COP 26: Le sommet de la dernière chance pour la planète ?

Eoliennes installées sur l’archipel du Shetland, en Ecosse (Photo, AFP).
Eoliennes installées sur l’archipel du Shetland, en Ecosse (Photo, AFP).
Short Url

COP 26: Le sommet de la dernière chance pour la planète ?

  • Priorité affichée, arriver à des engagements permettant d'espérer encore limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, l’objectif fixé par l’Accord de Paris signé en 2015 par les pays participants
  • Le franchissement de «points de basculement», suivi de réactions en chaîne bouleversant notre planète, inquiète particulièrement les spécialistes

PARIS: Le Royaume-Uni s’apprête à accueillir la COP26, sommet international se voulant vecteur d’une coopération écologique renforcée entre les nations, du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow.

Priorité affichée, arriver à des engagements permettant d'espérer encore limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, l’objectif fixé par l’Accord de Paris signé en 2015 par les pays participants.

Fonte de la calotte glaciaire, montée des océans sécheresses, incendies…autant de phénomènes liés à la hausse des températures terrestres, qui devraient s’amplifier d’après les experts.

Survol de plusieurs des enjeux qui animeront le sommet. 

Points de basculement en ligne de mire

Le franchissement de "points de basculement", suivi de réactions en chaîne bouleversant notre planète, inquiète particulièrement les spécialistes.

"Les points de basculement climatiques changent la donne et sont une menace existentielle", explique Tim Lenton de l'université britannique d'Exeter, un des experts mondiaux du sujet. "Et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter de les franchir."

Une quinzaine de points de basculement importants ont été identifiés. Certains concernent une région, d'autres la planète entière. Mais tous sont interconnectés.

Les plus immédiatement menacées sont les barrières de corail, qui abritent un quart de la vie des océans pour moins d'1% de leur surface; les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental; les glaciers alpins; la banquise arctique d'été et, désormais, la forêt amazonienne. 

Leur franchissement risque en outre de déclencher des réactions en chaîne.

C'est la fonte de la calotte groenlandaise qui est ainsi considérée comme la cause du ralentissement de la "circulation méridienne de retournement atlantique" (AMOC), système complexe de courants océaniques qui permettent de réguler la chaleur entre les tropiques et l'hémisphère nord.

Une tendance qui va "très probablement" se poursuivre pendant tout le siècle, selon le Giec, qui estime même que l'AMOC pourrait complètement s'arrêter, entraînant des hivers plus durs en Europe et une perturbation des moussons en Afrique et en Asie.

La survie de l’espèce humaine en jeu

La crise climatique mettrait en danger l'espèce humaine du fait de son impact sur la reproduction, annonce la principale organisation internationale de gynécologues-obstétriciens qui lance un appel à "agir maintenant".

Dans un article publié en ligne dans l'"International Journal of Gynecology and Obstetrics", les auteurs soutiennent que cette crise est devenue "une urgence de santé publique qui affecte de manière disproportionnée les personnes enceintes, les enfants, les personnes issues de communautés défavorisées et marginalisées, les personnes de couleur et la reproduction humaine". 

"Le changement climatique peut également aggraver les soins prodigués tout au long de la grossesse et de la maternité, ainsi que l'issue des grossesses dans les pays déjà à faibles ressources", estiment-ils.

Ainsi, l'exposition à la chaleur et à la pollution de l'air pendant la grossesse provoque "des risques accrus de mortinatalité, de faible poids à la naissance et de naissances prématurées, et une augmentation significative du risque d'anomalies congénitales fœtales", indique l'article. 

En Bref : L’Accord de Paris

D’après les engagements pris lors de l’Accord de Paris, décidé en 2015, les pays participants doivent :

• Réduire la quantité de gaz à effet de serre produite et augmenter leur part d’énergies renouvelables

• Faire en sorte que le réchauffement climatique reste “bien en deçà » des 2 degrés Celsius et tenter de le limiter à 1,5 degrés

• Evaluer les progrès effectués depuis tous les 5 ans. La COP26 devait se tenir l’année dernière mais avait été annulée pour raisons sanitaires. Glasgow sera donc l’occasion de faire le premier bilan

• Dépenser 100 milliards de dollars chaque année pour aider les pays en voie de développement

Engagements économiques

Malgré les nouveaux engagements climat engrangés ces dernières semaines, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C, s'est alarmée l'ONU lundi, décrivant des "tendances inquiétantes" à quelques jours de la COP26 sur le climat.

Les engagements nationaux actuels de 191 pays signataires de l'Accord de Paris pourraient entraîner "une hausse de la température d'environ +2,7°C d'ici la fin du siècle", très loin de l'objectif de l'Accord de Paris.

Depuis le 12 octobre, une dizaine de pays ont déposé des engagements, notamment l'Arabie saoudite. Mais ces nouveaux engagements ne devraient pas non plus changer la donne.

