Quand la mer Morte s'efface, de singuliers cratères apparaissent

La mer Morte, spectaculaire étendue d'eau en plein désert entre Israël, la Cisjordanie occupée et la Jordanie, flanquée en son ouest et son est d'abruptes falaises, a perdu un tiers de sa surface depuis 1960. (AFP)
La mer Morte, spectaculaire étendue d'eau en plein désert entre Israël, la Cisjordanie occupée et la Jordanie, flanquée en son ouest et son est d'abruptes falaises, a perdu un tiers de sa surface depuis 1960. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

Quand la mer Morte s'efface, de singuliers cratères apparaissent

  • A Ein Gedi, les trois kilomètres de sable rocailleux qui séparent le spa du rivage sont aujourd'hui ponctués de trous et de crevasses
  • «Un jour ou l'autre, s'il reste un filet d'eau pour tremper son pied, on aura de la chance», se désole une habitante d'Ein Gedi

EIN GEDI: En Israël, à la belle époque du spa Ein Gedi, dans les années 1960, les vacanciers pouvaient se prélasser au bord des piscines chauffées puis se glisser dans la mer Morte. Un lointain souvenir, les eaux salées s'étant depuis retirées pour céder la place à d'étranges cratères.


La mer Morte, spectaculaire étendue d'eau en plein désert entre Israël, la Cisjordanie occupée et la Jordanie, flanquée en son ouest et son est d'abruptes falaises, a perdu un tiers de sa surface depuis 1960.

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En reculant, l'eau salée laisse derrière elle des plaques de sel souterraines. Lorsqu'il pleut, l'eau douce s'infiltre dans le sol et dissout les plaques de sel. (AFP)


Les eaux bleues se retirent d'environ un mètre chaque année, laissant derrière elles un paysage lunaire, une terre blanchie par le sel et perforée de trous béants.


"Un jour ou l'autre, s'il reste un filet d'eau pour tremper son pied, on aura de la chance", se désole Alison Ron, une habitante d'Ein Gedi, qui a longtemps travaillé pour le spa. "Il n'y aura plus que des dolines".


Cratères pouvant se former en une fraction de secondes et dépasser dix mètres de profondeur, les dolines se sont multipliées ces vingt dernières années sur les rives du lac.


En reculant, l'eau salée laisse derrière elle des plaques de sel souterraines. Lorsqu'il pleut, l'eau douce s'infiltre dans le sol et dissout les plaques de sel. Sans appui, la terre au-dessus peut alors s'effondrer et former des dolines.

Ville fantôme 
A Ein Gedi, les trois kilomètres de sable rocailleux qui séparent le spa du rivage sont aujourd'hui ponctués de trous et de crevasses.

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Un lointain souvenir, les eaux salées s'étant depuis retirées pour céder la place à d'étranges cratères. (AFP)


Quelques kilomètres plus au nord, c'est tout un complexe touristique qui s'est transformé en ville fantôme, défiguré par les cratères et enserré dans des grillages. La chaussée est éventrée, les lampadaires renversés, la plantation de dattes abandonnée et les millions de shekels investis, envolés.


D'après Ittai Gavrieli, chercheur à l'Institut géologique d'Israël, on compte désormais des milliers de dolines de chaque côté de la mer Morte.


Ces cratères "dangereux", mais aussi "uniques et magnifiques", sont la conséquence directe de l'assèchement du lac à partir des années 1970, sous l'effet conjugué de la déviation du fleuve Jourdain qui s'y jette et de l'extraction croissante de minéraux.


Aujourd'hui, la mer Morte ne reçoit plus que 10% du débit d'autrefois, détourné par Israël et la Jordanie pour leurs besoins agricoles et en eau potable.

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D'après Ittai Gavrieli, chercheur à l'Institut géologique d'Israël, on compte désormais des milliers de dolines de chaque côté de la mer Morte. (AFP)


De plus, l'évaporation est favorisée par le réchauffement de la région, qui a enregistré un record national de chaleur en juillet, avec 49,9 degrés Celsius à Sodome, au sud-ouest de la Mer Morte.


Pour Gidon Bromberg, directeur israélien de l'ONG Ecopeace, les dolines sont des "revanches de la nature" en réaction aux "actions inappropriées de l'Homme". "Nous ne parviendrons pas à ramener la mer Morte à son heure de gloire, mais nous demandons à ce que son niveau soit au moins stabilisé", plaide M. Bromberg. 

Déclin inéluctable 
Son organisation, constituée de scientifiques jordaniens, palestiniens et israéliens, préconise d'augmenter la désalinisation en mer Méditerranée pour soulager la pression sur le lac de Tibériade et le Jourdain, qui pourraient refluer vers la mer Morte. 


Elle voudrait aussi que l'industrie soit "tenue pour responsable" en payant davantage d'impôts.


Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Eau jordanien n'a pas détaillé les solutions qui pourraient sauver la mer, mais estime qu'il faut "attirer l'attention du monde pour trouver des solutions raisonnables".


En juin, la Jordanie, l'un des pays les plus déficitaires en eau, a abandonné l'idée d'un canal partant de la mer Rouge vers la mer Morte, qui devait être mené avec Israël et les Palestiniens. Amman a préféré la construction d'une usine de dessalement pour accroître son approvisionnement en eau potable.


Mais même si le canal avait été construit, il n'aurait pu sauver à lui seul le lac, note Eran Halfi, hydrologue à l'institut scientifique Arava. 


"La mer Morte est déficitaire d'un milliard de mètres cubes par an et le canal aurait apporté 200 millions de mètres cubes", explique-t-il.


La mer Morte est-elle donc condamnée à s'évaporer? D'après des scientifiques, son déclin est inéluctable pour au moins les cent prochaines années et les dolines continueront de se répandre.


Mais le lac pourrait ensuite atteindre un équilibre, car à mesure que sa surface diminue, l'eau devient plus salée et l'évaporation décélère.


A Ein Gedi, Alison Ron se fiche de savoir que dans plus d'un siècle "sa" mer, amputée, trouvera peut-être un équilibre, car en déviant des cours d'eau et en construisant des usines, "l'Homme a interféré" avec la nature, lance-t-elle. "Nous devrions avoir honte d'avoir laissé cela se produire".


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne sur un véhicule à Saïda dans le sud

Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
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  •  Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah

SAIDA: Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

Selon l'Agence nationale d'information Ani, "un drone ennemi a visé à l'aube une voiture (...) près de la mosquée de l'imam Ali dans la ville de Saïda, faisant un mort".

Selon un photographe de l'AFP sur place, la frappe a perforé le toit de la voiture.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah très affaibli par la guerre. Ce dernier affirme, lui, respecter le cessez-le-feu.

Le 18 avril, l'armée israélienne avait annoncé avoir "éliminé" un membre du Hezbollah dans la région de Saïda, qui était, selon elle, "responsable, entre autres, du déploiement des systèmes de communication du Hezbollah dans tout le Liban".

Certaines frappes israéliennes visent parfois également des membres du Hamas au Liban, mouvement islamiste palestinien contre lequel Israël est en guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, et d'autres organisations alliées.

Le 4 avril, Israël avait annoncé avoir tué "Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban" à Saïda. Le Hamas avait ajouté que sa fille et son fils, membre lui aussi de la formation palestinienne, avaient été tués.

Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu. L'Etat libanais assure respecter ses engagements et accuse Israël de ne pas en faire de même.


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.