En pleine crise, les producteurs libanais ne baissent pas les bras, ils exportent

Se réinventer pour tenter d'échapper à la crise financière au Liban, une nécessité pour les industriels. (Photo fournie).
Se réinventer pour tenter d'échapper à la crise financière au Liban, une nécessité pour les industriels. (Photo fournie).
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

En pleine crise, les producteurs libanais ne baissent pas les bras, ils exportent

  • Les producteurs libanais développent leurs produits pour cibler les marchés étrangers, afin de brasser des devises étrangères
  • Khan el Saboun et Del Libano, deux entreprises qui ont réussi à se frayer un chemin en pleine crise économique et financière

BEYROUTH: Le Liban importe quasiment la totalité des denrées dont il a besoin. Et depuis qu’il se débat avec la pire crise économique de son histoire, et que la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur, il se retrouve contraint de développer rapidement la production locale. Mais des devises fortes sont nécessaires pour acquérir les matières premières, d’où la nécessité absolue de conquérir des marchés étrangers. Le savoir-faire et la créativité des Libanais n’ont cessé de se réinventer depuis 2019 pour proposer des produits à l’extérieur du pays. Et pour certains, cela fonctionne à merveille.

La petite entreprise Khan el Saboun, qui appartient à Bader Hassoun, en fait partie. Ce qui a commencé avec une production de savon s’étend aujourd’hui à 1400 produits cosmétiques, dont des huiles rares, qui depuis 2020, ont pris d’assaut le marché chinois. «Nous avons développé les produits, mais surtout la philosophie derrière, car ce que les clients recherchent, c’est l’histoire qui les raconte. Nous ne nous sommes jamais concentrés sur la concurrence, juste sur la qualité et la responsabilité sociale dans laquelle nous sommes engagés», explique Amir Bader Hassoun, directeur du développement et de la recherche de l’entreprise familiale. Le fabricant emploie 450 femmes dans son village écologique où sont fabriqués les produits.

Le Liban recèle un potentiel humain immense et un savoir-faire inégalé, qui a su par exemple séduire Cheikha Moza au Qatar ou un client qui a voulu offrir une gamme complète composée sur mesure au prince hériter Mohammed ben Salmane. Le processus a été filmé et la vidéo a été vue 112 000 fois. Un succès qui, depuis 2020, se traduit en chiffres: 480 000 dollars (environ 412 000 euros) de ventes sur le marché chinois. Sans la Covid-19, celles-ci auraient atteint 4 millions de dollars. Khan el Saboun, c’est aussi une réussite jalonnée de récompenses internationales glanées à l’Assemblée nationale ou au Sénat en France. L’entreprise libanaise a même fait son entrée dans le Guinness des records avec un savon en or de 24 carats.

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Khan el Saboun, c’est aussi une réussite jalonnée de récompenses internationales glanées à l’Assemblée nationale ou au Sénat en France. (Photo fournie).

Un modèle qui trouve son écho dans l’alimentaire, avec une deuxième success-story, celle de la société Del Libano.

La compagnie, qui produit des pâtes au Liban, a vu le jour avec le début de la crise. Elle est née d’une entreprise familiale immobilière, qui s’est tournée vers la production alimentaire en l’absence de crédits bancaires à l’habitat. Les membres de la famille décident en 2020 de rassembler tous leurs avoirs pour acheter des machines en Europe, en Égypte et en Chine. Ils démarrent la production en faisant venir sur place des experts ukrainiens pour bénéficier de leur savoir-faire.

Salah Malaeb, le directeur général, se dit avoir été surpris de constater qu’il n’existait pas de production de pâtes locales au pays du Cèdre offrant une gamme complète composée d’un grain de qualité. Un grain qui nécessite un climat modéré pour pousser dans des conditions optimales et donner la meilleure qualité possible, ce qui pour lui, a séduit le marché libanais. Un marché dont le pouvoir d’achat a ailleurs drastiquement chuté. Chez Del Libano, le prix du paquet de 500 g reste plus qu’abordable, puisqu’il oscille entre 6 000 et 7 000 livres libanaises (LL), un tarif capable de concurrencer les marques importées.

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L'usine de pâtes Del Libano emploie 40 familles à Baysour, près d'Aley, au Liban (Photo fournie). 

Aujourd’hui, Pasta del Libano exporte sa gamme au Liberia, à Abu Dhabi, au Koweït et en Jordanie. La diaspora libanaise y est notamment friande de produits issus du pays, ce qui permet à l’entreprise de brasser des devises fortes et l’oblige à augmenter sa capacité de production. «Tout le monde mange des pâtes, des plus jeunes aux plus vieux, des plus pauvres aux plus riches. Quand nous avons lancé l’entreprise, on nous a traités de kamikazes, mais c’est notre façon à nous d’affirmer que nous pouvons survivre ici en dépit de toutes les épreuves, et que nous ne partirons pas», lance Malaeb, qui explique employer environ 40 familles dans son village défavorisé de Bayssour. «L’affaire qui n’avait pas vocation à devenir une véritable entreprise se révèle fructueuse», explique le PDG de la compagnie, qui a passé dix-sept ans de sa vie en Italie, où son palais s’est familiarisé avec le meilleur des pâtes italiennes.

Deux entreprises qui ont réussi à se frayer un chemin en pleine crise économique et financière et qui peuvent résolument servir d’exemple à d’autres désireuses de se lancer.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com