La Saudi Investment Recycling Company vise une «économie circulaire» à zéro déchet, d'ici 2035

Des sacs en plastique, des contenants de restauration rapide et des canettes vides jetés dans la nature. (Photo, Getty images)
Des sacs en plastique, des contenants de restauration rapide et des canettes vides jetés dans la nature. (Photo, Getty images)
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Publié le Jeudi 21 octobre 2021

La Saudi Investment Recycling Company vise une «économie circulaire» à zéro déchet, d'ici 2035

  • L'Arabie saoudite produit 50 millions de tonnes de déchets par an, et presque tous finissent dans des décharges
  • Les objectifs de la SIRC sont extrêmement ambitieux et impliquent tous les secteurs de la société saoudienne : chaque ministère, chaque municipalité, chaque école et, finalement, chaque individu

Un long été d'inondations, d'incendies de forêt et de vagues de chaleur extrêmes à travers la planète a engendré la dure prise de conscience que le gaspillage et la pollution perpétrés par les humains ont un impact désastreux sur le climat et l'environnement. Un consensus se développe parmi les politiciens et les décideurs sur le fait qu'un tout nouveau mode de vie doit être adopté, non seulement pour le bien de la planète, mais pour la survie même de la race humaine.

C'est dans ce contexte sinistre que se tiendra le prochain Forum de l'Initiative verte saoudienne (SGI) à Riyad, durant la dernière semaine de novembre. Sous le parrainage du prince héritier Mohammed ben Salmane, le forum «dévoilera la feuille de route de la SGI pour l’exécution… mettra en lumière les efforts écologiques du Royaume… [et] incitera à l'action tout en suscitant des solutions innovantes pour aider à lutter contre le changement climatique».

L'Arabie saoudite produit pas moins de 50 millions de tonnes de déchets par an, dont 95% finissent dans des décharges, contaminant la terre et libérant des gaz à effet de serre dans l'atmosphère pour les décennies à venir. Ce qui n'est pas enfoui se retrouve dans les rues, sous forme de sacs en plastique jetés, de contenants de restauration rapide et de canettes de soda vides.

Le gouvernement saoudien est désormais déterminé à inverser ce scénario négatif, en faveur d'une «économie circulaire» fondée sur le principe de zéro déchet – le concept moteur étant que toute forme de débris constitue la matière première d'un nouveau produit ou d'une source d'énergie.

L’agent principal de changement à cet égard est la Saudi Investment Recycling Company (SIRC), qui a été créée par décret royal en 2017, en tant que filiale à part entière du Fonds d'investissement public (PIF).

«Nous sommes l’organe exécutif derrière l'économie circulaire», a déclaré le PDG de la SIRC, Ziyad al-Shiha à Arab News. «Nous travaillons avec le secteur privé local et mondial, en améliorant la technologie locale, en introduisant les meilleures pratiques et en créant des emplois. Cela fait partie de l'initiative verte de l’Arabie saoudite, de l'initiative verte du Moyen-Orient, et même de l'initiative verte du monde entier.»

L'objectif déclaré de la SIRC est de réduire la mise en décharge des déchets de 100% aujourd’hui à effectivement 0% d'ici 2035. «Il s’agira d’une approche intégrée», affirme Al-Shiha, «contrairement à l'approche fragmentée du passé».

La stratégie globale de recyclage de la SIRC vise douze éléments distincts de déchets, notamment les eaux usées brutes, les débris de construction/démolition, les déchets municipaux solides (c'est-à-dire les ordures) et les boues agricoles. Le reste est un cocktail toxique d'effluents industriels, de véhicules et de batteries en fin de vie, de vieux pneus, de lubrifiants automobiles, d'équipements électroniques hors d’usage et d'huile de cuisson.

Les seuls déchets qui ne relèvent pas de la compétence de la SIRC sont ceux provenant de l'armée et de l'énergie nucléaire, tous deux traités par des organismes plus spécialisés.

L'économie circulaire offre de vastes possibilités en termes de produits, de création d'énergie et de services – autant d’éléments qui contribueront sans doute fortement à la diversification de l'économie saoudienne hors du pétrole et de ses dérivés, conformément à la Vision 2030.

L’une des formes de valeur ajoutée est la «valorisation énergétique des déchets», qui permet de sécher et d’incinérer les ordures, les eaux usées brutes ou les boues industrielles, afin d’alimenter des turbines à vapeur, par exemple. La SIRC a récemment signé un protocole d'entente avec la National Water Company (Société nationale des eaux) pour traiter les eaux usées brutes à cette seule fin. Le modèle ici est le plus grand programme de traitement des boues et de récupération d’énergie au monde, construit par Veolia à Hong Kong.

