De plus en plus de Palestiniens demandent des permis de travail israéliens

Des femmes préparent du pain dans un champ à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP)
Des femmes préparent du pain dans un champ à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 18 octobre 2021

De plus en plus de Palestiniens demandent des permis de travail israéliens

Des femmes préparent du pain dans un champ à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP)
  • Depuis que le Hamas s’est emparé de Gaza par la force en 2007, Israël a imposé un siège qui a nui aux conditions économiques des Palestiniens
  • Selon un rapport publié par le Bureau central palestinien des statistiques en août, le taux de chômage dans la bande de Gaza est de 45 %

GAZA: Mahmoud al-Dakhni faisait partie des milliers de Palestiniens rassemblés devant le siège de la Chambre de commerce de Gaza afin de demander des permis de travail en Israël. 

Ils appartiennent à des tranches d’âge et à des milieux différents, et comptent parmi eux des titulaires de diplômes. Ils se sont pressés à l’extérieur du bâtiment dans l’espoir d’obtenir l’approbation d'Israël pour demander un permis qui leur permettrait de passer par le poste-frontière d’Erez et d’échapper à la réalité économique qui de détériore à Gaza. 

Depuis que le Hamas s’est emparé de Gaza par la force en 2007, Israël a imposé un siège qui a nui aux conditions économiques des Palestiniens. 

La situation s’est aggravée en raison des restrictions imposées par Israël depuis la dernière guerre en mai 2020. 

M. Al-Dakhni confie que, depuis cette guerre, il n’a travaillé que pendant quelques jours, ne dépassant pas le nombre de «doigts de la main». 

«Il est plus rentable de travailler en Israël, où le salarié touche 300 shekels (ILS: 1 ILS = 0,27 euro) ou plus, qu’à Gaza, où le salaire ne dépasse pas 50 ILS par jour, avec des heures de travail plus longues et misérables», explique l’ouvrier de 33 ans, père de six enfants. 

Pour obtenir un permis de travail, M. Al-Dakhni, comme d’autres, s’est inscrit au registre commercial auprès de la Chambre de commerce pour prouver qu’il est un commerçant, condition nécessaire pour obtenir l’approbation d’Israël. 

M. Al-Dakhni a emprunté la somme qu’il a payée pour s’inscrire au registre de commerce. «Tout le monde le fait», souligne-t-il. «Israël n’annonce pas que ce sont des permis de travail, mais plutôt des permis pour les commerçants. La vérité, c’est que ceux qui les obtiennent les utilisent pour travailler en Israël.» 

Mahmoud Haniyeh et quatre de ses amis ont opté pour la même démarche, obtenant un enregistrement commercial après en avoir partagé les frais. «Nous avons payé chacun 1 700 ILS et nous espérons compenser cette somme en travaillant en Israël.» 

M. Haniyeh, 45 ans, travaillait comme tailleur dans la zone industrielle d’Erez avant de perdre son emploi lorsque le Hamas s’est emparé de Gaza. 

Cet homme, qui soutient une famille de huit personnes, a raconté qu’il avait dû acheter une voiture en plusieurs versements pour travailler comme chauffeur de taxi afin de subvenir aux besoins de sa famille. Mais c’est devenu un fardeau pour lui en raison des mauvaises conditions économiques touchant la majorité de la population. 

«Je travaille au volant tous les jours, de six heures jusqu’au soir, et bien souvent, ce que je gagne ne répond pas aux besoins fondamentaux de ma famille... Nous voulons seulement que nos enfants vivent une vie digne.» 

Des vidéos de demandeurs de permis de travail ont circulé sur les réseaux sociaux. Leur colère est dirigée contre le Fatah et le Hamas, qu’ils tiennent pour responsables des crises que traverse Gaza. 

Dans une séquence, on voit un homme d’une trentaine d’années affirmer qu’il a obtenu son diplôme universitaire en 2009 et que sa femme l’a obtenu cette année, mais qu’ils n’ont aucun espoir de trouver un emploi. 

