Élection présidentielle française: l’incertaine confrontation entre Macron et les droites

Le tapis rouge est déroulé pour l'arrivée du président italien à l'Elysée à Paris le 5 juillet 2021. Ludovic MARIN / AFP
Le tapis rouge est déroulé pour l'arrivée du président italien à l'Elysée à Paris le 5 juillet 2021. Ludovic MARIN / AFP
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Publié le Jeudi 28 octobre 2021

Élection présidentielle française: l’incertaine confrontation entre Macron et les droites

  • Macron ne tire pas profit de dividendes du maigre bilan de son mandat, mais des déchirements au sein des droites et de l’absence de personnalités crédibles et bien placées pour l'affronter
  • Parmi les scénarios les plus probables figurent Macron contre Le Pen (le scénario de 2017), Macron contre Zemmour, ou contre Bertrand

PARIS: L’acte I de la campagne présidentielle est bel et bien lancé, avec en toile de fond un paysage politique de plus en plus éclaté. Même si les sondages indiquent un pays ancré à droite, la présidentielle de 2022 pourrait être marquée par une rude confrontation dont l’issue est plutôt incertaine. La France s’orientera très probablement vers un duel entre Emmanuel Macron et un concurrent ou une concurrente sorti victorieux du premier tour.

Selon les derniers sondages, Macron dispose d’une confortable avance, puisque plus de la moitié des Français affirment que l'actuel chef de l'État sera réélu lors de l’élection présidentielle de 2022. Il ne tire pas profit de dividendes du maigre bilan de son mandat, mais des déchirements au sein des droites et de l’absence de personnalités crédibles et bien placées pour l'affronter.

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Xavier Bertrand, l'un des candidats favoris du LR. (AFP).

Un sondage d'opinion publié le 16 octobre dernier indique que Macron arriverait en tête au premier tour quel que soit le candidat de droite, avec 25 à 27% des votes. Marine Le Pen serait toujours deuxième (elle obtiendrait entre 17 et 18,5%), talonnée par Éric Zemmour (entre 16 et 17%). Quant au camp de la droite classique, le meilleur parmi ses candidats déclarés serait Xavier Bertrand (15%), puis Valérie Pécresse (10%) et, enfin, Michel Barnier (8%).

 

Photographie électorale

À six mois de l’élection présidentielle française, voici les candidats déclarés ou pressentis à ce jour:

  • Emmanuel Macron, actuel président de la république 
  • Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN, anciennement Front national)
  • Éric Zemmour, écrivain et journaliste populiste de droite, qui n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature
  • Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier, principaux candidats en compétition au sein du parti Les Républicains (LR, principal parti traditionnel de droite)
  • Yannick Jadot, candidat d’Europe Écologie-Les Verts issu des primaires écologistes 
  • Jean-Luc Mélenchon, gauche radicale (La France insoumise, LFI)
  • Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste (PS), désignée par les militants 
  • Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français (PCF) 
  • Arnaud Montebourg, indépendant de gauche et ancien ministre de l'Économie
  • Nicolas Dupont-Aignan, candidat gaulliste populiste 
  • Jean Lassalle, indépendant de centre-droite, ancien ministre et député
  • Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, deux candidats trotskistes (ultragauche)

L’impact du traitement de l'islam et des Français d’origine arabe

Malgré la priorité donnée par l’opinion publique aux questions sociales et économiques, les facteurs identitaires, historiques, et religieux occupent une place importante dans le débat électoral et font l’objet de tiraillements entre les candidats à la présidentielle.

Il y a bien sûr les sorties populistes (délibérément spectaculaires) du supposé candidat Éric Zemmour, mais pas seulement: dans les thèmes abordés par la campagne, on note aussi l’ambiguïté de différentes perceptions sur l’islam, la place des Français musulmans ou d’origine arabe, ou encore le litige historique franco-algérien.

Sans doute, l’avènement d’une société française plurielle et multiculturelle représente un choc pour certains, qui considèrent que ce n’est pas une richesse.

Éric Zemmour, journaliste et chroniqueur devenu militant politique classé à l’extrême-droite, est connu depuis des années pour ses tirades polémiques et sa stigmatisation de la culture des membres des communautés musulmanes de France. Il s’attaque aux rituels religieux, aux habitudes de vie et à la langue arabe. Récemment, le polémiste (un juif d’origine algérienne ou, comme il se présente, un juif d’origine berbère) s’est illustré par une déclaration controversée, affirmant que s'il devenait président, il empêcherait les enfants de prendre le prénom de Mohammed.

