Facebook, en pleine crise de réputation, construit l'avenir

De juillet à septembre, Facebook a réalisé un chiffre d'affaires de 29 milliards de dollars (+35% sur un an). (Photo, AFP)
De juillet à septembre, Facebook a réalisé un chiffre d'affaires de 29 milliards de dollars (+35% sur un an). (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

Facebook, en pleine crise de réputation, construit l'avenir

  • Facebook a dégagé 9,2 milliards de dollars de bénéfices nets au troisième trimestre, soit 17% de plus qu'il y a un an
  • Les performances financières du groupe californien résistent à une vague d'accusations et de scandales concernant sa politique privilégiant le profit aux contenus toxiques

SAN FRANCISCO : Révélation après révélation, les petits secrets de Facebook sont étalés au grand jour, ce qui n'empêche en rien le géant des réseaux sociaux de continuer à engranger des profits et à satisfaire les investisseurs.

Facebook a dégagé 9,2 milliards de dollars de bénéfices nets au troisième trimestre, soit 17% de plus qu'il y a un an, rare bonne nouvelle pour le groupe californien, plongé dans l'un de ses pires scandales.

Depuis plus d'un mois, les journaux américains égrènent des articles fondés sur les "Facebook papers", des milliers de documents internes remis à la SEC, l'autorité boursière, par Frances Haugen, une lanceuse d'alerte et ancienne ingénieure du groupe californien.

En fil rouge des polémiques: Facebook connaissait les dangers - contenus toxiques sur Instagram pour les adolescents, désinformation qui nuit à la démocratie, etc - mais a choisi, en partie, de les ignorer, par souci de préserver ses profits.

"Nous assistons à un effort coordonné pour utiliser de façon sélective des documents internes afin de peindre une fausse image de notre entreprise", a déclaré le patron Mark Zuckerberg lors d'une conférence téléphonique aux analystes lundi.

Ce week-end, des quotidiens américains ont braqué les projecteurs sur le rôle de Facebook dans la polarisation des sociétés. D'après des chercheurs employés par la firme, des utilisateurs américains et indiens, aux vues politiques a priori modérées, sont surexposés à des contenus extrémistes ou conspirationnistes.

En cause: des algorithmes cherchant à maximiser l'attention des consommateurs, moteur essentiel de la croissance du groupe.

Mauvaise presse

Lundi, de nouveaux articles ont accusé le réseau social de céder à la pression des censeurs au Vietnam ou encore de ne pas être capable de réguler les discours haineux dans le monde, faute de connaissances linguistiques nécessaires.

"La réalité, c'est que les réseaux sociaux ne sont pas les principaux responsables de ces problèmes et ne peuvent pas les réparer tous seuls", a assuré Mark Zuckerberg. 

Il a de nouveau rappelé les investissements massifs de sa société dans la sécurité, avec 40 000 personnes dédiées et un budget parti pour atteindre les 5 milliards de dollars cette année.

Le numéro deux mondial de la publicité "fait face à son pire déluge de presse négative, et cela va continuer", a noté Debra Aho Williamson, une analyste du cabinet eMarketer. Mais pour l'instant, ses revenus "ont l'air aussi bons qu'attendu".

De juillet à septembre, Facebook a réalisé un chiffre d'affaires de 29 milliards de dollars (+35% sur un an).

Les deux réseaux (avec Instagram) et messageries (WhatsApp et Messenger) sont désormais fréquentés par 2,8 milliards de personnes tous les jours (11% de plus qu'il y a un an) et par 3,58 milliards d'utilisateurs au moins une fois par mois (+12%).

Seule ombre au tableau des investisseurs: la dernière mise à jour du système d'exploitation de l'iPhone, qui donne plus de contrôle aux utilisateurs sur leurs données confidentielles et complique la tâche aux réseaux sociaux en matière de mesures d'efficacité.

Contrôler l'avenir

Snap, maison mère de Snapchat, a publié des résultats décevants la semaine dernière à cause de ce changement, qui a fait plonger son action et entraîné celle de Facebook également vers le bas.

"Nous pensons que nous serons capables d'aller de l'avant malgré ces vents contraires", a indiqué Mark Zuckerberg, "grâce aux investissements que nous faisons aujourd'hui" dans de nouvelles techniques de mesure et nouveaux formats.

A court terme, le directeur financier David Wehner a tout de même reconnu que le groupe était dans une période d'"incertitude significative", qui pèse sur ses perspectives. Il table sur un chiffre d'affaires compris entre 31,5 et 34 milliards de dollars pour le trimestre en cours.

Mark Zuckerberg a par ailleurs prévenu que les investissements de Facebook dans le "métavers" ("metaverse" en anglais) vont réduire son bénéfice opérationnel d'environ 10 milliards en 2021.

Il envisage le métavers comme le futur d'internet et de son entreprise: une sorte d'univers parallèle, auquel le grand public accédera via les technologies (lunettes de réalité augmentée, casques de réalité virtuelle, etc).

"Nous espérons que d'ici la fin de la décennie nous pourrons aider un milliard de personnes à utiliser le métavers et y générer des centaines de milliards de dollars pour les commerces en ligne", a-t-il détaillé.

Une nouvelle aventure qui ne rassure pas les nombreux détracteurs de la plateforme, des autorités aux ONG: certains y voient une tentative de distraire l'opinion publique des enjeux bien réels, d'autres craignent que Facebook ne gagne encore plus de contrôle sur nos vies.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.