L'incinération des déchets libère effectivement du CO2, mais étonnamment, laisser les déchets se décomposer dans une décharge crée en fin de compte 20 à 40 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre sous forme de méthane, sur une période de plusieurs années.

Des opportunités commerciales existent également dans la conversion des débris de construction en nouveaux produits attrayants. La SIRC a construit une immense usine de traitement des déchets de construction dans le nord de Riyad, où les gravats sont triés et recyclés en ballast pour le remblayage et l'aménagement paysager, en briques de granulats pour les nouvelles constructions et en acier brut qui peut être fondu pour fabriquer de nouvelles poutres et de nouveaux tuyaux. L'usine est déjà opérationnelle, avec une capacité de traitement potentielle de 12 000 tonnes (400 chargements de camion) par jour.

Ces deux projets sont dirigés par la SIRC, mais l'économie circulaire ne se fera pas sans la participation active des entrepreneurs et des entreprises. «Nous disposons d’un cadre réglementaire qui nous permet d'évoluer avec le secteur privé de manière très rentable», explique Al-Shiha. «La SIRC achètera et investira dans des entreprises, et établira des co-entreprises. Nous invitons les entreprises locales, régionales et mondiales à nous contacter pour explorer toutes les options permettant de faire avancer l'économie circulaire.»

La SIRC offre une participation au capital de 20 à 30% avec une structure de dette de 70 à 80% aux entreprises saoudiennes et non saoudiennes intéressées par le recyclage et la gestion des déchets. Selon Al-Shiha, 120 milliards de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro) seront investis dans l'économie circulaire en Arabie saoudite d'ici 2035.

Les projets tels que la valorisation énergétique des déchets sont à grande échelle, impliquant des milliards de riyals. Mais il y a aussi beaucoup de place pour les PME qui fournissent des services plus spécialisés, tels que le désassemblage et le tri des équipements électriques hors d’usage, ou qui offrent une large gamme de services de conseil requis pour une gestion «intelligente» des déchets.

Le chemin vers une économie entièrement circulaire est long et difficile. L'Arabie saoudite vise à dépasser en 15 ans ce que la plupart des économies du G20 ont mis 30 à 40 ans à réaliser. Aujourd'hui encore, des pays très développés comme le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont loin d'être des économies entièrement circulaires, même s'ils ont tous considérablement intensifié le recyclage et réduit leurs décharges au cours des dernières décennies.

Il reste beaucoup à faire dans le Royaume. Le tri des «déchets à la source», c'est-à-dire la séparation des déchets des maisons, des supermarchés et des usines, n’existe pas. À l’heure actuelle, seul un grand bac à ordures se tient à l'extérieur des maisons et des bâtiments. Bientôt, il y aura trois bacs: un pour les matières organiques (à transformer en compost ou à sécher et brûler pour produire de l'énergie); un pour les matières recyclables sèches (métal, canettes, plastique, verre et papier); et un troisième pour les matières «sales et humides», par exemple les couches pour bébés, qui peuvent aussi être incinérées afin de produire de l’énergie.

Les pratiques illégales, telles que le marché noir du plastique et du papier recyclés et le déversement négligeant de débris de construction constituent un autre problème pertinent. De nouvelles réglementations ont été introduites au cours des deux derniers mois, pour incriminer et sanctionner ceux qui polluent l'environnement.

La bonne nouvelle est que l'Arabie saoudite peut tirer parti de l'expérience et des connaissances d'autres pays. «Nous pouvons commencer là où les autres sont arrivés», assure Al-Shiha. «Nous devons investir dans les infrastructures, mais nous devons également assurer une éducation adéquate et créer des programmes de sensibilisation dans ce domaine.

«Une fois que nous aurons atteint 25 à 35% de recyclage, nous pourrons dire au public: “Regardez, c'est votre effort. Et voici le résultat que nous vous rapportons”» Cela, on l'espère, fera du recyclage un mode de vie.

Les objectifs de la SIRC sont extrêmement ambitieux et impliqueront tous les secteurs de la société saoudienne: chaque ministère, chaque municipalité, chaque école et collège et, finalement, chaque individu.

Mais Al-Shiha reste optimiste. «La jeunesse d'aujourd'hui est très progressiste», témoigne-il. «Ils aiment l'environnement et veulent améliorer la qualité de vie. Nous sommes maintenant à un tournant. La première étape consiste à reconnaître et à admettre que vous avez un problème, puis à mettre en œuvre tous les systèmes et réglementations, et à inviter les gens à participer. En tant qu'êtres humains, nous devons jouer un rôle très positif, nous devons être passionnés et contribuer à l'économie circulaire.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.