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Eric Zemmour, un juif d’origine algérienne ou, comme il se présente, un juif d’origine berbère. (AFP). 

Cette déclaration et d’autres sorties «folkloriques» créent une ambiance délétère teintée de racisme et d’islamophobie. Sans doute, l’avènement d’une société française plurielle et multiculturelle représente un choc pour certains, qui considèrent que ce n’est pas une richesse. Si l’immigration a été le cheval de bataille du Front national (FN) dans les années 1980-1990, la priorité nationale et la question identitaire apparaissent désormais comme des thématiques clés pour une bonne partie de la droite. Pour la gauche et les Verts, au contraire, ces questions sont secondaires.

Affirmer que la France risque d’être islamisée, c’est estimer de façon exagérée que chaque musulman sera forcément un islamiste!

Dans les perceptions des uns et des autres de l’islam et de sa place dans la République, la confusion règne parfois, au point que Xavier Bertrand, l’un des principaux candidats de droite, a proposé en août dernier d’interdire le «salafisme», qu’il désigne comme vecteur d’une «idéologie politique incompatible avec les valeurs françaises et la primauté de la loi de la République». Cette proposition, qui apparaît à première vue simple et applicable, est juridiquement impossible à réaliser, car on ne peut pas proscrire une pensée religieuse. Cette confusion entre l’islam politique et l’islam comme religion, tout comme celle entre islam et terrorisme, dessert tout effort d’insertion, surtout si l’on fait de cette question un sujet de surenchère électorale.

Toutefois, les chiffres réels et les estimations invalident les thèses extrémistes et islamophobes comme celle de Zemmour, qui suggère que «la France sera à moitié islamique en 2050». Cette prédiction qui prétend refléter une évolution démographique est bien illusoire. Selon le Pew Research Center (un think tank américain spécialisé dans l’étude du poids des religions), la France compte un peu plus de 8% de musulmans (majoritairement non pratiquants) et en compterait de 12 à 18% en 2050. Il est impossible de prédire combien seront pratiquants et à quel point. Affirmer que la France risque d’être islamisée, c’est estimer de façon exagérée que chaque musulman sera forcément un islamiste!

Toutefois, le rationalisme ancré dans la pensée française l’emporte: le président Macron, comme plusieurs hommes et femmes politiques, refuse la stigmatisation systématique des adeptes de l’islam et insiste sur le respect de la liberté du culte.

Quant aux Français d’origine arabe ou immigrés actifs venant de pays arabes, ils subissent comme les autres les affres de crises et peuvent parfois être la cible de discriminations. Mais ils commencent progressivement à peser dans la société et le paysage politique. Lors de la crise sanitaire, beaucoup d’étrangers actifs, dont une bonne partie sont issus de pays arabes, se sont illustrés par leur persévérance et leur présence déterminantes pendant la période critique de la pandémie. Ainsi, le 21 septembre 2021, la ministre déléguée à la Citoyenneté a annoncé la naturalisation de 12 000 travailleurs étrangers en première ligne pendant la pandémie. Cet exemple, comme tant d’autres, constitue une note positive dans l’ambiance délétère d’une campagne qui s’annonce houleuse, avec une opinion publique déstabilisée.

Dans le camp des gauches, le populiste Mélenchon se contenterait de 8%. Mais il devance le candidat d’Europe Écologie-Les Verts, Yannick Jadot, qui recueillerait 7% des suffrages. Puis viennent Anne Hidalgo, la candidate socialiste (entre 5 et 5,5%), le communiste Fabien Roussel (entre 1,5 et 2%), qui obtient sensiblement le même score qu’Arnaud Montebourg. Les autres candidats oscilleraient entre 0,5 et 1% des voix.

Moins de six mois avant le premier tour, qui se tiendra le 10 avril 2022, il est difficile de donner une estimation précise des résultats et il semble ardu de désigner ceux qui accéderont au second tour. Parmi les scénarios les plus probables figurent Macron contre Le Pen (le scénario de 2017), Macron contre Zemmour ou contre Bertrand.

macron
Pour Macron, ce mandat marqué par la pandémie et par l’emprise du président «autoritaire» sur l’exécutif, le bilan a été maigre par rapport aux réformes promises et nécessaires. (AFP). 