«Les diplômes universitaires sont devenus inutiles au vu de la division, surtout si vous n’êtes pas affilié à une faction politique», lance-t-il dans la vidéo. 

L’Égypte s’efforce actuellement de consolider la trêve qu’elle a initiée entre le Hamas et Israël et qui a mis fin à la guerre de onze jours en mai dernier. Cependant, la médiation égyptienne n’a pas encore réussi à rapprocher les deux parties. 

La radio publique israélienne a indiqué que le nombre total de permis accordés aux travailleurs et commerçants palestiniens de Gaza pour travailler en Israël était de 7 000, alors que leur nombre était de près de 5 000 en août dernier. 

En 2019, Israël a autorisé les habitants de Gaza à présenter des demandes d’emploi pour la première fois, le nombre de travailleurs en Israël en provenance de Gaza s’élevant à quelque 120 000 avant la deuxième Intifada en 2000. 

À l’époque, le travail de ces salariés contribuait à près de 20 % de l’économie palestinienne à Gaza, selon les données locales. 

La Chambre de commerce a précisé qu’elle avait reçu environ 10 447 demandes, en une seule journée, pour obtenir des permis de travail en Israël et en Cisjordanie. 

Le ministère du Travail de Gaza assume la «responsabilité de l’accumulation du chômage à Gaza, qui a atteint des chiffres sans précédent, en raison de la poursuite du siège imposé pour la quinzième année consécutive, et de la politique de fermeture des postes-frontières». 

Les demandeurs de permis doivent répondre à plusieurs critères. Ils doivent être âgés de 26 à 60 ans, être mariés, au chômage et vaccinés contre la Covid-19. 

Plus de deux millions de personnes à Gaza pâtissent de mauvaises conditions économiques en raison d’un blocus israélien imposé depuis 2006, qui a provoqué une augmentation des taux de pauvreté et de chômage. 

Selon un rapport publié par le Bureau central palestinien des statistiques en août, le nombre de chômeurs dans la bande de Gaza a atteint 212 000, avec un taux de chômage de 45 %. 

Le président du Syndicat des travailleurs de Gaza, Sami al-Amsi, a souligné qu’Israël n’avait pas encore autorisé les travailleurs de Gaza à travailler dans le pays et que tous les permis octroyés étaient destinés aux commerçants. 

M. Al-Amsi estime que le fait qu’Israël accorde des permis aux commerçants et non aux travailleurs, n’oblige pas les employeurs en Israël à respecter les droits de ces travailleurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince Faisal copréside le comité saoudo-tunisien chargé de renforcer la coopération politique

Un mémorandum d'entente pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre les académies des deux pays. (SPA)
Un mémorandum d'entente pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre les académies des deux pays. (SPA)
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  • Signature d'un protocole d'accord entre l'Institut d'études diplomatiques Prince Saud Al Faisal et l'Académie diplomatique de Tunisie
  • Le Prince Faisal bin Farhan a rencontré le Président tunisien Kais Saied au Palais de Carthage

LONDRES: Le prince Faisal bin Farhan, ministre saoudien des Affaires étrangères, a coprésidé la quatrième session du Comité de suivi et de consultation politique saoudo-tunisien avec son homologue tunisien, Mohamed Ali Al-Nafti, mardi à Tunis, la capitale du pays.

La réunion a porté sur les relations et les questions communes entre Riyad et Tunis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les deux parties ont souligné la nécessité d'une collaboration et d'une coordination continues sur les principales questions régionales et internationales afin de promouvoir des solutions pacifiques et de renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité.

Un protocole d'accord pour la coopération en matière de formation diplomatique a été signé entre l'Institut d'études diplomatiques Prince Saud Al Faisal et l'Académie diplomatique de Tunisie par Abdulaziz Ali Al-Sager, l'ambassadeur saoudien en Tunisie, et Riadh Dridi, le directeur général de l'Académie.

Mardi, le prince Fayçal a rencontré le président tunisien Kais Saied au palais de Carthage. La discussion a porté sur les relations bilatérales et la coopération entre les deux pays, ainsi que sur leurs efforts conjoints pour renforcer la sécurité et la stabilité régionales, selon SPA.