 


Forum sur l'investissement Arabie saoudite - États-Unis: des milliards d'euros de transactions privées

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
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  • La coopération technologique, y compris l'intelligence artificielle et la fabrication avancée, est apparue comme un pilier central du partenariat en pleine évolution
  • Les chefs d'entreprise ont exprimé leur optimisme quant à l'élargissement des opportunités, considérant le partenariat comme une plateforme de croissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée

WASHINGTON D.C. L'élan économique généré par la rencontre à la Maison Blanche entre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump mardi s'est rapidement déplacé vers le Forum d'investissement américano-saoudien au Kennedy Center à Washington.

C'est là, mercredi, que les accords gouvernementaux de haut niveau annoncés dans le bureau ovale et lors d'un dîner de gala de la Maison-Blanche la veille se sont rapidement traduits par des accords concrets avec le secteur privé, d'une valeur de plusieurs milliards.

Le forum, organisé par le ministère des investissements d'Arabie saoudite sur le thème "Leadership for Growth : Renforcer le partenariat économique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis", a rassemblé des hauts fonctionnaires, des investisseurs et des PDG de certaines des entreprises américaines les plus puissantes.
S'adressant au forum mercredi après-midi, le prince héritier a déclaré que les bases d'un partenariat plus fort entre l'Arabie saoudite et les États-Unis avaient été jetées et que d'autres accords d'investissement dans les domaines de la défense, de l'énergie, de l'IA et des services financiers pouvaient être attendus.

Dans ses propres remarques, le président Trump a déclaré que 270 milliards de dollars d'accords et de ventes étaient signés entre des dizaines d'entreprises. Il a fait l'éloge du prince héritier, le qualifiant de dirigeant audacieux qui s'est engagé dans la relation entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

M. Trump a également déclaré qu'il commencerait à "travailler" sur la guerre au Soudan après que le prince héritier lui a demandé d'aider à mettre fin au conflit, qui fait rage depuis avril 2023 et qui a pris une tournure plus sombre le mois dernier après la chute d'El-Fasher.

"Sa majesté aimerait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan. Ce n'était pas dans mon programme, je pensais que c'était quelque chose de fou et d'incontrôlable", a déclaré M. Trump.

"Mais je vois à quel point c'est important pour vous, et pour beaucoup de vos amis dans cette salle, le Soudan. Et nous allons commencer à travailler sur le Soudan".

Lors de l'ouverture du forum mercredi matin, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a souligné l'ampleur de la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, annonçant que l'événement donnerait lieu au lancement "d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars".

"Hier, à la Maison Blanche, nous avons assisté à la signature d'une série d'accords stratégiques G2G dans plusieurs secteurs verticaux, notamment la défense, l'IA, les chaînes d'approvisionnement en minerais et en métaux critiques, entre autres", a déclaré M. Al-Falih.

Il a déclaré que la visite du prince héritier à Washington démontrait "la force du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis et notre ambition commune."

M. Al-Falih a ajouté qu'une "étape importante" avait été franchie lors de la discussion de mardi concernant le "cadre stratégique américano-saoudien sur l'accélération des investissements, un mécanisme qui soutient les approbations d'investissements en temps opportun entre nos deux pays".

"Aujourd'hui, nous assisterons également, une fois de plus, au lancement d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars, soulignant ainsi la force de notre partenariat et de notre ambition commune."

Le ministre de l'investissement a souligné que les États-Unis sont le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, "un dollar sur quatre investis par des investisseurs internationaux dans le Royaume d'Arabie saoudite provenant des États-Unis".

Le secrétaire américain au commerce, Howard Lutnick, qui s'est adressé au forum après M. Al-Falih, a ajouté que les accords récemment finalisés "ouvrent la voie aux entreprises américaines pour qu'elles deviennent des leaders mondiaux (en) matière d'innovation, de sécurité et de déploiement".

L'événement a été conçu pour consolider les dimensions économiques de l'alliance en alignant les ambitions d'investissement saoudiennes - en particulier celles qui sont à l'origine de la transformation Vision 2030 - sur l'innovation et la technologie américaines.

Il a souligné l'importance stratégique de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle, en tant que pierre angulaire du nouveau partenariat.

Après la signature officielle du partenariat stratégique sur l'intelligence artificielle entre le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, les deux parties ont affirmé qu'il s'agissait d'une étape historique pour faire progresser l'innovation et le progrès technologique.

