Marine Le Pen à la rencontre d'Orban, sur les pas de Zemmour

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'un événement à Budapest le 23 octobre, pour commémorer le 65e anniversaire du soulèvement hongrois contre l'occupation soviétique le 23 octobre 2021. (Attila Kisbenedek / AFP)
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d'un événement à Budapest le 23 octobre, pour commémorer le 65e anniversaire du soulèvement hongrois contre l'occupation soviétique le 23 octobre 2021. (Attila Kisbenedek / AFP)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

Marine Le Pen à la rencontre d'Orban, sur les pas de Zemmour

  • Ce déplacement à l'étranger vise, pour Marine Le Pen, à tenter de reprendre du terrain sur le polémiste Zemmour, qui la talonne dans les sondages bien que toujours pas déclaré
  • Marine Le Pen veut «rappeler qu'elle existe, étant donné que ces deux figures de l'extrême droite sont déjà allées en Hongrie», note l'historien Nicolas Lebourg

PARIS : Un mois après son rival Éric Zemmour, Marine Le Pen rencontre mardi à Budapest le dirigeant ultraconservateur hongrois Viktor Orban, une manière de montrer qu'elle compte en Europe, et dans son camp, à six mois de la présidentielle.

«Être reçue par un chef de gouvernement en exercice donne un signe de respectabilité» à la candidate du Rassemblement national (RN), explique à l'AFP le politologue Jean-Yves Camus.

Ce déplacement à l'étranger vise, pour Marine Le Pen, à tenter de reprendre du terrain sur le polémiste Zemmour, qui la talonne dans les sondages bien que toujours pas déclaré.

Elle aura droit à une conférence de presse commune avec le dirigeant hongrois, quand son rival -et candidat non déclaré- s'était contenté d'un entretien privé le 24 septembre à Budapest, en marge d'une réunion de la droite conservatrice et identitaire, tout comme sa nièce Marion Maréchal.

- «Regonfler son image» -

Marine Le Pen veut «rappeler qu'elle existe, étant donné que ces deux figures de l'extrême droite sont déjà allées en Hongrie», note l'historien Nicolas Lebourg.

En s'affichant aux côtés de Viktor Orban, aux positions tranchées sur l'immigration et les personnes LGBT+, elle entend en outre donner des gages à la frange la plus radicale de ses électeurs, déboussolée par son discours «dédiabolisé».

Le candidate du RN a «besoin de regonfler son image à elle, de dire à cet électorat tenté par Eric Zemmour que question autoritarisme, elle a aussi quelques galons», commente M. Lebourg, auteur avec M. Camus d'un essai sur «Les droites extrêmes en Europe» (Seuil, 2015).

Dans la même optique, elle a rencontré vendredi à Bruxelles le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, en conflit avec Bruxelles sur l'indépendance de la justice et la primauté du droit européen. L'occasion pour elle de dénoncer «le chantage inacceptable» de la Commission européenne envers Varsovie.

La veille, Viktor Orban avait de même fustigé «une chasse aux sorcières».

Mme Le Pen et M. Orban partagent des conceptions proches de l'Europe.

La première défend «une Europe des nations» et des coopérations depuis qu'elle a renoncé, en 2017, à quitter l'UE (Frexit) et l'euro, tandis que le second, en dépit de ses conflits réguliers avec Bruxelles sur l'Etat de droit, exclut de sortir de l'Union.

 

Autre point commun, la lutte contre l'immigration. Marine Le Pen a récemment présenté un projet de référendum à ce sujet, sur la même ligne que ce que défend Viktor Orban, farouchement opposé à l'accueil de réfugiés musulmans au nom de «l'identité culturelle de l'Europe».

- Vers une alliance souverainiste? -

Pourtant, pendant longtemps, Viktor Orban ne voulait pas s'afficher avec la chef de l'extrême-droite française.

«Sa position a considérablement changé depuis que son parti, le Fidesz, a quitté le groupe PPE (droite) au Parlement européen» en mars 2021, et se retrouve plus isolé, souligne Eszter Petronella Soos, politologue hongroise spécialiste de la France.

«Avant, il ne pouvait pas se le permettre», car le RN fait partie du groupe Identité et Démocratie (ID) mais depuis ce divorce, «M. Orban est plus ouvert et essaie de bâtir une nouvelle alliance à droite de la droite».

Cette rencontre à Budapest a été convenue, selon Marine Le Pen, après la publication, en juillet, d'une «déclaration commune» entre la candidate du RN et une quinzaine d'alliés en Europe, dont M. Orban, en vue d'une alliance au Parlement européen pour «réformer l'Europe».

Si ce large groupe souverainiste voit le jour, «l'idée est qu'il puisse talonner le groupe PPE pour que le rapport de force entre les deux droites, classique et nationaliste-populiste, soit le plus favorable aux nationalistes», analyse Jean-Yves Camus.

Mais «ce serait étonnant que les choses se décoincent» rapidement en faveur d'un groupe commun au RN et au Fidesz, selon M. Lebourg, alors que des divergences demeurent sur le plan économique et les questions sociétales.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.