A quelques jours de l'ouverture de la cruciale COP26 à Glasgow (Ecosse), la Chine, responsable de plus d'un quart des émissions mondiales, n'a toujours pas déposé sa nouvelle NDC. L'Inde non plus.

"Pour protéger le monde des effets les plus dévastateurs des changements climatiques, les pays doivent prendre des mesures plus ambitieuses en matière d'émissions, et ils doivent agir maintenant", a commenté de son côté le président britannique de la COP26 Alok Sharma, en appelant en priorité aux pays du G20.

Les organisateurs de la COP26 ont néanmoins assuré lundi pouvoir atteindre en 2023, avec trois ans de retard, l'objectif de 100 milliards de dollars annuels d'aide des pays riches, gros pollueurs, aux pays pauvres pour les aider à faire face à la crise climatique.

En 2009, à la Conférence climat de Copenhague, les pays riches s'étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 l'aide aux pays du Sud pour la lutte contre les changements climatiques (mesures d'adaptation et de réduction des émissions). Dix ans plus tard, ils en sont loin: l'aide n'atteignait que 79,6 milliards en 2019, selon les derniers chiffres publiés en septembre par l'OCDE. 

Si cet objectif reste très symbolique, de nombreux acteurs et experts le jugent désormais largement insuffisant, alors que les effets du réchauffement s'accélèrent avec la recrudescence catastrophique de sécheresses, incendies géants, ouragans, inondations...

Importance des sciences océaniques

Des scientifiques de 33 pays, soutenus par le spationaute Thomas Pesquet, ont lancé lundi, en amont de la COP26, une campagne baptisée OneOceanScience en faveur des sciences océaniques, "essentielles", selon eux, dans la lutte contre le dérèglement climatique.

"Les sciences océaniques sont essentielles pour comprendre le système climatique mais aussi pour lutter contre le dérèglement climatique", a assuré lors d'une conférence de presse François Houllier, PDG de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), estimant que l'océan est "resté trop longtemps en marge des négociations sur le climat". 

Financé par le Programme Prioritaire de recherche Océan-Climat et labellisé dans le cadre de la décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), OneOceanScience ouvrira la journée Océan de la COP26 le 5 novembre à Glasgow.

"Le climat et l'océan sont intimement liés, le climat impacte l'océan, la biodiversité qu'il abrite, et réciproquement l'océan et sa biodiversité impactent le climat", a souligné Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l'Ifremer. "Il est extrêmement important de réitérer ce message d'interdépendance entre le climat, l'océan et les sociétés humaines", a-t-elle estimé. 

L’Australie entend limiter ses émissions

L'Australie, plus gros exportateur mondial de charbon, a annoncé mardi viser zéro émission nette pour 2050, mais a évité de renforcer ses objectifs à court terme à quelques jours de la conférence de l'ONU sur le climat.

"Les Australiens veulent un plan 2050 sur les émissions nettes nulles qui fasse le nécessaire en matière de changement climatique et assure leur avenir dans un monde en mutation", a déclaré le Premier ministre conservateur Scott Morrison en annonçant la décision.

Peu de détails ont été divulgués sur la façon dont l'Australie compte parvenir à la neutralité carbone. Le plan annoncé par M. Morrison prévoit certes l'équivalent de 13 milliards d'euros d'investissements, mais il repose largement sur des achats de droits à polluer et des technologies considérées par les experts comme n'ayant pas encore fait leurs preuves.

De plus, M. Morrison a refusé de renforcer significativement les objectifs australiens de réduction des émissions pour 2030, considérés comme cruciaux pour lutter de manière significative contre le changement climatique.

Le Brésil réclame compensation

Le Brésil entend user des "armes de la diplomatie" lors de la COP26, pour défendre ses intérêts en Amazonie et négocier "pour que le pays soit indemnisé" dans sa lutte contre la déforestation, a déclaré son vice-président, le général Hamilton Mourao.

"L'Amazonie représente environ 50% du territoire brésilien. Si nous devons en maintenir 80% intacts, non seulement en raison de notre propre législation mais aussi pour coopérer avec le reste du monde afin d'empêcher ce changement radical du climat... Nous parlons quand même de préserver 10 Allemagnes", a déclaré lundi M. Mourao à la presse.

Le Brésil "devrait être indemnisé pour avoir fait ce travail au nom du reste de l'humanité, il doit y avoir une négociation (...) dépassionnée, respectueuse et en utilisant les armes de la diplomatie", a-t-il dit.

Le gouvernement brésilien estime à entre 30 et 40 milliards de dollars sa contribution depuis 2006 à la lutte contre la déforestation de l'Amazonie, dont en fait 60% se trouve sur son territoire.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui défend l'autorisation d'activités minières et agricoles dans des zones protégées et des territoires indigènes en Amazonie, est très critiqué pour sa politique environnementale, la déforestation ayant augmenté fortement depuis le début de son mandat, en janvier 2019.

(Avec AFP).


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Short Url
  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Short Url
  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.