Condamnation saoudienne et arabe de l'attaque «criminelle» d'Israël à Doha

Cette image extraite d'une vidéo de l'AFPTV montre un homme regardant la fumée qui s'élève après des explosions dans la capitale du Qatar, Doha, le 9 septembre 2025. (AFP)
Cette image extraite d'une vidéo de l'AFPTV montre un homme regardant la fumée qui s'élève après des explosions dans la capitale du Qatar, Doha, le 9 septembre 2025. (AFP)
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  • Le prince Mohammed ben Salmane s'est entretenu avec l'émir du Qatar, réaffirmant la "pleine solidarité" du royaume
  • Les ministères des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, du Qatar et de la Jordanie condamnent également l'attaque "flagrante et lâche"

RIYAD: L'Arabie saoudite a fermement condamné mardi ce qu'elle a qualifié d'"agression israélienne brutale" contre le Qatar après une attaque contre la capitale Doha, qui, selon Israël, était une frappe visant des responsables du Hamas dans la ville.

Dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé l'attaque comme "une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies" et a averti qu'elle déstabiliserait davantage la région, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le Royaume a mis en garde contre les conséquences désastreuses résultant de la persistance d'Israël dans ses violations criminelles et de sa violation flagrante des principes du droit international et de toutes les normes internationales.

L'Arabie saoudite a appelé la communauté internationale à condamner cette agression odieuse et à mettre fin aux violations israéliennes qui portent atteinte à la sécurité et à la stabilité de la région.

Le prince héritier Mohammed bin Salman s'est entretenu au téléphone avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, réaffirmant la "pleine solidarité" du Royaume avec le Qatar après "l'attaque israélienne flagrante contre l'État du Qatar, qui constitue un acte criminel et une violation flagrante des lois et des normes internationales", a rapporté SPA.

Il s'est engagé à mettre "toutes les capacités" à la disposition du Qatar pour soutenir toute mesure prise pour protéger sa sécurité et sa souveraineté.

Les Émirats arabes unis ont également dénoncé l'attaque, le ministre des affaires étrangères, Sheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, la qualifiant de violation "flagrante et lâche" de la souveraineté du Qatar et du droit international.

Il a réaffirmé l'entière solidarité des Émirats arabes unis avec Doha, a demandé instamment l'arrêt immédiat de l'escalade militaire et a averti que les actions israéliennes incontrôlées risquaient d'entraîner la région dans une instabilité dangereuse, avec de graves conséquences pour la sécurité mondiale, a rapporté l'agence de presse des Émirats arabes unis (Emirates News Agency).

Le ministère qatari des affaires étrangères a déclaré qu'il ne "tolérerait pas ce comportement israélien imprudent, l'altération permanente de la sécurité régionale et toute action visant la sécurité et la souveraineté du Qatar".

Le ministère jordanien des affaires étrangères et des expatriés a également condamné fermement le bombardement israélien de Doha, le qualifiant de "violation flagrante du droit international et de la charte des Nations unies, et d'attaque flagrante contre la souveraineté et la sécurité du Qatar".

Le porte-parole du ministère, Fuad Majali, a déclaré que l'attaque risquait de pousser la région vers "davantage de violence et de conflit" tout en menaçant la stabilité régionale et internationale, a rapporté l'agence de presse jordanienne.

M. Majali a réaffirmé le "soutien total et la solidarité de la Jordanie avec le Qatar frère" et a exhorté la communauté internationale à contraindre Israël à mettre fin à son escalade et à adhérer au droit international et aux normes humanitaires.

Le roi Abdallah, lors d'un appel avec l'émir Al-Thani, a condamné l'attaque et a déclaré que "la sécurité du Qatar est la sécurité de la Jordanie".

L'Égypte a déclaré que l'attaque constituait un "dangereux précédent et rejetait toute évolution", ajoutant que l'escalade "sapait les efforts mondiaux en faveur d'une désescalade dans la région".