Pour l’instant, Macron reste le plus confiant dans sa progression, mais il faut attendre le congrès du parti Les Républicains (LR), en décembre prochain, qui devrait trancher entre plusieurs concurrents. Si Xavier Bertrand l’emporte, il est possible que la balance penche en sa faveur, ce qui aura son importance dans la course finale.

Macron entre défis et surprises

Dans cette mêlée, et dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron paraît en position de force, à six mois de l'élection. Cela semble surprenant pour un président qui, sur l’ensemble de son quinquennat, compte parmi les hommes d’État de la Vᶱ République les plus contestés, comme l’atteste la longue phase de manifestations des Gilets jaunes et la mobilisation contre le passe sanitaire.

De surcroît, dans ce mandat marqué par la pandémie et par l’emprise du président «autoritaire» sur l’exécutif, le bilan a été maigre par rapport aux réformes promises et nécessaires. Ainsi, le manque d’élan réformateur et la longue crise sanitaire n’ont pas permis de réalisations concrètes… Mais Macron conserve pour le moment son avantage. Afin de consolider sa place dans la course présidentielle, il a lancé récemment un ambitieux programme d'investissements, intitulé «France 2030»: plusieurs dizaines de milliards d'euros seront destinés aux secteurs identifiés comme stratégiques. Parmi les priorités ciblées: l’énergie (hydrogène, batteries électriques et nucléaire), le numérique, l’agriculture, l’espace, ou encore la santé.

Le chef de l’État a constaté le retard pris en France dans certains domaines, notamment durant la pandémie de Covid-19 et les pénuries de produits cruciaux qu’elle a entraînées. Cet électrochoc a incité Macron à plaider pour la réindustrialisation de l'indépendance nationale et de l’autonomie stratégique européenne, derrière un mot d'ordre: souveraineté. Cependant, la tâche n’apparaît pas simple après toutes les délocalisations opérées depuis les années 1980. Un projet aussi ambitieux suppose d’y consacrer plusieurs dizaines de milliards d'euros; or, ils sont difficiles à trouver.

En réalité, le plan France 2030 n’est que le programme économique de la campagne 2022 face aux «alternatives de décroissance ou de repli sur soi» défendues par certaines oppositions... Ces propositions interviennent alors que les candidats croisent essentiellement le fer sur l’immigration (ou la peur de l’Autre, une thématique chère à l’étoile montante du populisme, Éric Zemmour).

C'est le pouvoir d'achat qui figure en tête des préoccupations des Français. Cette thématique est placée juste avant la sécurité et la protection sociale. Ainsi, le programme macroniste tient compte des thématiques économiques qui reviennent au premier plan, carte maîtresse de la stratégie 2030 face à un éparpillement politique en général, et à droite en particulier.

Fluidité de l’opinion dans un pays ancré à droite

Alors que le quinquennat de Macron entre dans sa phase finale, le paysage politique français s’annonce aussi mouvant qu'incertain, avec une fluidité plus grande des électorats que par le passé. Toutefois, une photographie de l'opinion souligne que la France se situe de plus en plus à droite. Plusieurs spécialistes l'affirment, s'appuyant sur des sondages. D'autres figures politiques, comme Jean-Luc Mélenchon, appellent les Français à ne pas se laisser influencer. Mais on peut affirmer que le choix de la majorité des électeurs de droite se révélera décisif.

En attendant le congrès du parti Les Républicains, l’attention se concentre actuellement sur le duel à distance du premier tour entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. Macron est perplexe, lui qui pariait sur une confrontation avec Marine Le Pen au second tour, scénario dans lequel ses chances de succès seraient garanties. L’irruption d’Eric Zemmour brouille les cartes.

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l’attention se concentre actuellement sur le duel à distance du premier tour entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. (AFP). 

Cette fois, en France, le phénomène électoral n'est ni Jean-Marie Le Pen ni sa fille, mais incontestablement Zemmour. Le courant populiste et celui de la droite endurcie ont trouvé dans le polémiste un candidat combatif et beau parleur qui répond aux inquiétudes du Français moyen. De manière inédite, un homme extérieur à la sphère politique entre en jeu et met tous les traditionalistes en difficulté. Il pourrait même embarrasser Macron.

Avec un duel serré, au premier tour, entre Le Pen et Zemmour (si ce dernier confirme sa candidature), l’arrivée tardive du candidat de la droite classique et un camp de la gauche et des écologistes fragmenté, Emmanuel Macron bénéficie de la posture classique du président-candidat et apparaît comme un pôle de stabilité.

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.