Trois projets qui prouvent la puissance du mégaprojet Neom en Arabie saoudite

Les dunes de sable rouge d'un autre monde et les formations rocheuses de Bajdah constituent l'un des décors impressionnants de Neom. (Fourni)
Les dunes de sable rouge d'un autre monde et les formations rocheuses de Bajdah constituent l'un des décors impressionnants de Neom. (Fourni)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Trois projets qui prouvent la puissance du mégaprojet Neom en Arabie saoudite

  • Avec des innovations telles que la connectivité numérique, l'hydrogène vert et les arts créatifs, Neom offre une vision pour l'avenir
  • Neom a été annoncé pour la première fois lors du Future Investment Initiative Forum en 2017 – le projet est désormais en train de se concrétiser

RIYAD: Neom a commencé comme une idée conçue par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, lors du premier Forum des initiatives d'investissement d'avenir en 2017. L’ambitieux projet est désormais une réalité qui sert de vision pour l'avenir du monde et qui exploite la puissance de la technologie intelligente, harmonieusement liée à la nature, pour répondre parfaitement aux besoins de l'humanité.

Les promoteurs de Neom, une ville intelligente située dans la province de Tabuk, le long de la côte de la mer Rouge, annoncent que la première phase sera prête à accueillir les touristes et autres visiteurs d'ici à 2024. Mais que se passe-t-il réellement sur le terrain pour y parvenir?

Arab News s'est entretenu avec trois dirigeants de Neom pour discuter de l'état actuel des investissements, du développement et des progrès de la ville du futur.

Parc cloud

«Une énergie 100 % renouvelable, l'innovation, un écosystème réglementaire convivial», déclare Joseph Bradley, PDG de Neom Tech and Digital Holding Company, à Arab News en décrivant le projet.

«Neom accélère le progrès humain. Ce n'est pas seulement pour certains humains, mais pour tous les humains, nous voulons donc nous assurer que la connectivité crée un environnement que nous aimons appeler “l'air numérique”, ce qui signifie qu’où que vous soyez, vous n'avez pas à vous soucier du Wi-Fi ou d'être connecté à un appareil.»

À terme, chaque partie de la ville sera couverte, qu'elle soit habitée en permanence ou non, et la connectivité numérique ne sera donc jamais un problème.

«Ce que vous voyez, c'est l'exécution de cette stratégie. Nous mettons la fibre au sol, afin d’installer la 5G au sol, nous avons acheté des capacités sous-marines de 30 térabits et nous avons commencé à construire notre parc cloud», précise Joseph Bradley.

L'enfouissement de la fibre optique pour les services 5G étant coûteux, M. Bradley souligne donc que Neom s'appuiera plutôt sur des satellites pour aider à desservir les applications à haut rendement.

Il ajoute qu'il existe également une énorme opportunité de croissance des revenus pour les hyperscalers, des entreprises telles que Google et Amazon qui peuvent fournir des services basés sur le cloud aux entreprises.

«Lorsque vous mettez des services cloud dans un environnement, il s'agit presque d'une corrélation de 1 pour 1 entre la pénétration du cloud et la croissance économique», déclare le dirigeant.

Il en découlera une stimulation du produit intérieur brut (PIB) et la création de nouveaux emplois dans le Royaume.

«Nous construisons le monde physique de Neom et le monde numérique, et nous allons créer des expériences uniques entre les deux qui ne peuvent être accomplies que si vous construisez», déclare le PDG.

neom
Neom a été annoncé pour la première fois lors du Future Investment Initiative Forum en 2017. Le projet est désormais en train de se concrétiser. (AFP)

Hydrogène vert

L'objectif est que la ville de Neom soit alimentée à 100 % par des énergies renouvelables, et l'une des sources de cette énergie est l'hydrogène vert. Neom a déjà conclu un accord de coentreprise avec Acwa Power et Air Products pour développer sa première installation de production d'hydrogène vert.

«L'un de nos partenaires dans l'entreprise est Acwa Power, qui fournira de l'électricité à Neom d'ici à 2024», indique à Arab News Peter Terium, directeur général de l'énergie, de l'eau et de l'alimentation chez Neom.

Le processus visant à garantir que la ville de Neom soit entièrement alimentée par de l'énergie renouvelable produite localement sera effectué par étapes au cours des prochaines années en fonction de l'état de préparation de l'industrie, de la préparation des bâtiments et d'autres développements.

«Je suis fier de voir que la première usine au monde d'hydrogène vert à grande échelle est en cours de construction à Neom, avec une capacité d'électrolyseur de 2 000 mégawatts», déclare Peter Terium. «C'est vraiment un bond en avant par rapport à ce qui est actuellement disponible.»

La plupart des centrales similaires ailleurs fonctionnent à près de 100-150 mégawatts, ajoute-t-il.

«C'est l'objectif de Neom. Neom est un catalyseur. Neom est un précurseur. Neom donne le ton et une direction, et de nombreuses entreprises en Arabie saoudite sont heureuses de suivre.»

Le premier film international de Neom

Un autre domaine dans lequel Neom fait de grands progrès est sa stratégie médiatique. L'industrie des médias et de la création est l'un des seize secteurs auxquels la ville intelligente s'adressera, et Neom vise à devenir une plaque tournante régionale pour la création de contenu.

«Ici, à Neom, nous considérons l'industrie des médias comme une industrie d'avenir. Neom agit comme un ciment pour la société grâce à sa capacité à raconter des histoires qui projettent son identité localement et au-delà», déclare Wayne Borg, directeur général du secteur des médias, de la culture et du divertissement du projet.

La diversité des paysages et des ressources naturelles de Neom offre des possibilités infinies aux producteurs de films locaux et internationaux. Wayne Borg indique que la philosophie du projet, axée sur la technique, permet de construire un centre de création de contenu desservant tous les aspects des médias, du cinéma et de la télévision à l'animation et aux jeux vidéo.

«Sa mission sera de raconter des histoires et de créer du divertissement», déclare M. Borg. «Nous voulons nous concentrer sur le rassemblement de cette communauté créative et contribuer à lui donner l'opportunité de raconter ses histoires.»

Neom dispose de l'infrastructure et des capacités nécessaires pour soutenir et faciliter de telles productions, ajoute-t-il.

«Nous avons actuellement un long métrage important en tournage à Neom; il s’agit d’un long métrage international avec un budget de près de 100 millions de dollars. Chaque jour, quatre cents ou cinq cents personnes sont présentes sur le plateau», révèle Wayne Borg.

Le film, dont le tournage se déroule dans dix lieux et sur plusieurs plateaux, est la plus grande production cinématographique de la région à ce jour, souligne-t-il. Neom a déjà hébergé plus de vingt et une productions, ajoute-t-il, et avec l'infrastructure de studio qui doit être mise en ligne cette année, des accords sont déjà conclus pour en accueillir dix autres en 2022.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.