Le Conseil de coopération du Golfe et la Ligue musulmane mondiale ont également condamné l'attentat.


Liban: l'armée achèvera de désarmer le Hezbollah près de la frontière avec Israël d'ici trois mois

L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi. (AFP)
L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi. (AFP)
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  • En août, le gouvernement avait demandé à l’armée de préparer un plan de désarmement d’ici la fin de l’année
  • Le chef de l'armée Rodolphe Haykal l’a présenté le 5 septembre en Conseil des ministres, mais le texte ne respecte pas pleinement l'échéance fixée par l'exécutif

BEYROUTH: L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi.

Le Hezbollah pro-iranien est sorti très affaibli d'une guerre avec Israël à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre 2024 mais refuse de remettre ses armes, accusant le gouvernement libanais de faire le jeu d'Israël et des Etats-Unis.

En août, le gouvernement avait demandé à l’armée de préparer un plan de désarmement d’ici la fin de l’année. Le chef de l'armée Rodolphe Haykal l’a présenté le 5 septembre en Conseil des ministres, mais le texte ne respecte pas pleinement l'échéance fixée par l'exécutif.

M. Raggi a précisé que le plan présenté par l'armée et qui vise à assurer le monopole des armes par l’Etat sur l'ensemble du Liban, comportait cinq phases.

La première stipule que "le désarmement sera achevé au sud du fleuve Litani", à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, d'ici "trois mois", soit fin novembre 2025, selon le ministre.

À cette date, "il ne restera plus ni dépôts, ni armes, ni transferts d’armes, ni combattants, ni présence armée" dans la zone située au sud du fleuve Litani, a-t-il ajouté.

Parallèlement, la mise en œuvre de cette première étape s'accompagnera de "mesures de sécurité" sur l'ensemble du territoire, a poursuivi M. Raggi.

Selon lui, l'armée "renforcera et multipliera les postes de contrôle, interdira le transport et le port d'armes (…) sans toutefois effectuer de perquisitions ou d'arrestations, et sans saisir les armes stockées. Mais au moins, le transfert d’armes d’une région à une autre ne sera plus autorisé".

"Plus de temps" 

Le chef de la diplomatie a ajouté que les quatre autres étapes concerneront progressivement les autres régions du Liban, "mais sans échéances précises".

La zone frontalière a longtemps constitué un bastion du Hezbollah, qui y avait notamment creusé des tunnels pour ses combattants et ses armes. En juin déjà, le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait déclaré que l'armée libanaise avait démantelé "plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes" dans le sud du pays.

Vendredi, le gouvernement libanais a salué le plan présenté par le commandant en chef de l’armée. Le ministre de l’Information, Paul Morcos, avait expliqué que "l’armée libanaise allait entamer la mise en œuvre du plan mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain".

M. Raggi a confirmé mardi que "le commandant chef de l’armée nous a dit qu’il n’y avait pas les moyens humains, matériels et techniques pour tout faire dans le délai fixé par le gouvernement, et qu’il lui fallait plus de temps".

"Pression diplomatique" 

En août, le gouvernement avait également approuvé les objectifs d’une proposition américaine faite par l’émissaire Tom Barrack, détaillant un calendrier et des modalités de désarmement, et prévoyant aussi le retrait israélien de cinq positions encore occupées dans le sud.

Le gouvernement libanais reproche à Israël de ne pas avoir respecté la feuille de route apportée par l'émissaire américain.

Mais selon M. Raggi, "le monopole des armes n’est pas liée à la proposition de M. Barrack mais découle de la Constitution".

Le ministre a par ailleurs demandé qu’"Israël cesse ses attaques et se retire du sud", affirmant que le Liban exerçait un "pression diplomatique" en ce sens.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, surveillé par les Etats-Unis, la France et l'ONU, le Hezbollah devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du Litani.

Israël, qui devait de son côté retirer ses troupes du Liban, s'est maintenu dans cinq positions frontalières et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais, disant viser le Hezbollah, très affaibli par la guerre.