Course effrénée au Congrès pour trouver un accord sur les réformes avant la COP26

Le président américain Joe Biden à Kearny (New Jersey) le 25 octobre 2021 (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden à Kearny (New Jersey) le 25 octobre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 octobre 2021

Course effrénée au Congrès pour trouver un accord sur les réformes avant la COP26

  • La perspective d'un consensus semblait encore lointaine en raison de désaccords sur la manière de financer les dépenses sociales
  • Le président Biden aurait consenti à de nouvelles concessions, comme l'abandon du congé maladie, pour tenter d'arracher un accord avant son départ

WASHINGTON : La Maison Blanche et les responsables démocrates américains étaient engagés dans des tractations frénétiques mercredi pour résoudre les différends persistants sur le plan de dépenses sociales massives de Joe Biden avant que le président ne s'envole vers l'Europe. 


Alors que la journée avait commencé avec l'espoir d'un accord, la perspective d'un consensus semblait encore lointaine en début de soirée en raison de désaccords sur la manière de financer les 1.500 à 2.000 milliards de dépenses sociales.


Un sénateur centriste clé a en effet signalé sa réticence au projet d'une nouvelle taxe sur les milliardaires.


De son côté, Nancy Pelosi, la cheffe démocrate de la Chambre des représentants, a appelé à de nouvelles discussions jeudi pour faire avancer l'agenda de Joe Biden.


Le président américain aurait consenti à de nouvelles concessions mercredi, comme l'abandon du congé maladie, pour tenter d'arracher un accord avant son départ jeudi pour Rome pour le sommet du G20, selon le Wall Street Journal.


Joe Biden espère présenter à ses partenaires internationaux, en Italie comme à Glasgow pour la COP26 sur le climat, l'image d'Etats-Unis engagés dans la transition énergétique et la croissance mais aussi la lutte contre les inégalités sociales et l'évasion fiscale.


"L'école maternelle pour tous. Investissements climatiques historiques. Baisse des coûts des soins de santé. Ils sont tous à notre portée. Faisons en sorte que ces projets de loi franchissent la ligne d'arrivée", a tweeté Joe Biden.


"Nous sommes très proches" d'un accord, avait assuré plus tôt la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.


Les démocrates planchent sur deux programmes s'étalant sur 8 à 10 ans: l'un concerne des investissements de 1.200 milliards de dollars pour moderniser les infrastructures; l'autre porte sur des mesures sociales et environnementales d'un montant de 1.500 à 2.000 milliards.


Quoique raboté, il s'agirait du "plus gros investissement dans l'histoire de la lutte contre la crise climatique par les Etats-Unis", a plaidé Jen Psaki.

Super-riches
Mais le financement de ces plans fait l'objet de débats houleux depuis des mois au sein du parti démocrate.


Mercredi, les contours d'une taxe sur les super-riches ont été présentés.


"L'impôt sur le revenu des milliardaires s'appliquerait à environ 700 contribuables et permettrait de lever des centaines de milliards de dollars", selon cette nouvelle proposition portée par le sénateur démocrate Ron Wyden, responsable de la commission des finances du Sénat américain.


Cela garantirait que "les personnes les plus riches du pays paient leur juste part pour (financer) des investissements historiques en faveur de la garde d'enfants, des congés payés et de la lutte contre la crise climatique", est-il précisé.


La grande nouveauté est d'imposer les plus-values latentes, ces gains dormants dans les épais portefeuilles d'actions des grandes fortunes américaines.


Le texte précise ainsi que "seuls les contribuables ayant plus de 100 millions de dollars de revenus annuels ou plus de 1 milliard de dollars d'actifs sur trois années consécutives seraient couverts par la proposition".


Selon des médias américains, le taux d'imposition retenu serait de 23,8%.


Aujourd'hui, un riche actionnaire comme Elon Musk, patron de Tesla, ou Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, ne paie pas d'impôts sur ces plus-values latentes au prétexte que ces gains n'existent pas tant qu'ils ne sont pas réellement encaissés.


Centristes
Mais le sénateur centriste Joe Manchin a douché les espoirs que cette taxe soit adoptée.


"Je n'aime pas la notion selon laquelle nous ciblons des gens différents (...) qui contribuent à la société et créent beaucoup d'emplois", a-t-il réagi.


Or son vote, comme celui de sa collègue Kyrsten Sinema, est crucial car la majorité démocrate au Sénat est si ténue que le parti doit obtenir toutes les voix sans exception.


Il a cependant expliqué à des journalistes que les démocrates devaient "absolument" être capables d'obtenir le cadre d'un accord d'ici la fin de journée, rapporte le site d'information politique The Hill.


Kyrsten Sinema, opposée à des hausses d'impôts, n'a elle pas encore dit si elle entendait soutenir ce mode de financement. Elle s'était en revanche, mardi, prononcée en faveur de l'impôt minimum de 15% sur les multinationales.


Elle a expliqué y voir "une étape de bon sens pour garantir que les sociétés très rentables (...) paient un impôt minimum raisonnable sur leurs bénéfices".


Cet impôt minimum, qui devrait concerner quelque 200 entreprises notamment du secteur de la tech, est en effet revenu sur le devant de la scène après la présentation d'un texte mardi par plusieurs sénateurs. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.