Le Québec se veut le nouvel eldorado vert et «pas cher» des centres de données

Cette photo d'OVHcloud montre l'intérieur du centre de données appartenant au fournisseur Web français OVHcloud, prise le 9 février 2017, à Beauharnois, près de Montréal, Québec.  (OVHcloud / AFP)
Cette photo d'OVHcloud montre l'intérieur du centre de données appartenant au fournisseur Web français OVHcloud, prise le 9 février 2017, à Beauharnois, près de Montréal, Québec. (OVHcloud / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 23 octobre 2021

Le Québec se veut le nouvel eldorado vert et «pas cher» des centres de données

  • Le géant américain Google, déjà présent dans la province, a prévu de construire son premier centre de données, un investissement de 735 millions de dollars canadiens (489 millions d'euros) sur un terrain d'une soixantaine d'hectares
  • Argument financier de taille, le Québec se targue de proposer une électricité à bas coût, qui défie la concurrence américaine et européenne avec un prix d'environ 5 cents (en dollars canadiens) le kilowattheure

BEAUHARNOIS, Canada: Avec son électricité bon marché et renouvelable, le Québec rêve de devenir un nouvel eldorado pour les géants technologiques, qui y déploient de plus en plus leurs centres de données («data centers») dans un secteur en plein essor mais très énergivore.

Cinquante centres sont actuellement installés dans la province canadienne, contre 39 début 2019, dont certains sont détenus par des champions de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique comme Amazon (leader du «cloud», l'informatique à distance, avec sa filiale Amazon Web Services), Microsoft, Google ou encore IBM.

Encore loin derrière la Virginie aux Etats-Unis et sa «Data Center Alley» qui revendique 70% du trafic internet mondial, ou l'Ile-de-France, qui compte plus de 120 centres de données, le Québec veut devenir une option.

Au cours des dernières années, «on a vu de nouveaux joueurs arriver, et de très gros joueurs», se félicite Stéphane Paquet, PDG de Montréal international, l'organisme chargé de la promotion économique de la métropole.

Le géant américain Google, déjà présent dans la province, a prévu de construire son premier centre de données, un investissement de 735 millions de dollars canadiens (489 millions d'euros) sur un terrain d'une soixantaine d'hectares. Même stratégie d'expansion pour Microsoft, qui a acheté un terrain dans l'agglomération de la ville de Québec.

- Environnement -

L'un des pionniers, l'hébergeur français OVHcloud, a installé au Québec en 2012 l'un de ses 32 centres de données.

A l'intérieur d'une ancienne usine d'aluminium dans la grande banlieue de Montréal, des dizaines de milliers de serveurs sont entreposés dans de vastes conteneurs.

«L'objectif était de nous implanter sur le continent américain et la porte d'entrée naturelle a été le Québec où se trouvait aussi une source d'énergie renouvelable. Ce n'est pas la seule raison, mais ça a fortement joué dans la décision», explique à l'AFP Estelle Azemard, vice-présidente d'OVHcloud pour les Amériques.

Cette infrastructure de 10.000 mètres carrés est située à Beauharnois, à quelques dizaines de kilomètres de Montréal, près d'un barrage hydroélectrique.

L'entreprise, qui figure parmi les leaders mondiaux du «cloud» et de l'hébergement de sites web, a mis au point une technologie pour refroidir la chaleur dégagée par les machines avec de l'eau, ce qui lui permet de se passer de climatisation.

«L'environnement est vraiment au cœur de notre système d'affaires», assure Mme Azemard.

- Électricité à bas coût -

Argument financier de taille, le Québec se targue de proposer une électricité à bas coût, qui défie la concurrence américaine et européenne avec un prix d'environ 5 cents (en dollars canadiens) le kilowattheure.

«Nos tarifs sont parmi les plus avantageux au monde», vante Cendrix Bouchard, porte-parole d'Hydro-Québec, qui détient le monopole public de production et de distribution d'électricité.

«On vient ici parce que ce n'est pas cher, mais surtout parce que c'est une énergie qui est renouvelable» à plus de 99%, explique à l'AFP M. Paquet.

Les hivers longs et froids de la province francophone permettent également de limiter les dépenses nécessaires pour le refroidissement des machines, selon M. Paquet.

Gloutons en matière d'énergie, les centres de données, dont les serveurs ont sans cesse besoin d'être refroidis pour éviter la surchauffe, émettent près de «4% des gaz à effet de serre du monde, soit davantage que le transport aérien civil» selon un rapport du groupe de réflexion français The Shift Project publié en 2019.

Au Québec, la consommation mensuelle d'électricité des centres de données atteint environ 663 gigawattheures (GWh), soit l'équivalent de la consommation de 40.000 foyers.

«Il vaut mieux mettre des +data centers+ dans des endroits qui sont alimentés en électricité hydraulique, solaire ou même nucléaire, qu'alimentés par de l'électricité produite par des centrales à charbon», salue Hugues Ferreboeuf, de The Shift Project.

«Mais ça ne suffit pas», ajoute-t-il. «Il faut qu'en même temps ils arrivent à maîtriser la croissance de leur consommation, sinon ils vont capter une part trop importante de l'électricité produite par des énergies renouvelables».


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Short Url
  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

Short Url
  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Short Url
  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.