Ce partenariat vise à tirer parti des avantages concurrentiels de l'Arabie saoudite en termes de terres disponibles, de ressources énergétiques et de situation géographique pour créer des pôles technologiques d'intelligence artificielle répondant à la demande locale, régionale et mondiale.

La collaboration englobe la fourniture de semi-conducteurs avancés, le développement d'applications et d'infrastructures d'IA avancées, le renforcement des capacités nationales et l'expansion des investissements à forte valeur ajoutée.

Le secteur privé a immédiatement tiré parti de cette orientation en créant d'importantes coentreprises. Advanced Micro Devices, Cisco Systems et la startup saoudienne Humain ont annoncé la création d'une coentreprise pour construire des centres de données au Moyen-Orient.

Cette initiative débutera par un projet de centre de données de 100 mégawatts en Arabie saoudite.

Le PDG de Humain, Tareq Amin, a confirmé que la startup de vidéo générative Luma AI a déjà signé un contrat pour acheter la totalité de la capacité de ce premier cluster, dont la construction est prévue pour 2026 et qui utilisera une énergie entièrement renouvelable.

La coentreprise vise à construire jusqu'à un gigawatt de nouveaux centres de données d'ici 2030 pour desservir un marché massif couvrant l'Asie, l'Europe, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Elon Musk, PDG de Tesla, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont également participé à une discussion sur les progrès de l'IA. Elon Musk a confirmé par la suite que son entreprise d'IA, XAI, et l'Arabie saoudite travaillaient sur un projet de 500 mégawatts avec Nvidia.

En marge du forum, Wassim Chourbaji, président du Moyen-Orient et de l'Afrique pour Qualcomm, a déclaré à Arab News : "L'ambiance est très positive. Le partenariat est excellent et solide. Je vois des opportunités à long terme.

"Dans le cas de Qualcomm, nous avons annoncé la création d'un centre d'ingénierie de l'IA dans les locaux de Humain. Nous avons annoncé un partenariat avec Humain et Adobe pour exécuter tout le contenu créatif sur notre solution de centre de données avec Humain.

"Nous avons annoncé précédemment la mise en place de nos puces et solutions d'IA les plus avancées avec Humain dans le Royaume d'Arabie saoudite pour construire ce que l'on appelle l'IA hybride... Et l'autre partie est la partie industrielle, où l'IA transforme les industries, y compris le pétrole et le gaz."

Le secteur de l'énergie, qui constitue traditionnellement le socle de la relation, a connu un regain d'intérêt pour les investissements à long terme. Amin Nasser, PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, a annoncé que l'Arabie saoudite signerait des accords dans le secteur de l'énergie avec les États-Unis pour un montant de 30 milliards de dollars.

En outre, un accord important a été annoncé pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels, un pilier clé de la Vision 2030.

MP Materials, qui exploite la seule mine américaine de terres rares, s'associe au ministère américain de la défense et à la société minière saoudienne Maaden pour construire une raffinerie de terres rares en Arabie saoudite.

Cette coentreprise vise à développer le traitement au Moyen-Orient de ces minéraux critiques, qui sont essentiels pour les avions de chasse, les véhicules électriques et d'autres technologies clés.

La Chine domine actuellement le raffinage mondial, et cette nouvelle installation représente un effort coordonné pour trouver d'autres sources d'approvisionnement stables.

En vertu de l'accord, l'entreprise commune entre MP et le ministère américain de la défense détiendra une participation combinée de 49 % dans la raffinerie saoudienne, Maaden détenant les 51 % restants.

L'installation raffinera des terres rares lourdes et légères qui seront utilisées par les industries manufacturières et de défense américaines et saoudiennes et vendues aux pays alliés.

De plus petites entreprises étaient également représentées au forum afin de trouver des moyens de pénétrer le marché saoudien dans des domaines aussi divers que le sport et le divertissement.

Nicholas Cooper, fondateur et PDG de Convergenz, société spécialisée dans les infrastructures de divertissement et de création, a déclaré à Arab News : "Il est très excitant d'être présent au forum d'investissement pour une raison essentielle.

"Je pense que beaucoup de gens sont venus en Arabie saoudite pour prendre, et mon objectif est de pouvoir apporter une valeur ajoutée.

"Je reconnais qu'il existe actuellement un positionnement unique permettant de jeter un pont entre les mondes de la technologie, du style de vie et du divertissement, et de contribuer réellement à influencer la culture. Mais surtout, j'aimerais apporter une valeur ajoutée à la prochaine génération.