Le Qatar finira par normaliser ses relations avec Israël, selon un haut responsable américain

Timothy Lenderking est le Sous-Secrétaire d'État Adjoint aux Affaires du Golfe Arabique, au Bureau du Proche-Orient du Département d'État des États-Unis (Photo, capture d'écran YouTube).
Timothy Lenderking est le Sous-Secrétaire d'État Adjoint aux Affaires du Golfe Arabique, au Bureau du Proche-Orient du Département d'État des États-Unis (Photo, capture d'écran YouTube).
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Publié le Samedi 19 septembre 2020

Le Qatar finira par normaliser ses relations avec Israël, selon un haut responsable américain

  • Lenderking a laissé entendre que le Qatar jouait un rôle plus positif que la Turquie, qui a publiquement dénoncé la normalisation
  • Lenderking a fait valoir que si les EAU et Bahreïn pouvaient normaliser leurs relations avec Israël, le litige entre le CCG et le Qatar pourrait également être résolu

CHICAGO : Malgré les vives critiques du Qatar sur les Accords d'Abraham entre Israël, les EAU et Bahreïn, les responsables du Département d'État Américain ont déclaré qu'ils s'attendaient à ce que le Qatar finisse par normaliser ses relations avec Israël, bien qu'ils ne puissent pas fixer de délai à ce sujet.

Lors d'une vidéoconférence jeudi matin, Timothy Lenderking, Sous-Secrétaire d'État Adjoint aux Affaires du Golfe Arabique, a rappelé aux participants que le Qatar avait été le premier pays du Golfe à autoriser Israël à ouvrir un bureau dans sa capitale, Doha.

Lenderking a laissé entendre que le Qatar jouait un rôle plus positif que la Turquie, qui a publiquement dénoncé la normalisation, bien que les responsables qataris aient dernièrement déclaré qu’ils ne normaliseraient pas les relations avec Israël avant la résolution de la question palestinienne.

« Le Qatar engage également le dialogue avec Israël et le fait ouvertement, par intermittence, depuis plusieurs années. Nous pouvons faire référence à l’instauration par le Qatar d'un cessez-le-feu avec le Hamas et Israël il y a deux semaines : un excellent exemple de diplomatie qatarie en coulisses, où le Qatar peut user de son influence pour améliorer la situation », a souligné Lenderking.

« Notre expérience avec les Qataris qui travaillent sur ce dossier, est qu'ils sont très ouverts sur ces engagements avec Israël. Ils ont tissé des liens positifs avec les responsables israéliens concernés, et nous pensons donc que nous pouvons aller plus loin encore en ce sens. Chaque pays évoluera à son propre rythme vers la normalisation, et selon ses propres critères. Mais nous sommes impatients de voir cela se produire le plus tôt possible, car cela contribue à bâtir et consolider dans la région la paix et la stabilité. »

La critique des accords de paix par les médias contrôlés par l’État du Qatar a été sévère, cependant que les reportages de l’année dernière ont mis en relief les liens du Qatar avec des organisations terroristes, y compris son implication présumée dans le financement d’attentats terroristes qui ont coûté la vie à des Américains.

Lenderking a balayé les controverses entourant d'éventuels liens terroristes, qui comprennent plusieurs poursuites judiciaires selon lesquelles la famille royale du Qatar a financé des attaques qui ont coûté la vie ou blessé dix Américains en Israël.

Une action en justice déposée à Boston par six entrepreneurs a allégué du fait que Cheikh Khaled Al-Thani, frère de l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, leur avait ordonné de tuer des concurrents aux États-Unis et à Bahreïn.

Selon la plainte initialement intentée en Floride en juin 2019, puis à nouveau à Boston en janvier 2020, ces personnes ont affirmé que Cheikh Khaled avait assassiné un ressortissant indien, les avait tous menacés de mort s'ils ne tuaient pas les concurrents du Cheikh, et avait dirigé une campagne de piratage informatique contre ses concurrents dans le secteur des voitures de course aux États-Unis et à Bahreïn.

Dans un autre procès, intenté le 10 juin 2020, la famille royale du Qatar a été accusée de financer les actes violents du Hamas, entraînant le meurtre et la mutilation de dix Américains.

Le procès intenté à New York accuse plusieurs institutions qataries, dont Qatar Charity (anciennement connue sous le nom de Qatar Charitable Society) et la Qatar National Bank, de financer des actes de violence contre des Américains en Israël, dont un grand ombre a la double nationalité américaine et israélienne.

Les deux actions en justice ont été intentées devant les cours fédérales américaines, et doivent se transformer en procès publics.

Lenderking n’a toutefois pas mentionné les procès ou autres controverses, et a plutôt proposé une défense de la position du Qatar quant à son refus de normaliser les relations avec Israël.

« C'est vraiment notre espoir et notre objectif que tous les pays du Moyen-Orient, et non seulement le Golfe, normalisent leurs relations avec Israël », a-t-il dit.

« Nous pensons qu’il est souvent question de la complaisance du Qatar envers le terrorisme. Ce n’est pas vraiment exact. Nous avons un solide engagement avec le Qatar contre le terrorisme qui, dirais-je, s'est intensifié et s'est renforcé au cours des deux dernières années, en partie en raison de l'embargo et du fort engagement américain axé sur des domaines clés qui ont pu auparavant représenter des faiblesses dans le système Qatari. Nous savons qu'il y a d’autres possibilités pour une amélioration. Nous sommes confiants que nous allons constater une amélioration au cours de l'année prochaine. »

Lenderking a ajouté que le Qatar avait lié ses critiques à la résolution du conflit Palestinien, comme l'ont fait de nombreuses autres nations Arabes.

« Bien sûr, nous avons vu quelle a été la réaction des Palestiniens aux efforts de normalisation », a déclaré Lenderking. « Nous espérons vivement que les Palestiniens, plutôt que d’être découragés et démotivés, trouveront dans cela une opportunité, et travailleront avec nous pour retourner à la table des négociations. Cela reste une priorité pour les États-Unis. »

Le 5 juin 2017, le Etats membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ainsi que l'Égypte, avaient rompu toutes les relations diplomatiques avec le Qatar et interdit à ses compagnies aériennes et ses navires d'utiliser l'espace aérien ou les routes maritimes du CCG.

Lenderking a fait valoir que si les EAU et Bahreïn pouvaient normaliser leurs relations avec Israël, le litige entre le CCG et le Qatar pourrait également être résolu.

« De notre point de vue, l'avenir est prometteur. Il existe toujours la menace de l'Iran. Et je pense que nous avons besoin… que les pays du Golfe s'unissent pour mettre fin à la fracture du Golfe et se concentrent davantage sur les défis communs et les menaces communes », a conseillé Lenderking, ajoutant que les États-Unis ne pousseraient pas le Qatar à signer une normalisation avec Israël.

« Nous n’avons pas fait pression sur les Émirats pour qu’ils signent avec Israël. Nous n’avons pas fait pression sur Bahreïn pour signer avec Israël. Ils le font de leur propre chef, en reconnaissant leurs propres intérêts nationaux », a déclaré Lenderking.

« Nous prévoyons et espérons que d'autres pays feront le pas dans un proche avenir. Les Accords d'Abraham ont montré le potentiel existant pour créer de nouvelles possibilités et de nouveaux partenariats diplomatiques. »

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".