sauvages, champignons et marécages: Randal Plunkett, 21e baron de Dunsany et trentenaire écologiste, a fait le pari du "ré-ensauvagement", en laissant la nature reprendre ses droits sur le domaine de son château irlandais.

A 25km au nord-ouest de Dublin, une partie des terres du château de Dunsany a complètement changé d'aspect sous la houlette de cet héritier de la dynastie qui y règne depuis 900 ans.

Au loin, un cerf roux apparait l'espace d'un instant, entre des arbres d'un vert incroyable, puis disparait dans les 300 hectares du domaine ancestral qui ont désormais été abandonnés à la nature, soit un peu moins de la moitié du domaine.

J'avais "une sorte de devoir envers l'environnement", a déclaré à l'AFP l'aristocrate de 38 ans, perché sur un tronc en décomposition où poussent des champignons.

"Je suis le gardien du domaine pour cette génération et le domaine, ce n'est pas seulement le château, c'est aussi l'environnement", affirme le trentenaire aux cheveux longs, dont le style - tee-shirt d'un groupe de death metal américain et veste en faux cuir- contraste avec l'apparence plus sobre de ses ancêtres immortalisés sur des tableaux du château.

Il y a 8 ans, ce végétalien a lancé le projet "radical" de ré-ensauvager son vaste domaine. Le bétail a été évacué et les tondeuses à gazon abandonnées, Randal Plunkett laissant la nature suivre son cours.

- «Comprendre la terre» -

Et les résultats se font sentir. Des martres, une espèce très rare, ont déjà été aperçues dans le domaine, où la loutre et le cerf élaphe prospèrent.

Buses, milans royaux, faucons pèlerins, éperviers, crécerelles et bécassines: les oiseaux sont légion. Il y aurait même un pivert, le tout premier observé dans la région depuis un siècle, affirme M. Plunkett.

Sur une partie du domaine, la pelouse s'est transformée en un large marais, où l'on compte 23 espèces d'herbes et de nombreux insectes.

"Au fur et à mesure que je l'observais, j'ai commencé à comprendre ce que faisait la terre", explique-t-il après avoir traversé à pied un sous-bois sinueux. "C'est devenu un projet de ré-ensauvagement", ajoute-t-il, alors que deux chiens de race Jack Russell nommés Beavis et Butt-head piétinent ses Doc Martens véganes.

Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), il faudrait ré-ensauvager l'équivalent de la Chine au cours de la prochaine décennie pour enrayer la "dégradation" des terres et maintenir la hausse des températures en dessous de 2C°.

La semaine dernière, des centaines de militants écologistes ont manifesté devant le palais de Buckingham avec une pétition signée par 100.000 personnes demandant à la famille royale britannique de ré-ensauvager ses terres.

Ils espéraient ainsi qu'Elizabeth II enverrait un message fort en tant qu'invitée au sommet de l'ONU sur le climat, à Glasgow (Écosse), où les dirigeants mondiaux tenteront à partir du 31 octobre et pendant deux semaines de prendre des mesures pour enrayer le réchauffement climatique.

- «Guerre» pour la nature -

L'Irlande a beau être connue pour sa verdure, qui lui a valu le surnom de "l'île d'émeraude", 65% de sa superficie est désormais consacrée aux terres agricoles.

Selon l'ONU, l'élevage est responsable de 14% des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Le ré-ensauvagement, lui, permettrait entre autres de réduire les émissions de CO2, et d'augmenter la biodiversité.

Mais l'idée de ne pas exploiter au maximum une terre agricole n'est pas facile à faire entendre. Au début, les habitants du coin ont pris Randal Plunkett pour un "abruti", se rappelle-t-il: "Ils pensaient que je détruisais des terres agricoles en parfait état", que "j'étais juste un décadent". 

Le baron a d'ailleurs dû faire face à des "menaces" et "du vandalisme". Lui qui considère son domaine comme une "oasis", où la chasse au cerf est interdite, patrouille aux aurores pour tenir à distance les braconniers.

"C'est devenu une guerre et nous la gagnons lentement parce que la vérité c'est qu'il faut agir face au changement climatique", affirme-t-il.

"Je pense que nous devons faire beaucoup plus que ce que nous faisons" et "malheureusement ça ne sera pas fait par les gouvernements", ajoute avec pessimisme le baron.

"J'essaie de populariser une idée, dont je sais pertinemment qu'elle sera utile", affirme-t-il, "Nous ramenons le sauvage en Irlande, cet endroit autrefois connu pour être vert".


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
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  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

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Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

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La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.